LANA TURNER fait partie de la mythologie hollywoodienne. On prétend qu'elle a été « découverte » par pur hasard dans une pâtisserie alors qu'elle ne songeait nullement à faire du cinéma; pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est devenue un fétiche sous le sobriquet de "la fille au pull-over " .
Elle incarnait dans des films faciles la « belle nana » dont les hommes rêvaient. Dans le film de Minnelli " Les Ensorcelés", Kirk Douglas décrit brutalement mais judicieusement la personnalité de Lana Turner en lui disant : " Vous jouiez mal et vous aviez des gestes maladroits, mais les yeux de tous les spectateurs étaient fixés sur vous" Son rayonnement s'est manifesté dès son premier film " Prisonniers du passé," de LeRoy (1937): elle a brillé en girl dans "La danseuse des Ziegfeld Follies" , s'est accordée admirablement avec Clark Gable dans "Franc jeu" et dans "Je te retrouverai" et avec Robert Taylor dans " Johnny Eager ".
Mais son meilleur rôle est sans doute celui de la garce qui persuade John Garfield de tuer son mari dans " Le facteur sonne toujours 2 fois" .
Elle a été aussi très remarquée dans "Les ensorcelés" en actrice alcoolique, et en mère névrosée dans "Plaisirs de l"'enfer" .
Née Judv Turner, à Wallace (Idaho), le 8 février 1921, elle était le seul enfant de Virgil Turner, tué, en 1929, par un voyou qui convoitait son gain au jeu, et de Mildred Cowan, dont seize ans à peine la séparaient. Au lendemain des funérailles, mère et fille s'installent à San Francisco. Pour se distraire de leurs difficultés économiques, elles se gavent de cinéma. Couturière adroite et jeune femme élégante, Mildred mémorise la coupe des toilettes qu'elle voit à l'écran et la reproduit pour son usage personnel. Une fantaisie qu'elle devait léguer à sa fille, qui, au zénith de sa popularité, remplira des pièces entières de ses robes et de ses fourrures. En 1936, elles ont transporté leurs pénates à Los Angeles, où Mildred s'est dégoté un emploi dans un salon de beauté, tandis que sa fille fréquente le lycée. Judy a 15 ans, lorsque, juchée sur un tabouret de bar, elle est remarquée par Billy Wilkerson, l'éditeur du magazine « Hollvwood Reporter », qui lui trouve une silhouette de cinéma et la pousse dans cette direction. C'est le compliment qu'elle attendait. Avec l'aval de sa mère, elle se présente à l'agent Zeppo Marx, qui lui arrange une audition à la Warner Bros, avec Mervyn LeRoy, alors sur le point de tourner « They won't forget ». Un titre prophétique, dans la mesure où nul n'oubliera l'image de ses seins se soulevant régulièrement dans son chandail moulant.
En 1938, lorsque Mervyn LeRoy est émigré vers la MGM, il emporte Lana dans ses bagages. Une initiative que ni la future star ni le studio n'auront à regretter. Ses premiers rôles sont encore modestes, mais elle est d'une ambition vorace et déjà soucieuse de l'image qu'elle projette. De plus, elle ne se fait pas prier pour un petit coup de pub et pour sortir dans les endroits branchés. A l'époque, elle a même entamé la ronde de ses huit et éphémères aventures conjugales avec le « roi du swing », Arrie Shaw (1940-1941). Elle a 20 ans à peine, lorsque « Ziegfeld girl » fait d'elle une star. Dans le sillage de ce premier succès personnel, Lana peut désormais prétendre aux plus prestigieuses productions, en partenariat avec les locomotives du studio, Spencer Tracy, mais aussi Clark Gable et Robert Taylor. La MGM la sculpte, la soigne, la teint en blond et ne manque aucune occasion de lui dérouler le tapis rouge. Lana est d'autant plus coopérative qu'elle prend un plaisir sincère à vivre à la hauteur de l'apparence extravagante qu'elle offre à l'écran. Et, si la critique fait la moue, le public adore sa sophistication et son magnétisme. Durant la guerre, elle sera, avec Betty Grable, la pin up favorite des G.I's, peu avant que « Le facteur sonne toujours deux fois » n'en fasse la quintessence de l'érotisme. Et dire que le penchant de Tay Garnett pour la bouteille avait failli mettre en péril la fin du tournage! En 1947, elle s'éprend de l'homme de ses rêves, Tyrone Power. Le seul, avec Fred May, son cinquième mari (1960-1962), dont le souvenir lui restera cuisant. Mais Lana se montre exagérément possessive et effraie « Ty » par sa dépendance aux euphorisants. Il ne faudra pas douze mois pour que la rupture soit consommée, et que la star se jette, tête baissée, dans une troisième aventure conjugale.
