De son vrai nom Vladimir Palahnuik, Jack Palance était né à Lattimer (Pennsylvanie), le 18 février 1919, de parents ukrainiens. Son père était mineur de fond, comme il le sera lui-même durant les vacances scolaires, exécutant ces tâches pénibles qui lui donneront, plus tard, ce physique d'athlète. A l'université de Caroline du Nord, où ses qualités sportives lui ont valu une bourse d'études, ses camarades espèrent le convaincre d'intégrer l'équipe de football. Mais il préfère la boxe, discipline qu'il pratiquera en professionnel, dans la catégorie poids lourds, sous le nom de Jack Brazzo. En deux ans, il gagnera dix-huit combats sur vingt. Mais, écœuré de se faire rectifier le portrait pour 200 dollars par combat, il jette le gant et se fait enrôler dans une usine d'assemblage de pièces de radio, d'où la guerre viendra le tirer pour l'envoyer au front. Versé dans l'aviation, il sert son pays comme pilote de bombardier. Un crash au décollage et un incendie manquent de le tuer mais n'enfanteront qu'une légende, celle d'une opération de chirurgie esthétique qui lui aurait redessiné le visage, et qu'il s'épuisera, un demi-siècle durant, à vainement démentir. « Si vraiment j'étais passé par là, vous ne croyez pas qu'ils auraient pu faire mieux ? » ironisait-il, face aux incrédules.
Démobilisé et bénéficiaire d'une bourse d'ancien combattant, il suit les cours de journalisme et d'art dramatique de l'université de Stanford. Mais, le jour où se présente une place au « San Francisco Chronicle », à 35 dollars la semaine, il se dit qu'il gagnerait autant comme hallebardier ou majordome de comédies et opte pour le théâtre. Le théâtre, c'est New York, et il y suit les cours de Michael Chekhov et de Betty Cashman, qui lui inculqueront la primauté de l'orgueil dans le métier d'acteur. Le premier dont il retient l'attention est Robert Montgomerv, le père de celle qui sera, un jour, l'héroïne de « Ma sorcière bien-aimée », Elizabeth Montgomery. Il lui offrira le rôle d'un officier russe l'ouvrant pour la première fois à la conscience de sa singularité au sein d'une foule. Sa deuxième chance aura nom Elia Kazan, qui en fait la doublure de Marlon Brando dans la pièce de Tennessee Williams « Un tramway nommé Désir ». Le jour où il envoie accidentellement Brando à l'hôpital, à la suite d'une joute amicale et d'un direct du gauche mal apprécié, il le remplacera sur scène, s'attirant simultanément l'attention d'un talent-scout de la Fox présent dans la salle.Un incident que ne devait pas davantage oublier Kazan, qui se souviendra de lui pour l'assassin porteur de la peste bubonique dans « Panique dans la rue ». Son visage taillé à la serpe glacera tous ceux qui le découvriront dans ce premier film. « Voilà un homme qui pourrait jouer Frankenstein sans maquillage. Il a une tête que seule une mère peut aimer », écrit alors l'écho-tière Hedda Hopper. Un jugement dont elle devait plus tard regretter la cruauté. «J'ignorais à quel point Jack était un homme timide, sensible et intelligent », corrigera-t-elle.
Mari assassin dans « Le masque arraché » (sa première nomination aux Oscars), mercenaire bestial dans « L'homme des vallées perdues », qui inspirera à Morris le personnage de Phil Defer dans un Lucky Luke, conquérant cruel dans « Le signe du païen », magicien mégalo dans « Le calice d'argent », ou barbare sanguinaire dans « Rewak le rebelle », Jack Palance va se construire une solide réputation d'infréquentable au long de ces années 1950. Autant de rôles à peine contrebalancés par le personnage d'un officier courageux dans « Attaque », et dont la mise à mort abominable devait venger, dans l'imaginaire du public, les précédentes victimes de cet acteur au sang froid. La fin des années 1950 et sa séparation d'avec Virginia Baker, mère de ses trois enfants, devaient marquer la première baisse de régime dans sa carrière. Comme rien ne le retient plus à Hollywood, et qu'un nombre toujours croissant de productions profitent des prodigalités du fisc italien pour se tourner à Cinecittà, il prend le chemin de Rome. Si ce n'est le rôle d'un directeur de cirque, dans la série télé « The greatest show on earth » (1963-1964), il lui faudra attendre 1966 et « Les professionnels » pour retrouver un rôle digne de lui et une visibilité aux Etats-Unis. De ce long intermède européen, il gardera de bons souvenirs d'Anita Ekberg, sa partenaire dans « Les Mongols », et de Brigitte Bardot dans « Le mépris », même s'il lui aura fallu menacer de son 1,93 m un Jean-Luc Godard qui tenait des propos sur les acteurs à la limite de l'insulte. Pourtant, il ne pourra cacher sa déception de n'avoir été employé que dans des rôles pour lesquels il avait quitté l'Amérique. Le retour au pays natal ne durera que le temps d'une réconciliation conjugale, avant le divorce final, en 1966, et un nouvel exode européen. Mais, à cette époque, sa religion est faite : il ne discutera plus la qualité d'une offre, pour autant que le prix lui convient.
