DARRY COWL était né André Darricau, à Vittel, le 27 août 1925, fils d’un radiologiste de la haute bourgeoisie basque et de sa maîtresse. Ce fait ne lui fut révélé qu’à l’âge de 17 ans. En effet, pour éviter le scandale, Louise, l’épouse légitime de son père,avait simulé la grossesse à l’aide d’un coussin gonflable et avait laissé croire à l’enfant qu’elle était sa mère. Comme si cela ne suffisait pas, voilà que son père adoré meurt, alors qu’il n’a que 10 ans, que sa belle-mère le suit dans la tombe, une décennie plus tard, et que celui qui allait se révéler son demi-frère, Pierre, le chef d’orchestre, décède d’une crise cardiaque, au moment de lever la baguette.
A la veille de la guerre, André s’inscrit au conservatoire de musique de Paris, pour y étudier la technique pianistique.
Il en sortira avec un premier prix d’harmonie. Contraint de gagner sa vie, il entre aux éditions musicales Royalties, en qualité de copiste. Le temps d’y faire la connaissance de Nelly Marcon, qu’il épousera le 30 mars 1948, et dont il divorcera un an plus tard.
Traînant dans les couloirs du conservatoire, il apprend, un beau jour, que la place de pianiste au cabaret des Trois-Baudets est vacante. Il débute le soir même, dans un emploi qui ne consiste pas uniquemment à accompagner les chanteurs au clavier mais également à divertir le public entre deux tours dechant. Trois années durant, il servira ainsi d’appoint musical à Georges Brassens, à Charles Aznavour et à d’autres débutants, tout en improvisant, sur le mode de l’absurde et du bégaiement en rafalle. Il a pour spectateur Sacha Guitry, qui l’invite, aux côtés de Jean Poiret et Michel Serrault,à faire partie de la distritution de son prochain filin, "Assassins et voleurs ".
Il devient Darry CowL, un pseudonyme à consonance américaine, et débute au cinéma ,dans des rôles si furtifs qu’il faut être attentif pour ne pas manquer son passage.
Guitry lui laisse, dans "Assassins et voleurs ", totale liberté pour s’approprier le texte. Le maître avait compris le parti à tirer de la manière bien particulière que Darry avait de s’exprimer, avec son faux bégaiement, ses bafouillis et son vocabulaire truffé de mots qu’il était le seul à employer. Un bégaiement qu’il attribuait à sa suspension dans le vide, à l’âge de 8 ans, par une gouvernante résolue à lui faire passer le goût de la farce, mais qui tenait autant à une timidité et à un sentiment d’anxiété, dont il ne devait jamais se défaire et qu’il tentera de noyer dans une perpétuelle et frénétique agitation.
" Le triporteur" est le premier film qu’il porte entièrement sur ses épaules.
Darry CowI se produit simultanément au cinéma, au cabaret et au théâtre, où il lui suffit de paraître et d’improviser pour déclencher le rire et se gagner l’adhésion du public. Une facilité qui deviendra système et opportunisme lorsque le remboursement de ses dettes de jeu le livrera, pieds et poings liés, à un cinéma de l’urgence, qui l’empêchera de s’épanouir, comme les Poiret et Serrault, ou un Louis de Funès, dans des rôles et des répertoires plus ambitieux. Cet asservissement au tapis vert, qu’il partageait avec Jean Lefebvre, va profondément influencer sa carrière au cours des deux à trois décennies suivantes. Il n’est jusqu’à son unique mise en scène, "Jaloux comme un tigre ", qui n’ait souffert de son indolence. Il la bouclera en moins d’un mois, alors qu’il en était la vedette, le réalisateur, l’auteur de la musique et le monteur. Il disait " Le plus souvent, je découvrais mon texte pendant la séance de maquillage", "Autrefois, navet ou chef-d’œuvre, je ne lisais pas le scénario. j’arrachais les pages où se trouvaient mes répliques ", " Au théâtre, c’était la même chose l’apprenais mon rôle à la va-vite, et comme le public riait, c’était dans la poche " : autant d’aveux qui expliquent l’engluement du comédien dans des seconds rôles et des productions médiocres tes " Y’a un os dans la moulinette " et " Mon curé chez les Thaïlandaises ".
