LUDMILA TCHERINA biographie
LUDMILA TCHERINA
Danseuse étoile qui illumina le milieu artistique par sa technique , la beauté et l'esprit .Plus jeune étoile de l’histoire de la danse, première ballerine occidentale à se produire au Bolchoï de l'ère soviétique marraine artistique d'un Maurice Béjart encore inconnu, l'artisane de la rencontre entre la danse et la tragédie.
Fille d'un prince russe, colonel du Tsar, et d'une Française, elle était née MonikaTchemerzine, à Paris, le 10 octobre 1924, versant très tôt au crédit de son héritage russe son goût de la rigueur et son extraordinaire capacité de concentration.
C'est Serge Lifar qui devait, quelques années plus tard, la rebaptiser Ludmila Tchérina.
Enfant prodige formée dès l'âge de 7 ans à l'enseignement de la danse, elle fait, à 11 ans, une rencontre essentielle en la personne de Michel Tverskoï, qui « développe son aptitude à la transe », comme le dit Roger Garaudy dans le livre qu'il lui a consacré, et « cultive son intériorité ». Trois ans plus tard, elle donne son premier récital à Paris. L'occasion pour la critique de s'émouvoir du potentiel tragique que recèle son expressive gestuelle. Engagée par la prestigieuse compagnie des Ballets de Monte-Carlo, elle n'a que 15 ans lorsqu'elle devient la plus jeune étoile de l'histoire de la danse. Malgré sa précocité, elle se distingue déjà par son intelligence à savoir s'entourer des plus compétents dans leur domaine. Ainsi Serge Lifar, alors directeur de l'Opéra de Paris, qui l'invite à devenir sa partenaire et parachève sa formation. Comme Roland Petit, qui réinvente pour elle « La belle au bois dormant ». Entre 1946 et 1951, elle retrouve les Ballets de Monte-Carlo, où elle a suivi son mari (1946), le chorégraphe Edmond Audran — qui décédera dans un accident de voiture en juillet 1951 —, tout en faisant ses débuts d'actrice dans un film avec Louis Jouvet et François Périer, en remplacement d'Yvette Chauviré. « Aussi bonne actrice que danseuse », convient la critique. C'est exactement la complémentarité à laquelle aspire l'intéressée, et qu'elle s'essaiera d'atteindre dans chacune de ses entreprises artistiques.
La mort de son mari laisse Ludmila désemparée, au point qu'elle se tient éloignée de la scène pendant deux ans. Elle y revient en 1954, avec « Gisèle », puissance expressive et dramatisation de la gestuelle décuplées, tandis que Toscanini accepte de diriger en son honneur l'orchestre et le ballet de la Scala de Milan. L'art de la suggestion, elle le portera à sa perfection dans l'opéra dansé « L'Atlantide » (1955) et dans « Le martyre de saint Sébastien » (1957), où, en plus de faire montre de son incomparable technique, elle dit le texte de Gabriele d'Annunzio sur une musique de Debussy. En outre, pour l'accommoder à la salle du Palais Garnier, elle doit baisser sa voix de deux octaves. Dix ans plus tard, Ludmila Tchérina retrouvera un autre personnage masculin, celui de Bonaparte. « Les rôles d'hommes ou de mystiques sont mes préférés, parce qu'ils demandent un dépassement de soi jusqu'à l'oubli de sa propre personnalité », affirmait-elle. Entre-temps, curieuse de tout, elle prend le risque de renoncer à une carrière classique pour parrainer un jeune chorégraphe encore inconnu, Maurice Béjart, dont elle sera l'une des premières à affirmer le talent. Au lendemain de la création de « Symphonie pour un homme seul »| (1956), elle aura ce mot prophétique : « Un pas de géant a été fait hier soir. »
En 1959, Ludmila Tchérina fonde sa propre compagnie de ballet, dont elle est l'animatrice et l'étoile! Perfectionniste, elle prend soin de s'entourer des meilleurs. Raymond Rouleau pour « Les amants de Téruel » (1959), Jean Renoir pour « Le feu aux poudres (1959), Maurice Béjart et Salvador Dali pour « Gala » (1961). Simultanément, elle tend vers le « théâtre total », où la danse, le mime et le drame se nourrissent! l'un l'autre, tandis qu'elle prolonge à l'écran son personnage de scène. Ainsi dans « Les contes d'Hoffmann » et « Les chaussons rouges », comme dans « La belle que voilà ». Porté à l'écran, « Les amants de Téruel » (1961 ) devait être sa plus mémorable contribution au 7e Art : ce long métrage sera titulaire de plusieurs distinctions internationales et classé parmi les dix meilleurs films de l'année aux Etats-Unis. La décennie qui s'ouvre s'annonce, pour la tragédienne, balisée de tournées aux quatre coins du monde et des premières expositions de ses œuvres picturales. Mais, pas plus que dans la danse, elle ne se permet, en ce domaine, une approche dilettante. Un sérieux dans la démarche dont témoigne l'accueil que reçoivent ses toiles à New York, à Zurich et à Paris,
Peinture et écriture , sculpture vont désormais occuper le plus clair de ses loisirs jusqu’à son décès le 21 mars 2004.
CHRISTIAN-JAQUE …UN REVENANT …1946
MICHAEL POWELL ET EMERIC PRESSBURGER … LES CHAUSSONS ROUGES… THE RED SHOES …1947
EMILE-EDWIN REINERT …FANDANGO …1947
PIERRE MERE… LA NUIT S'ACHEVE … 1948
JEAN-PAUL LE CHANOIS … LA BELLE QUE VOILA… 1949
MICHAEL POWELL ET EMERIC PRESSBURGER …LES CONTES D'HOFFMANN, … TAIES OF HOFFMANN …1949
HENRI DECOIN… CLARA DE MONTARGIS …1950
DANIEL MANGRANE… PARSIFAL ...1951
A LA MEMOIRE D'UN HEROS (COURT METRAGE)…1951
MEPHISTO VALSE …COURT METRAGE)…1951
RICCARDO FREDA… SPARTACUS …SPARTACO, IL GLADIATORE DELLA TRACIA ...1952
FRANCOIS CAMPAUX) … GRAND GALA ...1952
RENZO MERUSI … LA FILLE DE MATA HARI … LA FIGLIA DI MATA HARI …1954
DOUGLAS SIRK … LE SIGNE DU PAÏEN, …SIGN OF THE PAGAN … 1954
MICHAEL POWELL ET ERMERIC PRESSBURGER … OH, ROSALINDA ! …1955
MICHAEL POWELL … LUNE DE MIEL … LUNA DE MIEL …1958
RAYMOND ROULEAU … LES AMANTS DE TERUEL …1961
MARCEL L'HERBIER … HOMMAGE A DEBUSSY …1963
A LA TV, NOTAMMENT
: « LA MORT D'UN HEROS : BONAPARTE » (1968, DE DIRK SANDERS), « SALOME » (1969, DE PIERRE KORALNIK), « LA POSSEDEE » (1970, D'ERIC LE HUNG), « L'ATLANTIDE » (1971, DE JEAN KERCHBRON), « LA DAME AUX CAMELIAS » (1972, DE ROBERT MAURICE), « LA REINE DE SABA » (1975, DE PIERRE KORALNIK), « LA PASSION D'ANNA KARENINE » (1975, D'YVES-ANDRE HUBERT), « LA CREATION FEMININE » (1976, DE ROGER GARAUDY).