LES TROIS JOURS DU CONDOR
titre original :THE THREE DAYS OF THE CONDOR
USA. 1975.
réalisé par Sidney Pollack
avec
Robert Redford ... Joseph Turner / The Condor
Faye Dunaway ... Kathy Hale
Cliff Robertson ... J. Higgins
Max von Sydow ... G. Joubert
John Houseman ... Mr. Wabash
Addison Powell ... Leonard Atwood
Walter McGinn ...Sam Barber
Tina Chen ... Janice Chon
Michael Kane ... S.W. Wicks
Don McHenry ... Dr. Ferdinand Lappe
Michael B. Miller
Jess Osuna
Dino Narizzano
Helen Stenborg
Patrick Gorman
Romancier sans succès, Joseph Turner occupe un poste de chercheur à Manhattan dans une « société d'études de littérature américaine » qui est en réalité un service de la CIA : ses employés analysent tous les romans d'espionnage publiés en vue d'y déceler d'éventuelles traces de fuites ou d'y puiser des idées ou méthodes originales. Turner a échafaudé, à partir de quelques indices, une thèse selon laquelle un réseau clandestin fonctionnerait à l'intérieur de la CIA, utilisant des traductions d'ouvrages pour échanger des informations.
Un matin, en l'absence de Turner, deux hommes abattent les occupants de l'agence. Turner contacte Higgins, le responsable de la section d'urgence et, identifié sous le nom de Condor, reçoit l'ordre de rester à l'écart. Mais il néglige les consignes et découvre, au péril de sa vie, la responsabilité de certains de ses supérieurs dans le massacre : le réseau est l'œuvre d'une fraction de la CIA qui poursuit des objectifs particuliers. Turner livrera le dossier au « New York Times »...
Le thriller politique américain a souvent servi la critique des mœurs et institutions par les milieux libéraux. Au début des années soixante-dix, par quelques traumatismes, l'Amérique est entrée dans l'ère du soupçon vis-à-vis de ses propres institutions (Viêt-nam, Watergate). C'est -à une dénonciation de certains agissements de la CIA - un véritable mythe - qu'entend se livrer S. Pollack avec Les trois jours du Condor. Celle-ci joue encore volontiers à la guerre froide, témoigne d'une constante paranoia de la clandestinité, et ajoute volontiers l'espionnage intérieur à celui dirigé vers l'extérieur, se mettant aisément au service d'intérêts particuliers - sans contrôle des citoyens.
Le système hollywoodien implique un héros démystificateur, ici Robert Redford, et le propos serait naïvement idéaliste s'il n'était tempéré par un arrière goût de défaite à l'intérieur de la victoire. Et l'échec lui-même est porteur d'assomption personnelle pour le héros. Cette conception purement individualiste de la lutte est une des limites d'une dénonciation certes spectaculaire de certaines déviations dangereuses de l'exercice des institutions, mais qui ne va pas jusqu'à en contester (ou même seulement examiner) les fondements.
Au-delà du suspense.brillamment conduit, la réussite de Pollack est surtout évidente dans le portrait qu'il brosse des relations qui s'instaurent entre individus ; le couple Robert Redford - Faye Dunaway est à cet égard exemplaire , rencontre de 2 solitudes et 2 caractères totalement différents .