Grande-Bretagne. 1971.
La police enquête sur quelques morts mystérieuses et hors du commun : un homme a été victime d'un essaim d'abeilles introduit chez lui, un second de vampires géants, un troisième d'un masque de carnaval qui s'est resserré inexorablement sur son cou. Le point commun à toutes ces victimes est qu'ils faisaient partie dune équipe chirurgicale qui n'a pu, un jour, sauver l'épouse du docteur Phibes. musicien et savant.
C'est ce dernier en effet qui poursuit sa vengeance et alors que d'autres assassinats ne peuvent être empêchés par l'inspecteur Trout (transfusion sanguine totale et définitive d'un quatrième médecin) on découvre que le docteur Phibes agit selon une transposition toute personnelle des plaies d'Egypte qui se sont abattues sur les persécuteurs du peuple hébreu. Ce seront alors les rats puis les sauterelles qui seront mis à contribution par ce génie du crime. Mais il échouera à sa dernière étape pour avoir laissé une chance au chef de l'équipe chirurgicale. Il disparaîtra à jamais en s'introduisant dans la tombe de sa femme et en mettant en marche un prodigieux mécanisme d'auto-embaumement.
La progression dans la démence de chaque exécution, parfaitement réalisée, débouche sur des séquences irréalistes qui rejoignent cet étonnant sens du baroque auquel contribue chaque élément du décor (beaucoup de style arts déco) et des séquences telles que celle-ci : pendant que les bocaux de la mortelle transfusion sanguine sont alignés par le docteur Phibes. son assistante Vulnavia joue du violon dans la rue. Cette recherche simultanée de l'humour et du baroque (Phibes joue de l'orgue, dirige un orchestre mécanique, danse avec Vulnavia devant un décor de toile peinte) est étroitement associée au flegme de la narration. Et l'outrance (très contrôlée) des divers aspects du film constitue comme une sorte de distanciation sans que jamais le rire l'emporte sur la peur.