LA LOI
Réalisation et scénario .......................... Jules DASSIN (1959)
D'après le roman de ............................. Roger VAILLAND
avec
Mariette ....................................... Gina LOLLOBRIGIDA
Enrico ........................................ Marcello MASTROIANNI
Mattéo Brigante................................. Yves MOINTAND
Don Cesare .................................... Pierre BRASSEUR
Donna Lucrezia ................................. Melina MERCOURI
Tonio ......................................... Paolo STOPPA
Le juge........................................ Teddy BILIS
Francisco ...................................... Rat MATTIOLI
Porto Manacore, petit village des Pouilles, dans le sud de l'Italie, sur les bords de l'Adriatique. A l'heure de la sieste, alors que la bourgade est écrasée de chaleur, un chant de femme réveille les ardeurs des mâles. C'est Mariette, belle et désirable jeune femme, qui travaille pour Don Cesare, vieux seigneur du village qui vit dans une somptueuse demeure, entouré de Tonio, son homme de confiance, et de ses quatre servantes. Bien que marié à l'une de ses sœurs, Tonio désire violemment Mariette, tout comme Don Cesare. Un jour, Enrico Tozo, un ingénieur agronome venu du Nord, arrive au village : il a pour mission officielle d'assécher les marécages et ainsi de mettre les terres de la région en valeur. Ce à quoi s'oppose Don Cesare, qui lui suggère d'aller faire un tour au café ce soir-là, afin d'essayer de comprendre le sens du jeu de la loi auquel se livrent les gens du pays. Enrico propose à Mariette d'être sa domestique, ce qu'elle refuse malgré les
farouches remontrances de sa mère et de ses deux sœurs. S'échappant de leurs griffes, elle tombe sur Enrico et lui confie qu'elle ne veut pas être servante mais qu'elle veut bien se marier... et pourquoi pas avec lui. Sur le village, règne encore Matteo Brigante, le caïd qui impose son autorité sur tous et perçoit une dîme sur chaque transaction. Lui aussi convoite Mariette, mais s'il plaît à la jeune femme, parce qu'il est « un homme, un vrai », elle n'a nullement l'intention de lui céder.
Ce soir-là, il y a une grande fête au village, avec loteries, attractions et bal. Mariette y croise Brigante et Enrico, et repère surtout un touriste dont le portefeuille est bourré à craquer de billets. Pendant qu'elle emboîte le pas à celui-ci, Enrico s'en va à la taverne pour s'initier au jeu de la loi. Le but du jeu ? Le « patron » de la partie a tous les droits, il peut dire tout ce qu'il pense, même la vérité, il peut flatter,humilier, rien n'est sacré. Et les autres ? Les autres encaissent. Le hasard désigne un « patron » qui choisit un « sous-patron ». Brigante en profite pour insulter Enrico qui, un instant, veut se rebiffer, mais se retrouve piégé par le jeu et par le regard des autres qui attendent que l'homme du Nord se montre incapable d'être à la hauteur des traditions du Sud.Toutefois, c'est Tonio qui reste la cible préférée de Matteo. Pendant ce temps, Donna Lucrezia, la femme du juge, fait passer un mot au fils de Brigante, Francesco, car ils sont clandestinement' amoureux l'un de l'autre, afin de lui fixer rendez-vous pour le lendemain. Mariette, elle, surveille son touriste qui emporte son petit garçon endormi dans sa voiture, stationnée dans un coin écarté, après l'avoir couvert de sa vestecontenant le portefeuille convoité. La jeune femme réussit à ouvrir une portière et s'empare de... cinq cent mille lires. Mais, à peine rentrée chez Don Cesare, elle est assaillie par sa mère et ses sœurs qui l'attachent et la fouettent afin de l'obliger à aller servir le lendemain chez l'agronome. L'irruption de Tonio interrompt la correction et l'homme libère la jeune femme qui décide de quitter définitivement la maison. Le lendemain matin, Mariette va trouver Enrico, lui répète qu'elle le veut comme mari et l'invite à lui apporter à manger à la nuit tombée dans l'orangeraie de Don Cesare...
LA LOI est une des adaptations pour le grand et le petit écran de romans de Roger Vailland.
LA LOI est le troisième film de Dassin en Europe après DU RI FI FI CHEZ LES HOMMES (1954) et CELUI QUI DOIT MOURIR (1957). A l'origine, le film devait être une coproduction à majorité italienne, d'où la présence au générique de Gina Lollo-brigida qui exigea que son rôle soit développé pour tenir compte de son image de star. Puis le gouvernement italien, estimant la population des Pouilles diffamée par le roman, refusa I autorisation de tournage. Finalement, la coproduction fut en majorité française. Dans la version italienne, les Pouilles devinrent la Corse !