En combinant une froideur glaciale, une insolence négligente et un sourire inquiétant, Steve MacQueen a réussi à créer une image cinématographique très efficace.
Ce personnage s'est imposé dès son premier film, les Sept Mercenaires, pour progresser dans L'enfer est pour les héros et parvenir à sa perfection dans la Grande Évasion, où, dans le rôle du « roi » du camp, il pouvait exprimer toutes ses qualités, sa position essentielle d'homme seul, son mélange unique de désinvolture et de rébellion insolente, et son amour pour les motocyclettes.
STEVE MCQUEEN était né Terrence Steven Mc-Queen, à Beech Grove (Indiana), le 24 mars 1930. Son père l’abandonne alors qu’il n’a que six mois. Plus tard, Steve, une fois riche, il ne cessera de le rechercher.Mais, lorsque sa quête aboutira enfin,l’homme venait de mourir, trois mois auparavant. Sa mère le quitte alors qu’il est encore enfant et le confie à un grand-oncle,fermier dans le Missouri. Quand, enfin,il la retrouve à Los Angeles, la vie commune avec son beau-père est si conflictuelle, qu’il lui préfère la rue et la fréquentation des gangs. Cela le conduira en maison de redressement, à l’âge de 14 ans, à la Junior Boys Republic de Chino, qu’il créditera un jour d’avoir fait de lui un homme. Plus tard, iI se montrera si reconnaissant à l’égard de l’institution qu’il lui léguera par testament la somme de 200.000 dollars, et qu’une plaque sur la façade de l’immeuble atteste encore aujourd’hui de son séjour de dix-huit mois en ses murs.
En avril 1946, il retrouve sa mère. A 16 ans, il embarque sur le « SS Alpha »,un navire de la marine marchande, qu’il désertera, par ennui, à l’occasion d’une escale à Cuba, De retour au pays, il s’engage dans les marines. Il a 17 ans. Il se signalera par son insubordination mais également par un geste héroïque, en sauvant cinq camarades de la noyade au cours d’un exercice dans les eaux de l’Arctique. En 1950, rendu à la vie civile, il s’insère dans le marché du travail. Ouvrier sur les puits de forage texans, bûcheron au Canada, livreur à New York, il se laisse convaincre par une copine, mais davantage encore par la promesse d’amoureuses rencontres, de s’inscrire dans un atelier d’art dramatique. Une priorité qui s’effacera bientôt devant les vertus purgatives du théâtre, comme remède à ses frustrations. Deux années durant, STEVE MCQUEEN travaillera à la Neighborhood Playhouse, sous la direction de Meisner, puis à la Herbert-Bergoif Draina School, avant d’être l’un des deux postulants en 1955 , sur deux mille candidats, avec Martin Landau, à être reçu à l’Actors Studio.
Sa première opportunité professionnelle sera le remplacement de Ben Gazzara dans la pièce "A hatful of ram". Il n'y restera que trois mois pour indiscipline. Sa rencontre avec Neile Adams, comédienne de music-hall, qu’il épousera le 2 novembre 1956, et dont il aura deux enfants, Terry(1959-l998) et Chad (1960) le responsabilisera .
Entre-temps, STEVE MCQUEEN a fait des débuts modestes à la télévision et au cinéma, dans " Marqué par la haine " et "Danger planétaire ". Puis viendra l’antihéros solitaire et détaché de la série "Wanted: dead or alive " (Au nom de la loi, 1958-1961).
Il y gagnera le goût des cascade. Populaire, la série lui ouvre toutes grandes les portes de Hollywood, mais cela l'obligera à refuser " Diamants sur canapé", qui échoira à George Peppard. Il accepte en revanche de reprendre le rôle abandonné par Sammy Davis dans
"La proie des vautours ".
"Les sept mercenaires »" et " La grande évasion ", deux réalisations de John Sturges vont le rendre célèbre.
Dans le premier, un western calqué sur le modèle des " Sept samouraïs ", d’Akira Kurosawa, STEVE MCQUEEN n’est encore que l’un des membres d’une bande de jeunes comédiens emmenée par Yul Brynner.
Mais, avec "La grande évasion ", STEVE MCQUEEN gagne ses galons de vedette et y déploie, dans une scène de cascade à moto, où il est pourtant doublé, ce naturel et cette nonchalance qui plairont tant au public et seront, désormais, indissociables de son image. Norman Jewison complète le portrait avec " Le kid de Cincinnati ", où il s’oppose à Edward G. Robinson dans une mémorable scène de poker, mais surtout avec " L’affaire Thomas Crown ", où il joint l’élégance et la classe à l’impertinence et à la désinvolture en la personne d’un richissime industriel, braqueur de banques à ses heures."Bullitt ", ne fait que consacrer la suprématie de Steve.