Heureusement il se remariera avec Rolande Ségur, rencontrée en 1960, sur le tournage des " Pique-assiettes"; et il aura la
solidarité de la tribu comique, les Jean Yanne, Jean-Pierre Mocky, Maillan, Mondy et autres .
Pourtant, plus que l’attachement, que sa gentillesse et sa modestie avaient su susciter, c’est à la réalité de son talent, même galvaudé, que Darry CowI devra de garder la tête hors de l’eau et de finalement retrouver grâce à ses propres yeux. Sur les planches d’abord, .où il n’avait cessé d’être présent au long de ces années 1970-1980, et où un Molière viendra couronner, en 1993, sa performance dans la pièce de Woody Allen, " Une aspirine pour deux ". Au cinéma, ce seront Anne Fontaine, qui saura le rendre sublime et émouvant dans"Augustin, roi du kung-fu ", et Alain Resnais, qui en fera l’improbable mais convaincant successeur de Pauline Carton dans le rôle de la concierge de " Pas sur la bouche ", à l’origine de son seul César. Il n’est jusqu’au théâtre, où, avec " La panne ", de Durrenmatt, il ne veuille enfin prouver sa capacité à aborder
des répertoires plus graves. Il avait cette faculté de faire rire avec rien, et ce don fut probablement son handicap.
Atteint d’un cancer du poumon, Darry CowI avait été opéré , à la veille de jouer "Hold-up ",avec son ami Jacques Balutin. Il décédera, quelques mois plus tard, le 14 février 2006.
Darry Cowl avait été mariée à Béatrice Altariba avant d'épouser Rolande Ségur . Béatrice Altariba était sa partenaire dans "Le triporteur" de Jack Pinoteau . Grand amateur de jeu et des casinos avec son ami Michel Constantin. Dans sa jeunesse il bégayait beaucoup comme Francis Perrin.
ANDRE BERTHOMIEU ... QUATRE JOURS A PARIS 1955
ROBERT VERNAY ... CES SACRES VACANCES 1955
PIERRE GASPARD HUIT ... PARIS CANAILLE 1955
CLAUDE SAUTET ... BONJOUR SOURIRE 1955
MICHEL BOISROND ... CETTE SACRE GAMINE 1955
NORBERT CARBONNAUX ... COURTE TETE 1956
MARC ALLEGRET ... EN EFFEUILLANT LA MARGUERITE 1956
ANDRE BERTHOMIEU ... LA JOYEUSE PRISON 1956
ROBERT VERNAY ... LES LUMIERES DU SOIR 1956
HENRI VERNEUIL ... PARIS PALACE HOTEL 1956
SACHA GUITRY ... ASSASSINS ET VOLEURS 1956
GUILLAUME RADOT ... FRIC FRAC EN DENTELLES 1956
MAURICE CAM ... L'AMOUR DESCEND DU CIEL 1956
ANDRE BERTHOMIEU ... A LA JAMAIQUE 1956
ANDRE BERTHOMIEU ...CINQ MILLIONS COMPTANT 1956
