Au zénith de sa carrière, dans les années 1950, « Ovee », comme l'appellent affectueusement les Allemands et les Autrichiens, était, avec Curd Jurgens, la vedette masculine la mieux rémunérée du cinéma germanique.
Fils d'un médecin, Otto Wilhelm Fischer est né le 1er avril 1915 à Klosterneuburg, une localité située à une dizaine de kilomètres au nord de Vienne (Autriche), alors encore capitale d'un vaste empire. En 1930, les Fischer établissent leur résidence à Vienne, où leur fils termine ses études secondaires, avant de s'inscrire en philo à l'université locale. De 1933 à 1936, il errera de la philosophie aux langues germaniques et à l'histoire de l'art, pour in fine ranimer une passion qui dormait en lui : la scène, qu'il redécouvre à l'occasion de matinées théâtrales au Burg-theater.
Déçu mais pas hostile, le docteur Fischer accepte le changement de cap de son fils, d'autant qu'au bout de trois mois à peine de formation dramatique au Reinhardt-Seminar, il décroche un petit rôle dans le « Liebelei » de Schnitzler, sur la scène du château de Schônbrunn. Suit, en 1937, une saison complète au Theaterin derJosephstadt, où son interprétation de Troilus dans la pièce de Giraudoux « La guerre de Troie n'aura pas lieu » le hisse au rang des comédiens les plus prometteurs de sa génération. S'ensuit un autre terme à la Kammerspiele de Munich, dont le régisseur, Otto Falckenberg, lui apprend à canaliser son talent et à se débarrasser de ses afféteries de débutant. C'est l'époque aussi où il passe fugitivement devant la caméra de Willi Forst, pour le généreux cachet de 80 Reichsmarks. En 1938, il rentre à Vienne, où il va mener en parallèle une carrière de comédien à la scène et d'acteur de cinéma, après une brève interruption sous l'uniforme. Brève dans la mesure où, le Deutsche Volkstheater souffrant d'une
pénurie de comédiens, il va rapidement être libéré de ses obligations militaires, malgré l'imminence de la guerre.
O.W. Fischer demeurera quatre ans au service du Wiener Volkstheater, de 1939 à 1943, s'y distinguant pour l'essentiel dans le répertoire léger de Gol-doni, Grillparzer et Steguweit. Il y rencontrera sa femme, Anna Usell (1942-1985), alors qu'ils jouent ensemble dans « Die kluge Wienerin», de Schreyvogl. Au cinéma, son pemier engagement significatif et hcnorablement rétribué (800 Reichsmarks) est pour « Anton der Letzte ». Dans la foulée, il sera l'interprète récurrent d'une dizaine de comédies romantiques en tandem avec des stars de l'époque . Des films sans autre prétention que celle de divertir, et qui le devaient pas faire date dans l'histoïe du cinéma..
Surpris à Prague, en 1945, par la progression de l'armée soviétique, il rentre à Vienne, où la fin des hostilités lui sera professionnellement plus favorable encore que le temps de guerre. De 1945 à 1952, il fera effectivement partie de la troupe du Burg-theater, l'équivalent local de la Comédie-Française, tandis qu'au cinéma, le retour à la légèreté viennoise ne l'empêchera pas, à partir de 1950, de révéler d'autres nuances de son métier d'acteur, à mesure que l'âge l'éloigné des rôles de tendrons énamourés. Même si la noble beauté de ses traits et de sa silhouette ne devait jamais l'éloigner tout à fait des personnages d'amants. « Ludwig Il », « El Hakim » et « Hanussen », dont il est également réalisateur, sont les illustrations les plus patentes de cette évolution de son registre. Entretemps, sa seule expérience de dépaysement s'est soldée par un échec. Appelé à Hollywood en 1957, pour être le partenaire de June Allyson dans « My man Godfrey », il en reviendra au terme d'une orageuse dispute avec Henry Koster. Ses quelques scènes seront coupées au montage, tandis que David Niven prendra la relève. Exit Hollywood.
Au tournant des années 1960, après « Axel Munthe », dernier film à vocation internationale, il prend discrètement ses distances avec le cinéma pour recentrer son attention sur d'autres activités. La télévision, très sporadiquement, mais surtout le théâtre, qui permet à son public de le retrouver tantôt au festival de Salzbourg, dans « Die Schwierige », tantôt en tournée, avec « Helden ». A partir des années 1980, il se replie sur la poésie, les Mémoires (« Engelsknabe war ich keiner ») et la philosophie, dans sa résidence de la campagne muni-choise d'abord, sur les bords du lac de Lugano, au lendemain de la mort de sa femme, en 1985. Passionné de musique et amateur d'art, O.W. Fischer a toujours cultivé la solitude et la réflexion comme essentielles à une vie équilibrée et harmonieuse. Il décèdera le 29 JANVIER 2004.
