WERNER HERZOG est un des plus grands réalisateurs allemands né le 05/09/1942 à Munich.
Quelle force obscure peut bien pousser un réalisateur à mettre sa vie en péril pour obtenir la scène dont il rêve? S'il existe une réponse à cette question, nul doute qu'on la trouvera dans l'œuvre de Werner Herzog.
Werner Herzog se considère tout à la fois comme un représentant et un marginal du nouveau cinéma allemand. Il est bien difficile d'assimiler son travail à celui d'un Wenders, d'un Fassbinder, d'un Schlôndorff ou encore d'un Syberberg .
Les films de Herzog, « historiques » par leur scénario et métaphysiques par leurs prolongements, témoignent néanmoins des problèmes les plus contemporains.
Herzog privilégie les situations limites, celles où l'essence de l'homme est en jeu, et où il risque de sombrer dans l'animalité.
Si Herzog se définit par l'attention qu'il porte aux situations extrêmes, il se définit également par le traitement qu'il inflige au monde physique. Le plus souvent il présente la nature comme un territoire hostile — jungle, désert, terres volcaniques... — mais grandiose. Les villes allemandes ou hollandaises qui servent de décor à nombre de ses films semblent parfaites, inaltérées et inaltérables, pareilles à quelque musée, tandis que le monde alentour les encercle de sa présence maléfique. Herzog utilise généralement des acteurs dont la taille, le physique ne correspondent pas aux normes habituelles; ainsi la communauté des Nains aussi ont commencé tout petits (Auch Zwerge haben klein angefangen, 1970) ou les « acteurs » aussi peu séduisants que Bruno S et Clemens Scheitz.
Il est un homme dur sur les tournages même jusqu'à menacer d'un revolver Klaus Kinski lors du tournage d''Aguirre, la colère de Dieu! Pendant celui de Nosferatu, fantôme de la nuit (Nosferatu, Phantom der Nacht, 1979), il en vint aux mains avec un fermier pour récupérer « ses » rats. On parle aussi de sa tentative d'hypnose de groupe sur ses acteurs alors qu'il tournait Cœur de verre (Herz aus Glas, 1976).
La plus significative d'entre elles est celle qui présida à l'idée de tourner La Soufrière (1976) : apprenant par le journal que le volcan guadeloupéen allait entrer en éruption, Herzog n'eut de cesse de couvrir l'événement. Cette initiative faillit bien lui coûter la vie ainsi que celles de deux de ses cameramen.
Dans un article paru dans Sight and Sound en 1975, Herzog déclarait : « Lorsque je fais un film je le ressens dans mon corps. J'aime porter les bobines, en sentir le poids. Lorsque nous tournons j'ai besoin de sentir et toucher la pellicule même. » Depuis ses débuts de cinéaste Herzog a travaillé sans relâche et régulièrement ( des longs métrages et de nombreux documentaires). Mais, en dépit de son œuvre déjà abondante, il reste en marge de la profession : il vit en effet moins pour le cinéma que par lui.
Aguirre, la colère de Dieu ne démentira certainement pas cette assertion car le long voyage — spirituel par bien des côtés — dans l'Amérique du Sud du XVIe siècle qui s'y effectue est aussi un voyage de Herzog en lui-même, une épreuve qu'il s'impose, une sorte de « quête de l'impossible ».
Alliant imagination et goût du risque, Herzog aborde le cinéma comme une véritable aventure. . Influencé par la tradition romantique, antibourgeois et irrationnel, Herzog se laisse volontiers aller au grandiose et au baroque. La bande-son est souvent empreinte de Beethoven, Mozart, Wagner...; sur le plan visuel, le traitement de la couleur et la composition des images nous envoie dans un autre monde...
Herzog aime les longs travellings et panoramiques.
Paradoxalement, en dépit de son goût prononcé pour les reconstitutions historiques, c'est avec une histoire contemporaine La Ballade de Bruno (Stroszek, 1977) que Herzog signe son film le plus attachant (avec, bien sûr, Aguirre). Herzog nous fait plonger dans l'Amérique par l'intermédiaire d'un immigré allemand confronté à d'insurmontables difficultés. C'est sa capacité à porter un regard naïf sur les choses qui donne à ses images justesse et pouvoir d'attraction.
Sans être un auteur à succès Herzog, par son univers et son langage, compte déjà parmi les grands noms du septième art.
1968 SIGNES DE VIE
1970 LES NAINS AUSSI ONT COMMENCE PETITS
1972 AGUIRRE, LA COLERE DE DIEU
1974 L'ENIGME DE KASPAR HAUSER
1976 COEUR DE VERRE
1977 LA BALLADE DE BRUNO
1979 NOSFERATU, FANTOME DE LA NUIT
1979 WOYZECK
1982 FITZCARRALDO
1984 LE PAYS OU REVENT LES FOURMIS VERTES
1987 COBRA VERDE
1991 CERRO TORRE, LE CRI DE LA ROCHE
2000 LES AILES DE L'ESPOIR (TV MOVIE DOCUMENTARY)
2002 TEN MINUTES OLDER: THE TRUMPET 2001 INVINCIBLE
2005 THE WILD BLUE YONDER
2006 RESCUE DAWN
2009 BAD LIEUTENANT - ESCALE A LA NOUVELLE-ORLEANS
2009 DANS L'OEIL D'UN TUEUR
2012-2013 ON DEATH ROW (TV SERIES DOCUMENTARY) (8 EPISODES)
2015 QUEEN OF THE DESERT
2016 SALT AND FIRE