MERVYN LEROY est un réalisateur américain né le 15 Oct 1900 à San Francisco, Californie
et décédé le 13 sept. 1987 à Beverly Hills, en Californie
Un maître du réalisme
Mervyn LeRoy connut, au début des années 30, une grande popularité avec ses puissants drames sociaux. Par la suite, il aborda, avec moins de bonheur, d'autres genres, sans pourtant cesser d'être un metteur en scène de valeur.
Mervyn LeRoy naquit à San Francisco en 1900. Après avoir débuté sur les scènes de spectacles de variétés, il aborda le cinéma en tant qu'acteur, au début des années 20. Vers la fin de la décennie, il s'occupait de la mise en scène de certains courts métrages pour la First National Pictures, où travaillaient Archie Mayo, Roy del Ruth et Lloyd Bacon.
Quand la First National fut absorbée en 1928 par la Warner Brothers, LeRoy, de même qu'une centaine d'acteurs, techniciens, scénaristes et metteurs en scène, passa au service de la Warner, pour laquelle, de 1930 à 1939, il dirigea pas moins de 33 films. Ses nombreuses qualités lui permirent de s'adapter aux multiples genres de la production Warner. Passant indifféremment des films à petits budgets à ceux de série A, plus ambitieux, des comédies aux mélodrames, des films de gangsters aux drames sociaux, du roman historique à la comédie musicale, sa réputation personnelle s'affirma, parallèlement à celle de la Warner.
En 1938, après s'être imposé dans des superproductions qui donnèrent de brillants résultats sur le plan commercial — comme Anthony Adverse (1936) —, LeRoy passa à la MGM, où les budgets étaient beaucoup plus élevés. Déjà, quelques années auparavant, par deux fois et avec l'accord de la Warner, LeRoy avait travaillé à la MGM : en 1931, il avait réalisé Gentlenwn's Fate et, en 1933, Annie la batelière (Tugbûat Annie). LeRoy entra à la MGM en tant que métreur en scène et producteur, avec un salaire de 300 000 dollars annuels.
Pour la MGM, LeRoy dirigea essentiellement des mélodrames sentimentaux, des films tirés de romans à succès et des adaptations d'œuvres théâtrales, dont il se servit comme tremplin pour lancer ses actrices préférées, Gréer Garson et Lana Turner.
Ce fut LeRoy qui découvrit Lana Turner, dont il dirigea les débuts dans La ville gronde (They Won't Forget, 1937), produit par la Warner, et qu'il emmena ensuite avec lui à la MGM, qui fit d'elle une des grandes vedettes des années 40.
Dans les années 50, alors que la suprématie du studio System était remise en cause, LeRoy fondait sa propre maison de production ; il restait cependant lié à la Warner et à la MGM par des coproductions et par l'utilisation des circuits de distribution des deux firmes. A la fin de la décennie, l'activité de LeRoy s'était fortement ralentie. Jusque vers le milieu des années 60, il se contenta de produire et de réaliser un seul film par an.
Le nom de LeRoy, en tant que réalisateur de la Warner, reste lié aux grands films sociaux des années 30 : Little Cae-sar (1930), Two Seconds (1932), Je suis un évadé (I Am a Fugitive from a Chain Gang, 1932) et La ville gronde. L'importance et la notoriété de ces films (dont certains bénéficient toujours de nouvelles sorties) témoignent certes de l'intérêt manifeste de LeRoy pour les thèmes les plus généreux, mais elles masquent aussi quelque peu les autres aspects de l'œuvre du cinéaste, beaucoup moins engagés et donc beaucoup plus vite oubliés : Le monde change (The World Changes, 1933), On a tué (Hi, Nellie!, 1934) ou En première page (Page Miss Glory, 1935).
Au cours de sa carrière à la MGM, alors qu'il était plus libre dans le choix des thèmes, LeRoy ne fit pas preuve d'ailleurs d'une propension particulière pour les films d'inspiration sociale. Même Les Oubliés (Blossoms in the Dust, 1941) — traitant du thème des enfants illégitimes — et Le Retour (Homecoming, 1948) — qui aborde la question de la réinsertion dans la vie civile des soldats après la guerre sont avant tout des films très personnels qui s'attachent à la description des sentiments provoqués par des situations fortement émotionnelles et ce ne sont certainement pas des enquêtes sociales.
Ce fut surtout Je suis un évadé qui consacra LeRoy comme cinéaste « social ». Dès sa sortie, le film fit grand bruit. A travers l'histoire d'un innocent injustement broyé par le système pénitentiaire, le film dénonçait la violation des institutions américaines par ceux qui, précisément, sont chargés de les protéger. Il fut cependant reproché à LeRoy de n'être pas allé au bout de ses intentions en présentant un héros trop particulier pour être exemplaire : dans le film, c'est moins l'injustice légalisée qui apparaît intolérable que le fait qu'elle puisse s'exercer au détriment d'un innocent.
Il est difficile de discerner une unité de style entre Little Caesar et Je suis un
évadé, les deux plus grandes réussites de LeRoy, peut-être tout simplement parce que chaque nouveau sujet dictait son style à LeRoy et que le cinéaste n'avait pas une personnalité assez affirmée pour imposer le sien. A sa décharge, il faut tenir compte des lourdes contraintes que la Warner faisait peser sur ses réalisateurs, limitant par là même leur liberté d'expression.