WILLI FORST …BURGTHEATER …1936
E.W. EMO … ANTON DER LETZTE…
E.W. EMO … MEINE TOCHTER LEBT IN WIEN …1940
DER MEINEIDBAUER …LEOPOLD HAINISCH …1941
E.W. EMO … WIEN 1910 …1942
ERICH ENGEL …SOMMERLIEBE…1942
ERICH WASCHNECK …DIE BEIDEN SCHWESTERN… 1943
FRIEDRICH ZITTAU …GLUCK UNTERWEGS ….1943
OTTO PITTERMANN … SIEBEN BRIEFE… 1944
ALFRED STOGER …SPIEL …1944
THEO LINGEN… ALLER ET RETOUR… HIN UND HER… 1947
GEZA VON CZIFFRA …VISAGE IMMORTEL …DAS UNSTERBLICHE ANTLITZ …1947
ALFRED STOGER… GREVE D'AMOUR … TRIUMPH DER LIEBE …1947
MAX NEUFELD…. VERLORENES RENNEN… 1948
MONTGOMERY TULLY… L'INCONNUE DES CINQ CITES… PASSAPORTO PER L'ORIENTE… 1949 :
MAX NEUFELD… LIE-BLING DER WELT…1949
ARTHUR DE GLAHS …MARCHEN VOM GLUCK…1949
LES AMOURS IDU PRINCE JEAN… ERZHERZOG JOHANNS GROSSE LIEBE …1950
E.E. REINERT … L'AIGUILLE ROUGE …VERTRAUMTE IJTAGE …1950
HEIDEL-IBERGER ROMANZE…1951
ROLF HANSEN …LA DERNIERE ORDONNANCE… DAS LETZTE
REZEPT … 1952
FRITZ PETER BUCH …CUBA CUBANA …1952
EDUARD VON BORSODY… ICH HAB' MICH SO AN DICH …1952
ALFRED BRAUN …MILLE ROSES ROUGES FLEURISSENT… TAUSEND ROTE …1952
GUSTAV UCICKY …AU REVOIR, MON AMOUR …BIS WIR UNS WIEDERSEHEN ….1952
JOSEF VON BAKY …LE REVE BRISE…. DER TRAUMENDE MUND ….1952
JOSEF VON BAKY …JOURNAL D'UNE AMOUREUSE… TAGE-BUCH EINER VERLIEBTEN …1953
HARALD BRAUN… TANT QUE TU M'AIMERAS …SOLANGE DU DA BIST …1952
RUDOLF JUGERT L…'AMOUR N'EST PAS UN JEU…. EIN HERZ SPIELT FALSCH …1952
L'AMOUR NE MEURT JAMAIS, … ICH SUCHE DICH » (+ REAL.) …1954
RUDOLF JUGERT…. HISTOIRE D'UN GRAND AMOUR … EINE LIEBESGESCHICHTE …1954
HELMUT KAUTNER …LOUIS II DE BAVIERE… LUDWIG II - GLANZ UND ELEND EINES KONIGS …1954
HELMUT KAUTNER… PORTRAIT D'UNE INCONNUE… BILDNIS EINER UNBEKANNTEN …1954
SACHA GUITRY ….NAPOLEON …1954
GEORG MARISCHKA… HANUSSEN …1955
ROBERT SIODMAK… MON PERE ETAIT ACTEUR … MEIN VATER, DER SCHAU-SPIELER …1956
HARALD BRAUN… POUR L'AMOUR D'UNE …1957
ROIFTHIELE … SCANDALE A ISCHL… SKANDAL IN ISCHL …1957
FRANZ PETER WIRTH… RIEN QUE LA VERITE… UND NICHTS ALS DIE WAHRHEIT… 1958
WOLFGANG BECKER …PETER VOSS, LE VOLEUR DE MILLIONS … PETER VOSS, DER MILLIONENDIEB …1958
SIRO MARCELLINI ….DOUBLE VIE…DON VESUVIO UND DAS HAUS DER STROLCHE …1958
FRANZ PETER WIRTH ….LES SOLDATS NE SONT PAS DE BOIS… HELDEN …1958
LEWIS ALLEN … LORELEI …WHIRLPOOL …1958
GOTTFRIED REINHARDT… LE PASSAGER DE LA DERNIERE HEURE… ABSCHIED VON DEN WOLKEN/ANGST IM NACKEN …1959
GOTTFRIED REINHARDT… GRAND HOTEL… MENSCHEN IM HOTEL …1959
LUIGI COMMENCINI …UND DAS AM MON-TAGMORGEN ...1959
GEORG MARISCHKA… PETER VOSS, LE HEROS DU JOUR… PETER VOSS, DER HELD DES TAGES …1959
CYRIL FRAENKEL… MOTIF DE DIVORCE : L'AMOUR… SCHEIDUNGSGRUND LIEBE… 1960
GEORG MARISCHKA…. MIT HIMBEERGEIST GEHT AILES BESSER …1960
GEZA VON RADVANYI… CAVIAR SUR CANAPE… DIESMAL MUSS ES KAVIAR SEIN …1961
GEZA VON RADVANYI …C'EST ARRIVE A VIENNE… DAS RIESENRAD …1961
GEZA VON RADVANY…. PEPEES ET CAVIAR… ES MUSS NICHT IMMER KAVIAR SEIN …1961
RUDOLF JUGERT… LE LIVRE DE SAN MICHELE … AXEL MUNTHE ….1962
AXEL VON AMBESSER… FRUHSTUCK IM DOPPELBETT …1963
FRANZ; JOSEF GOTTLIEB… DAS GEHEIMNISDER SCHWARZEN WITWE ….1963
GEZA VON RADVANYI ….ONKEL TOMS HUTTE …LA CASE DE L'ONCLE TOM …1965
NIELS WEST-LARSEN…. EL MARQUES …1965
FRANCO ROSSI…. NON FACCIO LA GUERRA, FACCIJ L'AMORE …1966
MARIO CAIANO …. LOVE BIRDS …1969 :
A LA TV, NOTAMMENT « TRANSPLANTATION » (1969), •• DAS WEITE LAND » (1970 « DIE FLIEGE UND DER FROSCH » (1970), « AMOUREN » (1972 « EIN GLAS WASSER » (1976), « TEEROSEN •> (1976), « A FERSTEHUNG IN LUGANO » (1986), « HERBST IN LUGANO » (198^ " ICH MÔCHTE NOCH ERWACHSEN WERDEN » (1990).