LE FLEUVE
COULEURS
U.S.A. 1950.
REALISATEUR : Jean Renoir.
AUTEURS : Scénario de Jean Renoir et Rummer Godden, d'après le roman de Rummer Godden. IMAGES : Claude Renoir.
AVEC
Patricia Walters (Harriett), Rhada (Mélanle), Adrlenne Corri (Valérie), Nora Swinburne (la mère), Edmond Knight (le père), Thomas E. Breen (Captain John), Arthur Shields (M. John), Richard Foster (Bogey).
Harriett évoque le temps de son adolescence alors qu'elle n'était qu'une gamine exclusive au physique ingrat. Son journal intime a conservé ses naïves confessions et ses ambitieuses poésies.
Dans une famille anglaise traditionnelle établie aux Indes. Harriett mène une vie heureuse et insouciante. Un Américain, infirme de guerre, vient troubler sa quiétude sentimentale. Elle devra faire face à deux rivales: Mélanie et Valérie.
Un peu plus tard, une nouvelle naissance chassera tous ces souvenirs. La vie continue, emportant joies et peines, à l'image de ce fleuve auquel les habitants vouent un culte panthéiste.
Au-delà des modes successives, ce film a gardé toute sa beauté. Son charme est intact, tant est parfaite l'alliance du réalisme et de la poésie.
Le beau film de Renoir s'ouvre sur une rosace peinte à même le sol. avec de la farine et de l'eau. C'est dit-on une coutume des jeunes filles du Bengale pour vous accueillir de la meilleure façon.
A cet accueil. Jean Renoir, répond par un acte d'amour envers une Inde qu'il admire avec passion et qu'il essaye de nous rendre proche dans sa réalité matérielle et spirituelle.
Tout cela. Renoir nous le donne à découvrir à travers des images où il a mis son amour et son remarquable sens esthétique. La meilleure des démarches ethnologiques étant, pour lui, l'amour. Son film est une approche de la sagesse par le regard. Le ballet des cerfs-volants, l'heure de la sieste, la description des escaliers qui descendent vers les rives du Fleuve. Renoir porte un identique regard amoureux sur l'insignifiant et l'essentiel : une jeune fille de bonne famille qui ose fumer en public sa première cigarette, un marché avec ses guirlandes en papier et ses tasses peintes, la mort d'un petit garçon suggérée par la conduite fuyante de son camarade de jeu, les fêtes du printemps, l'histoire imaginée par Harriett, qui emprunte à la réalité, ses personnages de fiction.