LE TROISIEME HOMME
Meilleur film anglais de l'année.
est exhumé et l'on découvre à l'intérieur le cadavre d'un indicateur de police. Harry offre à Holly d'acheter son silence . Lorsque Cal/oway arrête Anna qui est munie de faux papiers, Holly, qui en est amoureux, trahit Harry et raconte ce qu'il sait en échange de la liberté de la jeune femme. Harry tombe dans un traquenard et est tué par Holly au cours d'une poursuite dans les égouts . Après avoir assisté à son enterrement, Anna passe devant Holly et s'éloigne sans lui jeter un regard.
Carol Reed qui pensera à Orson Welles pour le rôle de Harry Lime — un rôle capital, bien que réduit à de courtes apparitions. Welles sera d'ailleurs tout à fait séduit par ce personnage de moderne aventurier.
C'est à Carol Reed enfin que l'on doit la découverte du joueur de cithare Anton Karas, qui composera l'envoûtant leitmotiv qui va devenir du jour au lendemain l'une des plus célèbres musiques de film du monde entier.
Autour de cette quête obstinée de Holly Martins (Joseph Cotten), à la recherche d'une vérité qui coûtera la vie à son ami Harry, et qui le détruira lui-même, ainsi que la femme qu'il aime, Carol Reed a su admirablement recréer l'atmosphère vénéneuse de la capitale autrichienne au lendemain de la guerre. Une ville fantôme, dont les vastes palais baroques délabrés n'abritent plus que les états-majors alliés.
Avec le concours du chef opérateur Robert Krasker — à qui Le Troisième Homme a valu un Oscar bien mérité — Carol Reed a su donner vie à cet univers angoissant. Le style violemment expressionniste des images, et notamment des éclairages nocturnes, contribue à créer une atmosphère inquiétante où plane l'ombre de Harry Lime. Les lieux mêmes où celui-ci apparaît sont marqués d'une signification symbolique : ainsi la Grande Roue du Prater, du haut de laquelle il contemple avec mépris les mortels affairés à leurs humbles besognes ; ou les égouts de Vienne, où il sera finalement pris au piège. Des effets parfois un peu appuyés, mais que Carol Reed sait doser en maître, en y insérant çà et là quelques touches d'humour.