YUL BRYNNER
La vantardise, l'arrogance et la calvitie ont fait de Yul Brynner une grande vedette. Ces éléments semblent peu adéquats pour créer une image cinématographique réussie; cependant, ils jouent remarquablement bien quand Brynner interprète un rôle qui lui convient dans un bon film. Il était exactement l'homme qu'il fallait pour jouer le roi de Siam dans le Roi et moi, version musicale d'Anna et le roi de Siam dans laquelle il se trouvait en conflit avec Deborah Kerr : il y mettait même une telle puissance autocratique que l'Académie du cinéma lui a décerné l'Oscar de la meilleure interprétation masculine en 1956. Il a été plus tard le chef d'un groupe d'acteurs exceptionnels dans les Sept Mercenaires : entièrement vêtu de noir, il conférait une crédibilité et une puissance rares à ce personnage de western classique (et pourtant, il n'était pas facile de faire montre d'arrogance avec des hommes comme Steve McQueen, Charles Bronson, James Coburn et quelques autres !).
Brynner a aussi été bon, c'est-à-dire gentiment arrogant et brillamment chauve, dans d'autres films, par exemple les Dix Commandement (il y incame le méchant pharaon), Anastasia (il est le général qui soutient Ingrid Bergman* dans ses
revendications), le Retour des sept mercenaires et le Roman d'un voleur de chevaux (en cosaque), mais il n'a jamais retrouvé le succès et le prestige de ses deux premiers grands rôles. Au cours des années 70, il a tourné avec avantage quelques films de science-ficition : on l'a apprécié dans le rôle du robot tireur de Westwordl (Mondwest) et dans celui du surhomme du Dernier Guerrier.
Plusieurs biographies situent sa naissance sur l’île alors russo-japonaise de Sakhaline, le 11 juillet 1915, mais un permis de séjour délivré par l’Etat français en 1965 fixe la naissance à Vladivostok, le 11juillet de l’année 1920. A défaut d’un acte de naissance officiel, et malgré le doute qui plane sur l’information, c’est cette dernière date qui prévaut.
Il en est de même pour son nom. Taidje Khan ou Julius Bryner? La deuxième hypothèse l’emporte. Il était le fils de Boris Bryner, ingénieur helveto-mongol, et de Marousia Blagovidova, fille d’un médecin russe.
Les huit premières années de sa vie, Yul les passe en Chine,à Harbin, où Mme Bryner a emmené ses deux enfants, après que son mari l'ait quittée.. En 1934, les trois vont habiter à Paris, où « Yul » fréquente le lycée Moncelle.Il abandonne définitivement l’école pour l’ambiance chaleureuse des cabarets russes de la capitale. Il apprend à jouer de la balalaïka avec un certain Alioucha Dimitrietch, et intègre, comme guitariste une formation tzigane, avec laquelle il fait la tournée des night-clubs. Il fait la connaissance de Jean Cocteau, travaille comme machiniste au Théâtre des Mathurins,avant de se produire comme trapéziste au Cirque d’Hiver. Un métier auquel il devra renoncer à la suite d’une chute.
débarque aux Etats-Unis en 1941, avec une troupe de théâtre et s'initie à à l’art dramatique avec Michael Tchekhov.
Cette même année, il tient le rôle de Fabian dans " La nuit des rois ", sur une scène new-yorkaise avant de partir en tournée avec la troupe de Tchekhov. Il y est à la fois acteur et chauffeur du bus de la compagnie pour 25 dollars la semaine. En 1944, on le retrouve dans une série télévisée, " Mr. Jones and his neighbors ", avant ses débuts à Broadway, dans « Lute song ». En prince oriental déjà, et avec Mary Martin, la mère de Larry Hagman pour partenaire. Au terme de 142 représentations, il emmène la pièce en tournée.
Richard Rodgers et Oscar Hammerstein l’ont vu et, sur les recommandations de Mary Martin, l’ont invité à jouer dans la comédie musicale, " Le Roi et moi ".Présentée en avant-première le 20 février 1951, sur une scène de New Haven, dans le Connecticut," Le Roi et moi " commence sa carrière sous les plus mauvais auspices:cinq heures de spectacle, trop d’affrontements entre les deux personnages principaux.La durée est réduite ,plus de légèreté, de chansons. La première, le 29 mars, à New York, avec la grande Gertrude Lawrence dans le rôle de la préceptrice des enfants
royaux, est un triomphe.
Et cela jusqu’au 20mars 1954, malgré la disparition de la comédienne. Dans la foulée de cette consécration new-yorkaise, Yul Brynner part en tournée. Plus de 400 autres représentations à Chicago, Los Angeles et Londres. Il sera dans la version cinématographique de 1956, récompensée par un Oscar du meilleur interprète.
Cccii B. DeMille, frappé par sa fière et fruste virilité en fera un pharaon dans " Les dix commandements ".
Richard Brooks autant qu’Anatole Litvak ne retiendront de l’acteur que ce qu’il dégage d’exaltation et de violence, inséparables de ce parfum musqué de mystère oriental qui lui donne cet air vaguement menaçant, mais aussi enchanteur. Il sera du succès commercial des " Sept mercenaires".
Son ami Jean Cocteau le prendra pour son film "Le testament d'Orphée";
s’est découvert une passion nouvelle, la photographie, et accentue son engagement en faveur des réfugiés, mais aussi du peuple rom et des enfants déracinés. De puis 1959, il est, en effet, conseiller spécial du Haut-Commissariat aux réfugiés auprès des Nations unies. Une tâche qui absorbe une bonne partie de son temps.
