FAMILY LIFE
Grande-Bretagne. 1971.
RÉALISATEUR : Kenneth Loach.
AUTEUR : David Mercer d'après sa pièce « In two minds ».
Avec Sandy Ratcliff (Janice), Bill Dean (M. Bail-den), Grâce Cave (Mrs Bailden), Malcolm Tierney (Tim), Hilary Martyn (Barbara), Michael Riddali (Dr Donaldson).
Janice Bailden, une adolescente de 19 ans, étouffe dans son milieu familial, dans sa résidence de banlieue dans son travail. Elle n'arrive apparemment pas à s'adapter. Entre son père, petit employé et sa mère, rigoriste et dominatrice, elle essaie de s'échapper.
Son drame commence réellement lorsque, enceinte, elle est contrainte par sa mère à avorter au nom des « principes ». Tim, un ami, essaie de la sortir du marasme où elle s'enfonce.
Mais elle doit entrer en « maison de santé ». Un jeune psychiatre, le docteur Donaldson, pratique la thérapeutique de groupe, ce qui semble réussir à Janice. Sortie, elle tente en vain de retravailleur. C'est de nouveau l'hôpital. Cette fois, on va employer les méthodes traditionnelles, drogues et électrochocs. Janice s'enferme de plus en plus dans un mutisme qui deviendra total : le professeur qui l'a « soignée » peut la présenter fièrement à ses étudiants comme un « cas typique ».
Comment une adolescente, perturbée par son milieu familial, devient, grâce à l'intervention de la médecine psychiatrique traditionnelle, une schizophrène profonde, tel est le sujet de Family life, troisième film de Kenneth Loach après Poor cow et Kes. Plus qu'un film, il s'agit ici d'un document bouleversant, d'un cri d'alarme pathétique, d'une dénonciation de méthodes qui vont à l'encontre de l'intérêt des malades. La lente et Inéluctable descente dans l'enfer de la folie de Janice est filmée par Kenneth Loach avec la vérité d'un reportage : on n'oubliera pas certaines scènes (le repas familial, la destruction de la pendule, la mise au bleu du jardin). La discussion du jeune psychiatre avec le père, dont l'impact, sur le spectateur, est profond serait peut-être traumatisante sur certains spectateurs non prévenus ou impressionnables. Mais il fallait faire ce film, et le montrer. Son succès ininterrompu le prouve.
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