SACHA GUITRY ... LES TROIS FONT LA PAIRE 1957
JACK PINOTEAU ... L'AMI DE LA FAMILLE 1957
PIERRE GASPARD HUIT ... LES LAVANDIERES DU PORTUGAL 1957
MAURICE DELBEZ... A PIED A CHEVAL ET EN VOITURE 1957
CARLO RIM ... CE JOLI MONDE 1957
JACK PINOTEAU ... LE TRIPORTEUR 1957
ROBERT VERNAY ... FUMEE BLONDE 1957
PHILIPPE AGOSTINI ... LE NAIF AUX QUARANTE ENFANTS 1957
NORBERT CARBONNAUX ... LE TEMPS DES OEUFS DURS 1957
MARC ALLEGRET ... SOIS BELLE ET TAIS TOI 1957
JACQUELINE AUDRY ... L'ECOLE DES COCOTTES 1957
JACK PINOTEAU ... CHERI FAIS MOI PEUR 1958
CAMILLE MASTROCINQUE ... DITES ... 33 1958
JEAN DREVILLE ... A PIED, A CHEVAL ET EN SPOUNIK 1958
CARLO RIM ... LE PETIT PROF 1958
JACK PINOTEAU ... LE TRAIN DE 8H47 1958
GILLES GRANGIER ... ARCHIMEDE LE CLOCHARD 1959
JEAN BOYER ... L'INCREVABLE 1959
CLEMENT DUHOUR ... VOUS N'AVEZ RIEN A DECLARER 1959
MARC ALLEGRET ... LES AFFREUX 1959
JACK PINOTEAU ... ROBINSON ET LE TRIPORTEUR 1959
JEAN BOYER ... BOUCHE COUSUE 1959
JEAN GIRAULT ... LES PIQUE ASSIETTE 1960
HENRI DECOIN ... LA FRANCAISE ET L'AMOUR 1960
JACQUES POITRENAUD ... LES AMOURS DE PARIS 1960
GEORGES COMBRET ... LES FORTICHES 1960
JEAN GIRAULT ... LES MOUTONS DE PANURGE 1960
HENRI VERNEUIL ... LES LIONS SONT LACHES 1961
JEAN GIRAULT ... LES LIVREURS 1961
JACQUES POITRENAUD ... LES PARISIENNES 1961
JACQUELINE AUDRY ... LES PETITS MATINS 1961
GERARD OURY ... LE CRIME NE PAIE PAS 1961
FRANCIS BLANCHE ... TARTARIN DE TARASCON 1962
JEAN PAUL LE CHANOIS ... MANDRIN 1962
JEAN GIRAULT ... LES BRICOLEURS 1962
MARC ALLEGRET ... L'ABOMINABLE HOMME DES DOUANES 1962
PHILIPPE DE BROCA ... LES VEINARDS 1962
JACQUES POITRENAUD ...STRIP-TEASE 1962
PIERRE MONTAZEL ...LES SAINTES NITOUCHES 1962
PIERRE CHEVALIER ... LE BON ROI DAGOBERT 1963
GEORGES LAUTNER ... DES PISSENLITS PAR LA RACINE 1964
FRANCIS RIGAUD ... LES GROS BRAS 1964
JEAN GIRAULT ... LES GORILLES 1964
PHILIPPE CLAIR ...DECLIC ET DES CLAQUES 1964
MICHEL DRACH ...LA BONNE OCCASE 1964
DARRY COWL ... DARRY COWL ... JALOUX COMME UN TIGRE 1964
FRED WILSON ...LES TERREURS DE L'OUEST 1964
GILLES GRANGIER ... LES BONS VIVANTS 1965
PHILIPPE DE BROCA ... LES TRIBULATIONS D'UN CHINOIS EN CHINE 1965
JEAN CLAUDE ROY ... LES COMBINARDS 1965
GUY LEFRANC ... LES MALABARS SONT AU PARFUM 1965
JEAN DELANNOY ...LE LIT A DEUX PLACES 1965
JACQUES POITRENAUD... LA TETE DU CLIENT 1965