Comme sa vie conjugale, d’ailleurs. Divorcé de Virginia Gilmore (1944-1960) et de Dons Kleiner (1960-1967), une collaboratrice de Pierre Cardin épousée sur le plateau des " Sept mercenaires ", il s’est remarié en 1971 avec Jacqueline de Croisset (1971-1981), rencontrée alors qu’il était en tournage, en Europe, pour le film d’Abraham Polonsky " Le roman d’un voleur de chevaux ": puis une une quatrième fois avec Kathy Lee, une danseuse du corps de ballet du"Roi et moi ",en 1983 repris en 1978, à Broadway, pour le porter au record de 4.000 représentations.
Infatigable, il devait remonter une dernière fois sur scène, alors qu’il souffrait déjà du cancer du poumon qui allait l’emporter moins d’un an plus tard, le 10 octobre 1985. Dans un spot posthume d’une intense émotion, il devait dénoncer les dangers du tabac en apostrophant directement le jeune public:"Maintenant que je suis mort, je n’ai qu’une chose à vous dire: ne fumez pas! " Il fumait jusqu’à cinq paquets de cigarettes par jour. L’acteur repose aujourd’hui dans l’un des champs qui entourent l’abbaye de Luze, en pays tourangeot. Il y venait souvent, depuis qu’il avait fait l’acquisition d’un manoir normand du XVI siècle, à Criquebœuf, près de Deauville.
.LASLO BENEDEK ...LA BRIGADE DES STUPEFIANTS ...PORT OF NEW YORK... 1949
WALTER LANG ...LE ROI ET MOI... THE KING AND I ....1956
CECIL B DEMILLE ...LES DIX COMMANDEMENTS... THE TEN COMMANDMENTS ..1956
ANATOLE LITVAK... ANASTASIA ...1956
RICHARD BROOKS ...LES FRERES KARAMAZOV ...THE BROTHERS KARAMAZOV ...1957
ANTHONY QUINN... THE BUCCANEER ...1958
ANATOLE LITVAK...LE VOYAGE ...THE JOURNEY..... 1958
MARTIN RITT ...LE BRUIT ET LA FUREUR ...THE SOUND AND THE FURY. 1959
JEAN COCTEAU...LE TESTAMENT D'ORPHEE ...1959
KING VIDOR ...SALOMON ET LA REINE DE SABA ...SALOMON AND SHABA ....1959
STANLEY DONEN... CHERIE RECOMMENCONS... ONE MORE WITH FEELING ..1959
STANLEY DONEN. ...UN CADEAU POUR LE PATRON... SURPRISE PACKAGE ...1960
JOHN STURGES ...LES SEPT MERCENAIRES... THE MAGNIFICENT SEVEN... 1960
ANATOLE LITVAK...AIMEZ VOUS BRAHMS? ...1961
RONALD NEAME... LES FUYARDS DE ZAHRAIN ...ESCAPE FROM ZAHRAIN ...1962
JACK LEE THOMPSON... TARAS BULBA.. 1962
JACK LEE THOMPSON. ...LES ROIS DU SOLEIL... KINGS OF THE SUN... 1963
MICHAEL ANDERSON... LES TROIS SOLDATS DE L'AVENTURE ...FLIGHT FROM ASHYA ...1963
RICHARD WILSON ...LE MERCENAIRE DE MINUIT... INVITATION TO A GUNFIGHTER ...1964
BERNARD WICKI... MORITURI ...1965
MELVILLE SHAVELSON ...L'OMBRE D'UN GEANT ...CAST A GIANT SHADOW... 1965
TERENCE YOUNG ...OPERATION OPIUM ...THE POPPY IS ALSO A FLOWER... 1966
BURT KENNEDY ...LE RETOUR DES SEPT ...RETURN OF THE SEVEN ...1966
TERENCE YOUNG ... TRIPLE CROSS... 1966
KEN ANNAKIN... LES TURBANS ROUGES... THE LONG DUEL... 1967
FRANKLIN J SCHAFFNER... LA GRIFFE ...THE DOUBLE MAN ...1967
BUZZ KULIK... PANCHO VILLA ...VILLA RIDES... 1968
SERGE BOURGUIGNON...THE PICASSO SUMMER ( en tant qu'invité ) ...1969
SAM WANAMAKER ...LE GANG DE L'OISEAU D'OR ...THE FILE OF THE GOLDEN GOOSE ...1969
VELIKA BULAJIC ....LA BATAILLE DE LA NERETVA ...BITKA NA NERETVI ...1969
BRYAN FORBES ...LA FOLLE DE CHAILLOT ...THE MADWOMAN OF CHAILLOT ...1969
JOSEPH MCGARTH ... THE MAGIC CHRISTIAN... 1969
FRANK KRAMER ... ADIOS SABATA ...1970
SAM WANAMAKER ...CATLOW... 1971
ABRAHAM POLONSKY ...LE ROMAN D'UN VOLEUR DE CHEVAUX ...ROMANCE OF A HORSETHIEF...1971
KEVIN BILLINGTON ...LE PHARE DU BOUT DU MONDE ...LA LUZ DEL FIN DEL MUNDO ...1971
RICHARD A COLLA... LES POULETS ...FUZZ ..1972
HENRI VERNEUIL ...LE SERPENT... 1972
MICHAEL CRICHTON ... MONDWEST....WESTWORLD... 1973
ROBERT CLOUSE ...NEW YORK NE REPOND PLUS... THE ULTIMATE WARRIOR ...1974
ANTHONY M DAWSON ...L'OMBRE D'UN TUEUR ...CON LA RABBIA AGLI OCCHI... 1975
RICHARD T HEFFRON... LES RESCAPES DU FUTUR... FUTUREWORLD ....1976