ALAIN RESNAIS a tenté de traiter , entre autres sujets , le colonialisme en Afrique , l'Holocauste et la Seconde Guerre mondiale , le bombardement atomique du Japon , la guerre d'Algérie , la guerre civile espagnole , la guerre du Vietnam et les événements de mai -juin en France en 1968 , le tout dans un mode artistique
Alain Resnais naquit à Vannes, dans le Morbihan, le 3 juin 1922 et est décédé le 01 mars 2014.
Famille catholique , père chimiste t maire de la ville :il a encouragé son fils pour avoir un intérêt pour la culture .
À l'âge de 14 ou 15 ans Alain Resnais a découvert le surréalisme et la poésie d'André Breton.
Il veut être acteur et en 1943, après avoir terminé ses études secondaires , il s'inscrit à l'école de cinéma l'IDHEC.
Il quitte cette école un an et demi plus tard, sans avoir eu le temps d'y obtenir un diplôme. Il s'intéresse surtout aux techniques du montage et participe en 1947 à celui d'un film de Nicole Vedrès, Paris 1900. Entre 1946 et 1948, il réalise une série de courts métrages non commerciaux tournés en 16 mm {Schéma d'une identification, Portrait d'Henri Goetz, Visite à Hans Hartung, Visite à Félix Labisse, Journée naturelle, sur Max Ernst, etc.), ce qui lui permet d'aborder en 1948 le cinéma professionnel avec un nouveau film sur la peinture, Van Gogh.
Tout au long des dix années suivantes, les conditions de la production l'obligeront à s'exprimer par le seul court métrage. Il acquiert dans ce domaine, trop souvent négligé, une excellente réputation. Plusieurs écrivains importants, comme Jean Cayrol et Raymond Queneau, participent à l'élaboration de ses films. Ce type de collaboration deviendra bientôt une habitude systématique chez Resnais, qui utilisera presque toujours des scénarios directement rédigés pour le cinéma par des écrivains n'ayant aucune expérience de cette sorte de travail. Certains de ces écrivains (Alain Robbe-Grillet, Marguerite Duras) seront ainsi amenés à devenir à leur tour des réalisateurs.
En 1959, la sortie sur les écrans du premier long métrage de Resnais, Hiroshima, mon amour, coïncide avec celle d'A bout de souffle, de Godard, et des Quatre Cents Coups, de Truffaut. Le succès inattendu de ces trois films marque la naissance officielle de la « nouvelle vague » française. Cependant, Resnais ne profitera guère de ce succès. Le soin minutieux et méthodique avec lequel il élabore ses films et le respect qu'il accorde au travail des scénaristes ne sont guère compatibles avec les exigences de la production commerciale .
On a souvent dit que Resnais était le cinéaste de la mémoire. Effectivement, ce thème constitue l'un des grands axes de sa recherche. Pour lui, le mécanisme de la mémoire s'identifie à la fonction sociale de l'intellectuel conscient : empêcher d'oublier, tel est le rôle que le cinéaste est amené à jouer dans l'histoire d'aujourd'hui. Cette idée essentielle, à laquelle il restera toujours fidèle, apparaît déjà de façon très nette à l'époque où il réalise des films documentaires consacrés aux peintres et à la peinture: après Van Gogh (1948) et Gauguin (1950), il choisit de tourner un court métrage sur Guernica, œuvre monumentale de Picasso qui évoque l'un des plus terribles épisodes de la guerre civile espagnole (le bombardement et la destruction systématique d'un village par les avions allemands de la Légion Condor). Dans Les statues meurent aussi (1952), sur un texte de Chris Marker, le réalisateur aborde l'un des aspects les plus refoulés de l'histoire contemporaine : le colonialisme. Son film est aussitôt interdit par la censure.
Le rappel de certains souvenirs peut être ce qu'il y a de plus insupportable pour l'idéologie dominante; et pour Resnais. la mémoire n'est pas un objet d'étude abstrait, mais l'ensemble des situations et des événements passés qui affleurent sans cesse à la surface de la conscience humaine et déterminent à tout moment les attitudes et les comportements de chaque individu face à la réalité présente. Nuit et brouillard (1955), hallucinant documentaire sur les camps de concentration nazis, illustre bien ce point de vue : les photos en noir et blanc du passé (les camps à l'époque du Troisième Reich) alternent avec les images en couleurs du présent (les camps dans leur état actuel). L'horreur du génocide, des tortures et des fours crématoires resurgit en effet à chaque instant sous d'autres formes et en d'autres lieux, dans la mesure où la fin de l'hitlérisme n'a pas marqué celle du fascisme.
Dans Hiroshima, mon amour (1959), les souvenirs à la fois individuels et historiques des deux personnages principaux se trouvent enlacés les uns aux autres sur la trame d'une relation amoureuse: une actrice française, tondue à la Libération pour avoir aimé un Allemand, vient tourner à Hiroshima un film pacifiste ; elle y rencontre un Japonais qui a assisté à l'explosion de la bombe atomique sur cette ville en 1945. La bande sonore du film, réduite à un long dialogue, assure la linéarité du récit ; elle sert de contrepoint aux images du présent, aux documents sur Hiroshima et aux reconstitutions en flash-back de la vie d'une petite ville de province française sous l'occupation. Cette œuvre exceptionnelle par sa beauté et son intelligence mérite d'être considérée comme l'un des sommets du cinéma moderne.