L'immense succès public des « Trois mousquetaires » et l'adoration de Bob Topping pour sa femme aideront à masquer, pour un temps, la mélancolie dépressive qui s'est emparée d'une star que la vie bourgeoise a empâtée. Mais une fausse couche, un nouveau divorce et les échecs successifs de « A life of her own » et de « Mr. Imperium » la poussent à la tentative de suicide, aggravée par l'arrivée sur le marché de dangereuses concurrentes, qui ont pour nom Marilyn Monroe, Ava Gardner et Elizabeth Taylor.
Encouragée par ses patrons, Lana retrouve néanmoins sa silhouette d'antan et se lance avec succès dans une nouvelle version de « La veuve joyeuse ». Du début à la fin du filin, des gants longs et de larges bracelets aideront à masquer les cicatrices de ses poignets meurtris.
« Les ensorcelés » connaîtront une destinée tout aussi favorable. Honoré de cinq Oscars, ce drame de la déchéance de Vincente Minnelli comptera, à l'instar du « Facteur... », parmi les plus grandes réussites artistiques de la comédienne. Un divorce et plusieurs amants plus tard, Lana sent pourtant confusément qu'elle prend congé d'un âge d'or. A 35 ans, elle vit ses premiers doutes professionnels, bientôt confirmés par échec de « Diane de Poitiers ». Dans les turbulences que connaît le star-system à l'époque, la MGM se sépare d'elle, en 1956. Quelques semaines plus tôt, la préférence accordée à Elizabeth Taylor pour prendre la tête d'affiche de « La chatte sur un toit brûlant » était un signe prémonitoire.
Malgré sa nomination à l'Oscar de la meilleure actrice pour « Peyton Place », Lana Turner devait se remémorer l'année 1958 comme la plus noire de son existence. Le 8 avril, en effet, sa fille,Cheryl, 15 ans, poignarde mortellement son amant, le gangster Johnny Stompanato, qui la brutalisait. Dans la foulée s'ouvre un procès hautement médiatisé, qui arrachera à la star la performance la plus pathétique de sa carrière. Placée dans une école pour jeunes filles délinquantes, Cheryl devait conserver longtemps les stigmates de cette tragédie. .Mais personne n'est dupe : c'est l'instabilité de la comédienne qui est à l'origine du drame. « La délinquante juvénile est Lana, et non Cheryl », titrera le « Los Angeles Times ».
Cette même année, le producteur Ross Hunter relance l'actrice en lui proposant la vedette d'« Imitation ot life », un mélodrame qui s'inspire effrontément de ce qu'elle vient de vivre. Mais que ne ferait-elle pas pour se remettre à flot? Elle y réussira au-delà de toute attente. Incitée à demander un pourcentage substantiel sur les bénéfices de l'exploitation en salle, elle deviendra en effet millionnaire, car le film se révélera l'un des plus gros succès commerciaux d'Universal. « Portrait in black » et « Madame X » puiseront à la même veine autobiographique, mais avec moins de bonheur. Entre-temps, la star s'est remariée avec Fred May, étranger au monde de la jet-set et suffisamment riche pour ne pas dépendre de sa femme. Mais elle ne le retiendra pas davantage que les autres. Aussi dure qu'ait été la leçon, la convalescente ne semble pas en avoir tiré les enseignements. Non seulement elle feindra d'être indignée lorsqu'elle apprendra l'homosexualité de sa fille, mais elle se laissera gruger par ses deux derniers maris, dont l'un s'évanouira dans la nature avec ses bijoux, et l'autre capitalisera sur sa notoriété pour tenter de promouvoir sa propre carrière. A près de 50 ans, Lana avait encore la candeur de croire, en épousant des hommes qui auraient pu être ses fils, qu'elle était demeurée la glamour-girl du « Facteur sonne toujours deux rois ».
