Il était l'ami autrichien, touchant de douceur et de mélancolie, de « Jules et Jim », de François truffaut, cinéaste qu'il devait retrouver cinq ans plus tard, pour « Fahrenheit 451 ».
Oskar Werner est décédé deux jours après Truffaut, qui, dans « La chambre verte » 1977), avait placé le portrait de 'acteur dans le sanctuaire des grands hommes défunts de Julien Davenne.
Oskar Werner était une célérité dans son pays, t l'un des piliers de la scène théâtrale depuis le début les années 1950. Il était surnommé le Laurence Olivier autrichien », pour sa sensibilité au drame shakespearien. Il avait incorporé très tôt le Burg Theater, équivalent viennois de la Comédie-Française, à l'âge de 8 ans.
C'est ainsi qu'il est devenu un grand homme du théâtre et il négligera le cinéma car il ne voulait pas des rôles à l'uniforme nazi que l'on proposait à tout comédien allemand dans l'après guerre.
Oskar Werner était né Oskar Josef Schliess-mayer, à Vienne-Gumpendorf, le 13 novembre 1922. Son père était un agent d'assurances,. Ses parents divorceront il est sera en partie élevé par sa grand-mère. A 11 ans, il veut déjà être comédien. Une certitude qui l'amènera à ressentir douloureusement sa quasi-exclusion d'une représentation scolaire parce que la pauvreté de ses parents ne lui avait pas permis d'acheter le casque de papier mâché requis pour le rôle.
Aussi, il va , encore lycéen, prendre part à des émissions radio-phoniques et tourne un premier film dans lequel il incarne un coursier. Une fois libéré des études, il va jouer sur la scène des cabarets, et prend des cours d'art dramatique privés .
A 18 ans à peine, le Burg Theater l'accueille au sein de sa troupe. Mais, depuis 1938, l'Autriche fait partie du Reich allemand. Il est vite enrôlé dans la Wehrmacht tout en jouant chaque soir au théâtre. En 1944, lorsque Gœbbels fera fermer les salles,il sera envoyé, contre son gré, dans une école d'officiers puis désertera et se cachera dans le maquis de la forêt viennoise avec sa jeune femme juive, Elisabeth Kallina (1944-1952), et leur nouveau-né.
A la fin de la guerre, il retourne au Burg Theater, où il va rapidement s'imposer comme le comédien le plus brillant de sa génération, mais aussi dans d'autres théâtres de la capitale autrichienne, et à Zurich, Bâle, et Salzbourg, où il prend part, en 1947, à son premier festival.
Il a 25 ans , est célèbre dans son pays et le cinéma s'intéresse à lui. Ce sont d'abord « Der Engel mit der Posaune » et « Eroica », où il incame successivement un nazi — son dernier — et le neveu de Beethoven. Dans « Décision before dawn » et « La fin d'Hitler », il porte toujours l'uniforme, mais cette fois pour la bonne cause. Les élogieuses critiques que lui vaudront le thriller d'Anatole Litvak ne laisseront pas Darryl Zanuck, le patron de la Fox, indifférent.
Mais par son tempérament et les trop longues périodes d'inactivité entre deux films le feront revenir en Europe. Sur les scènes de l'Allemagne avec un « Hamlet » (1953), à Francfort, qui fera date. Mais aussi un « Prince de Hombourg », dont se souviendront les Berlinois, et des récitals de poésie. Il n'est jusqu'au célèbre dramaturge Cari Zuckmayer qui écrira à son intention la pièce « Gesang am Feuerhofen ». On le compare au Gérard Philipe d'outre-Rhin.
Ils joueront d'ailleurs ensemble avec Martine Carol, dans « Lola Montés ».
Oskar va diriger et scénariser, en 1956 — sous le pseudonyme d'Erasmus Nothnagel — le téléfilm « Ein gewisser Judas », et il monte sa propre troupe, la Stratford Company, avec laquelle il part de plus belle en tournée.
François Truffaut le remarque en étudiant dans « Lola Montés » et six ans plus tard, fera appel à lui pour« Jules et Jim ». Pour leur deuxième film en 1966, les deux hommes, vont se disputer l'un reprochant à l'autre ses caprices de star, et Werner stigmatisant l'infantilisme de la vision de Truffaut dans son adaptation du roman de Ray Bradbury.
En 1965, Oskar est nommé à l'Oscar pour son rôle de médecin désabusé dans « La nef des fous ». Il y aura l'excellent film "LE TRAITRE" « Décision before dawn ». suivi par « L'espion qui venait du froid » par amitié pour Richard Burton.
En 1954, Oskar Werner avait épousé, en secondes noces, Anne Power, la fille d'Annabella, qu'avait adoptée Tyrone Power. Mais quinze ans plus tard , ils se sépareront.
En 1976, Oskar Werner renonce définitivement au cinéma, et bientôt au théâtre, de plus en plus tributaire de sa dépendance à l'alcool. Le 23 octobre 1984, lors d'une tournée de poésie en Allemagne, il meurt seul d'une crise cardiaque, dans une chambre d'hôtel de Marburgan .
HEINZ HELBIG… L'ARGENT TOMBE DU CIEL…. GELD FALLT VOM HIMMEL… 1937
ERICH ENGEL… HOTEL SACHER…. 1939
HEINZ HELBIG… EINEN AUS IRLAND …1939
KARL HARTL… L'ANGE A LA TROMPETTE … DER EN-MIT DER POSAUNE… 1948
WALTER KOLM-VELTEE …EROICA …1949
ANTHONY BUSHELL …. THE AN-WITH THE TRUMPET… 1950
RENE CHANAS… SOURIRE DANS LA TEMPETE …IN LACHELN IM STURM ...1950
WILTRIED FRASS ….DAS ;TOHLENE JAHR …1950
KARL HARTL … THE WONDER KID… 1951
GEORG C. KLAREN… RUF AUS DEM AETHER…1951
ANATOLE LITVAK … LE TRAITRE …DECISION BEFORE DAWN ..1951
FRANZ ANTEL… SPIONAGE… 1955
GEORG WILHELM PABST… LA FIN D'HITLER… DER LETZTE AK…T 1955
FRANÇOIS TRUFFAUT……JULES ET JIM… 1961
KARL HARTL… MOZART…REICH MIR DIE HAND, MEIN LEBEN …1961
MAX OPHULS… LOLA MONTES 1961
STANLEY KRAMER… LA NEF DES FOUS… SHIP OF FOOLS… 1965
MARTIN RITT … L'ESPION QUI VENAIT DU FROID… THE SPY WHO CAME IN FROM THE COLD
FRANÇOIS TRUFFAUT… FAHRENHEIT 451…. 1966
KEVIN BILLINGTON… INTERLUDE …1967
MICHAEL ANDERSON… LES SOULIERS DE SAINT PIERRE… THE SHOES OF THE FISHERMAN… 1968
STUART ROSENBERG… LE VOYAGE DES DAMNES… VOYAGE OF THE DAMNED… 1976
TV, NOTAMMENT : « EIN GEWISSER JUDAS » (1958, + REAL.), « TORQUATO TASSO » (1964, DE JOSEF GIELEN), « OSKAR WERNER, ANSICHTEN EINES SCHAU-SPIELERS » (1968), « COLUMBO » (1972; EPISODE : PLAYBACK).
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