Durant sa carrière à la MGM, Mervyn LeRoy se révéla parfois plus convaincant comme producteur que comme metteur en scène : il eut ainsi le courage d'annuler tout le matériel tourné par Richard Thorpe pour Le Magicien d'Oz (The Wizard of Oz, 1939) et de confier finalement la réalisation du film à Victor Fleming. Sans doute cette initiative audacieuse permit-elle au film de devenir un des grands classiques du cinéma.
Par contre les mises en scène de LeRoy ne se distinguent ni par leur audace ni par leur originalité. Les films avec lesquels il lança Gréer Garson. Les Oubliés, Prisonniers du passé (Random Harvest, 1942) et Madame Curie (1944), sont des mélodrames sentimentaux assez académiques.
Vers la fin des années 40, LeRoy adaptait toute une série de sujets littéraires, et fort bavards, qui donnèrent Les Quatre Filles du DrMarch (Little Women, 1949), Quo vadis? (1951) et Rose Marie (1954).
A la fin des années 50 et au début des années 60, LeRoy se spécialisa dans l'adaptation d'œuvres théâtrales et de romans à succès dont il avait acheté les droits. La Mauvaise Graine (The Bad Seed, 1956), Deux Farfelus au régiment (No Time for Sergeants, 1958), La police fédérale enquête (The FBI Story, 1959), Gypsy (1962) et Mary, Mary (1963), figurent parmi les titres les plus connus de la dernière période de LeRoy.
Si l'on s'en tient à ses grands succès commerciaux, Mervyn LeRoy apparaît comme un cinéaste et un producteur très important dans l'histoire du cinéma. On pourrait pourtant regretter que ses réalisations à gros budgets, et ses ambitions littéraires, lui aient fait perdre les admirables qualités dont il avait su faire montre à ses débuts.
Au cours des prochaines années, LeRoy a été responsable de plusieurs des films les plus réussis
C'est peut-être la diversité des genres dans lesquels il a travaillé qui a conduit à l'absence relative de reconnaissance dans les décennies à venir - il a apporté de la qualité à tout, mais il a travaillé dans un trop grand nombre de différents types de films pour permettre au public ou aux critiques de retenir son nom ou sa réputation.
1927 No Place to Go
1928 Flying Romeos
1928 Harold Teen
1928 Oh Kay!
1928 Naughty Baby
1929 Hot Stuff
1929 Broadway Babies
1929 Little Johnny Jones
1930 Playing Around
1930 Show Girl in Hollywood
1930 Numbered Men
1930 Top Speed
1931 Le Petit César (Little Caesar)
1931 Gentleman's Fate
1931 Too Young to Marry
1931 Broadminded
1931 Five Star Final
1931 Local Boy Makes Good
1931 Cette nuit ou jamais (Tonight or Never)
1932 High Pressure
1932 The Heart of New York
1932 Two Seconds
1932 Big City Blues
1932 Une allumette pour trois (Three on a Match)
1932 Je suis un évadé (I Am a Fugitive from a Chain Gang)
1933 Hard to Handle
1933 Elmer, the Great
1933 Chercheuses d'or de 1933 (Gold diggers of 1933)
1933 Tugboat Annie
1933 The World Changes
1934 Hi, Nellie!
1934 Heat Lightning
1934 Happiness Ahead
1934 Un soir en scène (Sweet Adeline)
1935 Oil for the Lamps of China
1935 Page Miss Glory
1935 La Femme traquée (I Found Stella Parish)
1936 Anthony Adverse, marchand d'esclaves (Anthony Adverse)
1936 Three Men on a Horse
1937 Le Roi et la figurante (The King and the Chorus Girl)
1937 La Ville gronde (They won't forget)
1938 La Peur du scandale (Fools for Scandal)
1939 Le Magicien d'Oz (The Wizard of Oz)
1940 La Valse dans l'ombre (Waterloo Bridge)
1940 Escape
1941 Les Oubliés (Blossoms In the Dust)
1941 Unholy Partners
1942 Johnny, roi des gangsters (Johnny Eager)
1942 Prisonniers du passé (Random Harvest)
1943 You, John Jones
1943 Madame Curie
1943 Aventure en Libye (Immortal Sargeant)
1944 Trente secondes sur Tokyo (Thirty Seconds Over Tokyo)
1945 The House I Live In
1946 Sans réserve (Without Reservations)
1947 Desire Me
1948 Le Retour (Homecoming)
1949 Les Quatre Filles du docteur March (Little Women)
1949 Any Number Can Play
1949 Ville haute, ville basse (East Side, West Side)
1951 Quo Vadis
1952 Les Rois de la couture (Lovely to Look at)
1952 La Première Sirène (Million Dollar Mermaid)
1953 Lune de miel au Brésil (Latin Lovers)
1954 Rose Marie
1955 Strange Lady in Town
1955 Permission jusqu'à l'aube (Mister Roberts)
1956 La Mauvaise Graine (The Bad Seed)
1956 Toward the Unknown
1958 No Time for Sergeants
1958 Home Before Dark
1959 La Police Fédérale enquête (The FBI Story)
1960 L'Île des sans soucis (Wake Me When It's Over)
1961 Le Diable à 4 heures (The Devil at 4 O'Clock)
1961 A Majority of One
1962 Gypsy, vénus de Broadway (Gypsy)
1963 Mary, Mary
1965 Choc (Moment to Moment)
1968 Les Bérets verts (The Green Berets) (non mentionné au générique)