La suite de sa carrière portera la marque de cette résignation. « Pour un dollar d'argent », « Les sorciers de l'île aux singes », « Voluptueuse Laura »... : autant de titres oubliés avant même leur sortie, et qui confortent auprès du public sa mauvaise réputation. Une exception notable : « Monte Walsh », où il forme, avec son copain Lee Marvin, un magnifique tandem de cow-boys vieillissants, à l'heure où la mélancolie gagne le Far West. C'est un Jack Palance pratiquement résigné à une retraite sans gloire que le cinéaste allemand Percy Adlon cueillera en 1987 pour lui proposer le rôle d'un vieux misanthrope, peintre amateur dans un café perdu au milieu du désert californien. Si le miracle de « Bagdad Café » doit davantage à l'originalité du sujet et au jeu choral de ses protagonistes qu'à la présence du comédien lui-même, le personnage de Rudi Cox est la rare occasion, dans un parcours d'acteur, d'une parfaite symbiose entre l'homme et l'interprète. Mais, à près de 70 ans, les longues attentes sur les plateaux de tournage ont eu raison de sa patience et de sa résistance physique. Le temps d'encore camper un caricatural baron du crime dans « Barman » et de recueillir un Oscar du meilleur second rôle pour « City slickers », davantage perçu comme un hommage à l'ensemble de sa carrière, et Jack Palance s'en était
retourné à sa peinture et à son ranch, où il devait décéder le 10 novembre 2006..
ELIA KAZAN... PANIQUE DANS LA RUE... PANIC IN THE STREETS... 1950
LEWIS MILESTONE ...OKINAWA HALLS OF MONTEZUMA ...1950
DAVID MILLER ...LE MASQUE ARRACHE... SUDDEN FEAR ...1952
GEORGE STEVENS... L'HOMME DES VALLEES PERDUES ...SHANE ...1953
CHARLES MARQUIS WARREN... LE SORCIER DU RIO GRANDE ...ARROWHEAD ...1953
RUDOLPH MATE ...MEURTRES SOUS LES TROPIQUES ...SECOND CHANCE ...1953
CHARLES MARQUIS WARREN ...VOL SUR TANGER ...FLIGHT TO TANGIER ...1953
HUGO FREGONESE ...LE TUEUR DE LONDRES... MAN IN THE ATTIC ...1953
DOUGLAS SIRK ...LE SIGNE DU PAIEN ...SIGN OF THE PAGAN ...1954
ROBERT ALDRICH... LE GRAND COUTEAU ...THE BIG KNIFE ...1955
STUART HEISLER ...LA PEUR AU VENTRE... I DIED A THOUSAND TIMES ...1955
ROBERT ALDRICH. ...ATTAQUE ...ATTACK ...1956
HENRY LEVIN JICOP ...LE PROSCRIT ...THE LONELY MAN ...1957
RUSSELL ROUSE... LA CAGE AUX HOMMES ...HOUSE OF NUMBERS ...1957
ROBERTO GAVALDON... LE TUMULTE DES SENTIMENTS... FLOR DE MAYO ...1957
JOHN GILLING ...SIGNES PARTICULIERS:NEANT... THE MAN INSIDE ...1958
ROBERT ALDRICH. ...TOUT PRES DE SATAN... TEN SECONDS TO HELL ...1959
ABEL GANCE ...AUSTERLITZ ...1959
ANDRE DE TOTH ...LES MONGOLS... I MONGOLI... 1961
RUDOLPH MATE ... REWAK LE REBELLE... THE BARBARIANS ...1961
LEOPOLDO SAVONA ...LA DERNIERE ATTAQUE... LA GUERRA CONTINUA ...1961
VITTORIO DE SICA ...LE JUGEMENT DERNIER... IL GUIDIZIO UNIVERSALE ...1962
RICHARD FLEISCHER... BARABBAS ...BARABBA ...1962
CARLO CAMPOGALLIANI... LE GLAIVE DU CONQUERANT ...ROSMUNDA E ALBOINO 1962
MARCELLO BALDI... IL CRIMINALE 1963
JEAN LUC GODARD.. LE MEPRIS ... 1963
RALPH NELSON ...LES TUEURS DE SAN FRANCISCO ...ONCE A THIEF... 1965