A la charnière des années 1970, Steve McQueen est l’acteur le mieux payé de Hollywood, mais aussi le plus vulnérable.
Les hommages l’ont rendu capricieux, sa vie conjugale bat de l’aile, et son addiction à la drogue inquiète. Deux événements vont contribuer à secouer sa célébrité : l’assassinat de Sharon Tate, le 8 août 1969, qui lui révélera sa présence sur la liste des cibles potentielles de Charles Manson et de ses tueurs, et l’échec commercial de " Le Mans ". Le plébiscite qui accompagne "Guet-apens ", à l’origine de sa rencontre passionnée mais, à terme, désastreuse, avec Ail MacGraw, et "La tour infernale", qui lui a valu un cachet de 14 millions de dollars, parviennent encore à faire illusion.
Mais la star est inexorablement sur le déclin, et son instabilité affecte ses choix: il refuse " L’inspecteur Harry " et "Apocalypse now ", malgré le cachet d’un million qui lui est proposé. En 1976, dans sa volonté d’adapter la pièce d’Ibsen " Un ennemi du peuple ", STEVE MCQUEEN commet une nouvelle erreur en apparaissant barbu, pansu et la chevelure hirsute, dans le rôle d’un intellectuel.
Son public, qui ne peut l’accepter que séducteur et conquérant, le boude.
" Tom Horn" sera également un échec.
Au cours de l’automne 1979, Steve McQueen apprend qu’il est atteint d’un mésothéliome, une forme rare de cancer du poumon, dont l’une des principales causes est l’exposition à l’amiante. Une contamination qui date de son bref séjour dans la marine marchande. Steve décédera à
Juarez, le 7 novembre 1980. La maladie l’avait empêché de mener à bien un dernier projet, " Rambo ", qui reviendra, avec le succès que l’on sait, à Sylvester Stallone.
ROBERT WISE...MARQUE PAR LA HAINE...SOMEBODY UP THERE LIKES ME...1956
ROBERT STEVENS...RACKETS A NEW YORK...NEVER LOVE A STRANGER...1958
IRVIN S YEAWORTH JR...DANGER PLANETAIRE...THE BLOB...1958
CHARLES GUGGENHEIM...HOLD UP EN 120 SECONDES...THE GREAT ST LOUIS BANK ROBBERY...1958
JOHN STURGES...LA PROIE DES VAUTOURS...NEVER SO FEW...1959
JOHN STURGES...LES SEPT MERCENAIRES...THE MAGNIFICENT SEVEN...1960
RICHARD THORPE...BRANLE BAS AU CASINO...THE HONEYMOON MACHINE...1961
DON SIEGEL...L'ENFER EST POUR LES HEROS...HELL IS FOR HEROES...1961
PHILIP LEACOCK...L'HOMME QUI AIMAIT LA GUERRE...THE WAR LOVER...1961
JOHN STURGES....LA GRANDE EVASION...THE GREAT ESCAPE...1962
ROBERT MULLIGAN...UNE CERTAINE RENCONTRE...LOVE WITH THE PROPER STRANGER...1963
RALPH NELSON...LA DERNIERE BAGARRE...SOLDIER IN THE RAIN...1963
ROBERT MULLIGAN...LE SILLAGE DE LA VIOLENCE...BABY THE RAIN MUST FALL...1964
NORMAN JEWISON...LE KID DE CINCINNATI...THE CINCINNATI KID...1965
HENRY HATHAWAY...NEVADA SMITH...1966
ROBERT WISE..LA CANONIERE DU YANG TSE...THE SAND PEBBLES...1966
NORMAN JEWISON...L'AFFAIRE THOMAS CROWN...THE THOMAS CROWN AFFAIR...1967
PETER YATES...BULLITT...BULLITT...1968
MARK RYDELL...REIVERS...THE REIVERS...1969
LEE H KATZIN...LE MANS...LE MANS...1970
SAM PECKINPAH...JUNIOR BONNER...JUNIOR BONNER...1972
SAM PECKINPAH..GUET-APENS...THE GETAWAY...1972
FRANKLIN SCHAFFNER...PAPILLON...973
JOHN GUILLERMIN...LA TOUR INFERNALE...THE TOWERING INFERNO...1974
GEORGE SCHAEFER...AN ENEMY OF THE PEOPLE...1976
WILLIAM WIARD...TOM HORN...1979
BUZZ KULIK...LE CHASSEUR...THE HUNTER...1980