Dans l'Année dernière à Marienbad (1961), le thème de la mémoire est traité d'une façon beaucoup plus abstraite, à la manière du « nouveau roman » (le scénario du film est d'Alain Robbe-Grillet, qui travailla en très étroite collaboration avec Resnais). Il devient absolument impossible de préciser la date réelle des différentes séquences, reliées entre elles par un réseau inextricable de correspondances, d'échos et de répétitions : le présent, le passé et l'imaginaire se recoupent et se confondent sans cesse dans une sorte de labyrinthe mystérieux, sans issue, qui est l'espace de la mémoire elle-même.
Muriel ou le Temps d'un retour (1963) évoque le souvenir de la guerre d'Algérie, son impact sur la société provinciale française et ses rapports avec la Seconde Guerre mondiale. Renonçant cette fois aux techniques du flash-back et à la dimension imaginaire du récit, Resnais fait surgir le passé à travers la linéarité apparente du présent. Lors de sa sortie sur les écrans, ce film n'eut malheureusement pas le succès qu'il méritait. L'œuvre suivante, La guerre est finie (1966), sur un scénario de Jorge Semprun, met en scène un militant espagnol exilé à Paris ; à travers ce personnage, le film oppose les luttes politiques de l'Espagne contemporaine aux souvenirs mythiques de la guerre civile.
Je t'aime, je t'aime (1968) éclaire d'un jour nouveau toutes les recherches antérieures du cinéaste. Le scénario de ce film, dû à Jacques Sternberg, emprunte son thème à la science-fiction : l'exploration du passé est rendue possible par l'invention d'une machine à remonter le temps. Pour Resnais, certes, ce n'est là qu'un prétexte pour mener plus loin sa réflexion sur les rapports qui unissent le passé, le présent et le futur.
L'authenticité de cette méditation sur le temps et la mémoire permet au réalisateur de ne jamais rester prisonnier de ses succès antérieurs et de poser sans cesse les mêmes problèmes sous des angles nouveaux et imprévus. Une recherche si exigeante ne pouvait manquer de se heurter aux impératifs commerciaux de la production cinématographique: après le demi-échec financier de Je t'aime, je t'aime, Resnais devra attendre plusieurs années avant de pouvoir tourner un nouveau film, consacré à l'affaire Stavisky. Providence (1976), met en question les relations qui unissent l'imagination et la réalité; il s'agit indubitablement de l'une de ses plus belles réussites.
Des années plus tard , Resnais devient de plus en plus sophistiqué avec des méthodes d'analyse pour sonder le lien profond de la vie intime et politique , comme dans , "La vie est un roman " . Film grand public mais avec des mise en scène théâtrales .
Durant plus de 50 ans de carrière, Alain Resnais a ensuite été couronné de prix, salué par la critique et applaudi par le public. Providence, Mon oncle d’Amérique, Mélo, Smoking / No Smoking, On connaît la chanson, Pas sur la bouche, Les Herbes folles : autour de lui, le réalisateur a peu à peu formé sa troupe, avec Pierre Arditi, Sabine Azéma, André Dussollier ou Lambert Wilson en utilisant plus tard le couple Agnès Jaoui et Jean- Pierre Bacri comme scénaristes.
"On connaît la chanson" sera son plus grand succès commercial avec un box-office de plus de 2,6 millions.
En viellissant il est devenu moins politique et plus accessible , se tournant vers des adaptations de dramaturge britannique Alan Ayckbourn , l'utilisation de la musique inspirée par un autre britannique , Dennis Potter .
Sabine Azéma deviendra d'ailleurs sa compagne dans la vie.
Il avait déjà été marié et avait eu un enfant.
SCHEMA D'UNE IDENTIFICATION 1945
OUVERT POUR CAUSE D'INVENTAIRE 1946
JOURNEE NATURELLE 1947
LA BAGUE 1947
CHATEAUX DE FRANCE 1948
HIROSHIMA MON AMOUR 1959
L'ANNEE DERNIERE A MARIENBAD 1961
MURIEL OU LE TEMPS D'UN RETOUR 1963
LA GUERRE EST FINIE 1966
LOIN DU VIET-NAM 1967
JE T'AIME,JE T'AIME 1968
STAVISKI 1974
PROVIDENCE 1977
MON ONCLE D'AMERIQUE 1980
LA VIE EST UN ROMAN 1982
L'AMOUR A MORT 1984
MELO 1986
I WANT TO GO HOME 1988
SMOKING/NO SMOKING 1993
SMOKING 1993
ON CONNAÎT LA CHANSON 1997
PAS SUR LA BOUCHE 2003
COEURS 2006
LES HERBES FOLLES 2009
VOUS N'AVEZ ENCORE RIEN VU 2012
AIMER, BOIRE ET CHANTER 2014