RICHARD BROOKS ...LES PROFESSIONNELS ...THE PROFESSIONALS... 1966
MICHAEL RITCHIE...RUN FOR YOUR LIFE...1966
JOSEPH SARGENT... L'ESPION AU CHAPEAU VERT ...THE SPY IN THE GREEN HAT ...1967
MICHAEL MOORE ...TRAFIC DANS LA TERREUR.. KILLER DRAGON ...1967
FREDDIE FRANCIS... LE JARDIN DES TORTURES ...TORTURE GARDEN ...1967
RICHARD FLEISCHER... CHE !... 1968
ANTONIO ISASI... LES HOMMES DE LAS VEGAS... LAS VEGAS 500 MILLIONES... 1968
JESS FRANCO... LES INFORTUNES DE LA VERTU ...JUSTINE ...1968
UMBERTO LENZI... LA LEGION DES DAMNES ...LA LEGIONE DEI DANNATI... 1969
HENRY MANKIEWICZ... PAS DE PITIE POUR LES HEROS... L'URLO DEI GIGANTI... 1969
HENRY LEVIN ...LA HAINE DES DESPERADOS ...THE DESPERADOS ...1969
SERGIO CORBUCCI ...EL MERCENARIO UN TUEUR PROFESSIONNEL... IL MERCENARIO... 1969
WILLIAM A FRAKER ...MONTE WALSH.... 1970
JOHN FRANKENHEIMER... LES CAVALIERS ....THE HORSEMEN ...1970
SERGIO CORBUCCI ...COMPANEROS ...VAMOS A MATAR COMPANEROS ...1970
ALF KJELLIN... LE CLAN DES MCMASTERS ....THE MCMASTERS ...1970
MICHAEL WINER... LES COLLINES DE LA TERREUR... CHATO'S LAND... 1971
ENZO G CASTELLARI ...TE DEUM 1972
MAURIZIO LUCIDI ...AMIGO MON COLT A 2 MOTS A TE DIRE ...EN EL OESTE SE PUEDE HACER…AMIGO... 1972
STANLEY KRAMER.... L'OR NOIR DE L'OKLAHOMA ....OKLAHOMA CRUDE ....1973
FREDDIE FRANCIS... CRAZE... 1973
DAN CURTIS... DRACULA 1973
MARC MEYER... BLU GANG E VISSERO PER SEMPRE FELICI E AMMAZZATI ...1973
WILLIAM H BUSHNELL ...THE FOUR DEUCES ...1973
MICHELE LUPO... AFRICA EXPRESS ...1975
NELLO ROSSATI... DEFENSE DE TOUCHER... L'INFERMIERA ...1975
BRUNO CORBUCCI... FLICS EN JEAN ...SQUADRA ANTISCIPPO ...1975
FRANK KRAMER... LES IMPITOYABLES ...GOD'GUN ...1976
DUCCIO TESSARI... LES SORCIERS DE L'ILE AUX SINGES ...SAFARI EXPRESS ...1976
AL BRADLEY... POUR UN DOLLAR D'ARGENT ...SANGUE DI SBIRRO ...1976
JOE D'AMATO... VOLUPTUEUSE LAURA ...AVA NERA ...1976
FERNANDO DI LEO ...I PADRONI DELLA CITTA... 1976
PETER SASDY... WELCOME TO BLOOD CITY... 1977
ALLAN A BUCKHANTZ... THE LAST CONTRACT... 1977
GREYDON CLARK... SEPT FILLES EN OR ...SEVEN FROM HEAVEN... 1978
CHARLES MARTIN ...FLIC JUGE ET BOURREAU... ONE MAN JURY ...1978
GEORGE MCCOWEN... THE SHAPE OF THINGS TO COME... 1979
ULLI LOMMEL ...COCAINE COWBOYS ...THE SHAPE OF THINGS TO COME... 1979
TERRY MARCEL HAWK... THE SLAYER C...OCAINE COWBOYS... 1980
GREYDON CLARK TERREUR EXTRATERRESTRE HAWK THE SLAYER ...1980
JACK SHOLDER ...ALONE IN THE DARK ...1982
STELVIO MASSI ...COBRA NERO ...1987
PERCY ADLON ...BAGDAD CAFE... OUT OF ROSENHEIM 1987
JOHN BUD CARDOS... OUTLAW OF GOR... 1987
CHRISTOPHER CAIN ... YOUNGS GUNS ...1988
TIM BURTON ...BATMAN... 1989
RICHARD S SARAFIAN... SOLAR CRISES... 1990
RON UNDERWOOD... LA VIE L'AMOUR … ET LES VACHES ...CITY SLICKERS... 1991
MICHAEL SCHROEDER ...CYBORG 2:GLASS SHADOW... 1992
MICHAEL RITCHIE ...COPS AND ROBBERSONS ...1993
PAUL WEILAND... L'OR DE CURLY... CITY SLICKERS 2:THE LEGEND OF CURLY'S GOLD 1993
GEORGE ERSCHBAMER... MARCO POLO... 1997
PETER ROWE ...TREASURE ISLAND ...1997