L'aube des années 1970 sonne le glas de sa carrière cinématographique. Un désaveu aggravé par l'échec de la série télévisée « The survivors » (1969). Seule distraction à son désœuvrement, le théâtre lui offrira encore d'appréciables joies, mais la fatigue attachée a cette activité nouvelle et le déclin de sa santé qui l'obligeront à y renoncer au début des années 1980. " Falcon Crest " (1982-1983), où elle déploiera une dernière fois le charme suranné d'un Hollywood disparu, sera son chant du cygne. Lana Turner devait mourir d'un cancer, le 25 juin 1995, après avoir enfin juré obéissance au seul grand homme de sa vie .Elle s'était condamnée à mort, en refusant, à 70 ans, une amputation de la mâchoire que la gravité de son cancer de la gorge rendait nécessaire à sa survie. Elle tenait à mourir comme elle avait vécu : en star, malgré un corps desséché par la sévérité des régimes auxquels elle s'était astreinte pour garder sa silhouette.
AFFAIRE STOMPANATO
Stompanato était un garçon de l'Illinois qui a rejoint l'armée et après sa libération est tombé dans un mode de vie de gangster . Il est rapidement devenu bien connu des policiers «l'un des loups les plus réussis d'Hollywood », ce qui était une façon polie de dire qu'il était un proxénète , maitre-chanteur et se jouant de femmes riches.
Après de nombreuses liaisons et aventures , plus une arrestation en 1956 pour violation de la loi , Stompanato a rencontré l'actrice Lana Turner. C'était au printemps de 1957. Turner vivait un divorce , et sa carrière au cinéma avait pris un coup lorsque MGM avait refusé de renouveler son contrat. Mais elle était encore l'un des plus grands noms de Hollywood, et Stompanato pensait avoir enfin trouvé le pot d'or . Turner était riche, , belle et sauvage. Et elle a été attirée par lui.
Stompanato était habitué à être physique avec les femmes . Une nuit d'Avril en 1958 Stompanato aurait malmené Lana Turner, lorsque Cheryl , sa fille quatorze ans à l'époque, a saisi un couteau et enfoncé dans la poitrine de Stompanato . L'affaire est devenue la sensation tabloïd de la décennie. La fille de Turner a finalement été acquittée au procès des accusations de meurtre au motif de l'homicide justifiable .
WILLIAM A WELLMAN ...UNE ETOILE EST NE ...A STAR IS BORN ...1937
MERVYN LEROY ...LA VILLE GRONDE ...THEY WON'T FORGET ...1937
JAMES WHALE ...LE GRAND GARRICK ...THE GREAT GARRICK ...1937
ARCHIE MAYO ...LES AVENTURES DE MARCO POLO ...THE ADVENTURES OF MARCO POLO ...1938
GEORGE B SEITZ ...L'AMOUR FRAPPE ANDY HARDY ...LOVE FINDS ANDY HARDY ...1938
EDWIN L MARIN ...THE CHASER ...1938
REINHOLD SCHUNZEL ...RICH MAN POOR GIRL ...RICH MAN POOR GIRL ...1938
ROBERT B SINCLAIR ...COUP DE THEATRE ...DRAMATIC SCHOOL ...1938
HAROLD S BUCQUET ...ON DEMANDE LE DR KILDARE ...CALLING FOR DR KILDARE ...1939
S SYLVAN SIMON ...THESE GLAMOUR GIRLS ...THESE GLAMOUR GIRLS ...1939