FRANCIS RIGAUD ...LES BARATINEURS 1965
JEAN PIERRE MOCKY ... LA BOURSE ET LA VIE 1965
RAOUL ANDRE ... LE GRAND BIDULE 1967
RAOUL ANDRE ...CES MESSIEURS DE LA FAMILLE 1967
GUY LEFRANC ...SALUT BERTHE 1968
RAOUL ANDRE ... LE BOURGEOIS GENTIL MEC 1969
JEAN CLAUDE DAGUE ...POUSSEZ PAS GRAND PERE DANS LES CACTUS 1969
RAOUL ANDRE ...CES MESSIEURS DE LA GACHETTE 1969
MICHEL AUDIARD ... ELLE CAUSE PLUS...ELLE FLINGUE 1972
CLAUDE PIERSON ... L'HEPTAMERON 1973
JACQUES ROULAND ... LA GUEULE DE L'EMPLOI 1973
MARCO FERRERI ...TOUCHE PAS A LA FEMME BLANCHE 1974
CLAUDE MULOT ...C'EST JEUNE ET CA SAIT TOUT 1974
RAOUL ANDRE ... Y'A UN OS DANS LA MOULINETTE 1974
DIDIER KAMINKA ... TROP C'EST TROP 1975
JACQUES BESNARD ... LE JOUR DE GLOIRE 1976
MICHEL GERARD ... ARRETE TON CHAR BIDASSE 1977
PASCAL THOMAS ... UN OURSIN DANS LA POCHE 1977
JACQUES BESNARD ... GENERAL NOUS VOILA 1978
MICHEL NERVAL ... LES BORSALINI 1979
MICHEL GERARD ...LES SURDOUES DE LA PREMIERE COMPAGNIE 1980
ROBERT POURET ... VOULEZ VOUS UN BEBE NOBEL 1980
MICHEL NERVAL... LE BAHUT VA CRAQUER 1981
MICHEL GERARD ... T'ES FOLLE OU QUOI 1981
EDOUARD MOLINARO ...POUR 100 BRIQUES T'AS PLUS RIEN 1982
MICHEL GERARD ... ON S'EN FOUT ON 'AIME 1982
MICHEL VOCORET ...QU'EST CE QUI FAIT CRAQUER LES FILLES 1982
JEAN YANNE ... 2 HEURES MOINS LE QUART AVANT J CHRIST 1982
PIERRE SISSER... CA VA PAS ETRE TRISTE 1982
RICHARD BALDUCCI ...ON L'APPELLE CATASTROPHE 1983
ROBERT THOMAS ... MON CURE CHEZ LES THAILANDAISES 1983
JEAN PIERRE VERGNE ...LE TELEPHONE SONNE TOUJOURS DEUX FOIS 1984
JEAN YANNE ... LIBERTE EGALITE CHOUCROUTE 1984
JEAN CURTELIN ... SUIVEZ MON REGARD 1985
JEAN PIERRE MOCKY ... LES SAISONS DU PLAISIR 1987
JEAN PIERRE MOCKY ... UNE NUIT A L'ASSEMBLEE NATIONALE 1988
JEAN PIERRE MOCKY ... VILLE A VENDRE 1991
CLAUDE LELOUCH ...LES MISERABLES 1994
DIDIER KAMINKA ... MA FEMME ME QUITTE 1995
COLINE SERREAU ... LA BELLE VERTE 1995
PIERRE RICHARD ... DROIT DANS LE MUR 1997
ANNE FONTAINE ...AUGUSTIN ROI DU KUNG FU 1998
DIDIER TRONCHET ... LE NOUVEAU JEAN CLAUDE 2001
CLAIRE DEVERS ... LES MARINS PERDUS 2001
MICHEL MUNZ ...AH SI J'ETAIS RICHE 2002
ALAIN RESNAIS ... PAS SUR LA BOUCHE 2003
SAFY NEBBOU ... LE COU DE LA GIRAFE 2003
PHILIPPE HAIM ... LES DALTON 2004
DELPHINE GLEIZE ... L'HOMME QUI REVAIT D'UN ENFANT 2005
MEHDI BEN ATTIA... LA VIE PRIVEE 2005
DARRY COWL biographie CINEREVES