S SYLVAN SIMON ...DANCING CO-ED ...1939
S SYLVAN SIMON ...TWO GIRLS ON BROADWAY ...TWO GIRLS ON BROADWAY ...1940
HAROLD S BUCQUET ...WE WHO ARE YOUNG ...1940
ROBERT Z LEONARD ...LA DANSEUSE DES ZIEGFELD FOLLIES ...ZIEGFELD GIRL ...1941
VICTOR FLEMING ...DR JEKILL ET MR HYDE ...DR JEKILL AND MR HYDE ...1941
JACK CONWAY ...FRANC JEU ...HONKY TONK ...1941
MERVYN LEROY ...JOHNNY ROI DES GANSTERS ...JOHNNY EAGER ...1942
WESLEY RUGGLES ...JE TE RETROUVERAI ...SOMEWHERE I'LL FIND YOU ...1942
WESLEY RUGGLES ...L'AMOUR TRAVESTI ...SLIGHTLY DANGEROUS ...1943
EDWARD BUZZELL ...THE YOUNGEST PROFESSION ...1943
ROY DEL RUTH ...LA DU BARRY ETAIT UNE DAME ...DY BARRY WAS A LADY ...1943
ROBERT Z LEONARD ...LE MARIAGE … UNE AFFAIRE PRIVEE ...MARRIAGE IS A PRIVATE AFFAIR ...1944
EDWARD BUZZELL ...L'AMOUR S'EN VA EN GUERRE ...KEEP YOUR POWDER DRY ...1945
ROBERT Z LEONARD ...WEEK END AU WALDORF ...WEEK END AT THE WALDORF ...1945
TAY GARNETT ...LE FACTEUR SONNE TOUJOURS DEUX FOIS ...THE POSTMAN ALWAYS RINGS TWICE ...1946
VICTOR SAVILLE ...LE PAYS DU DAUPHIN VERT ...GREEN DOLPHIN STREET ...1947
GEORGE SIDNEY ...CASS TIMBERLANE ...ETERNEL TOURMENT ...1947
MERVYN LEROY ...LE RETOUR ...HOME COMING ...1948
GEORGE SIDNEY ...LES TROIS MOUSQUETAIRES ...THE THREE MUSKETEERS ...1948
GEORGE CUKOR ...MA VIE A MOI ...A LIFE OF HER OWN ...1950
DON HARTMAN ...LAISSE MOI T'AIMER ...MR IMPERIUM ...1951
CURTIS BERNHARDT ...LA VEUVE JOYEUSE ...THE MERRY WIDOW ...1952
VINCENTE MINNELLI ...LES ENSORCELES ...THE BAD AND THE BEAUTIFUL ...1952
MERVYN LEROY ...LUNE DE MIEL AU BRESIL ...LATIN LOVERS ...1953
RICHARD BROOKS ...LA FLAMME ET LA CHAIR ...THE FLAME AND THE FLESH ...1953
GOTTFRIED REINHARDT ...VOYAGE AU DELA DS VIVANTS ...BETRAYED ...1953
RICHARD THORPE ...LE FILS PRODIGUE ...THE PRODIGAL ...1954
JOHN FARROW ...LE RENARD DES MERS ...THE SEA CHASE ...1954
JEAN NEGULESCO ...LA MOUSSON ...THE RAINS OF RANCHIPUR ...1955
DAVID MILLER ...DIANE DE POITIERS ...DIANE ...1955
JACK ARNOLD ...MADAME ET SON PILOTE ...THE LADY TAKES A FLYER ...1957
MARK ROBSON ...LES PLAISIRS DE L'ENFER ...PEYTON PLACE ...1957
LEWIS ALLEN ...JE PLEURE MON AMOUR ...ANOTHER TIME ENOTHER PLACE ...1957
DOUGLAS SIRK ...MIRAGE DE LA VIE...IMITATION OF LIFE ...1958
MICHAEL GORDON ...MEURTRE SANS FAIRE PART ...PORTRAIT IN BLACK ...1960
JOHN STURGES ...PAR L'AMOUR POSSEDEE ...BY LOVE POSSESSED ...1961
JACK ARNOLD ...L'AMERICAINE ET L'AMOUR ...BACHELOR IN PARADISE ...1961
DANIEL MANN ...L'INCONNUE DU GANG DES JEUX ...WHO'S GOT THE ACTION ...1962
ALEXANDER SINGER ...L'AMOUR A PLUSIEURS VISAGES ...LOVE HAS MANY FACES ...1964
DAVID LOWELL RICH ...MADAME X ...MADAME X ...1965
TITO DAVISON ...MEURTRE A PETITES DOSES ...THE BIG CUBE ...1968
DON CHAFFEY ...PERSECUTION ...1973
DAVID MILLER ...BITTERSWEET LOVE ...1976
RICHARD SHORR ...WITCHES'BREW ...1978