Avant que le rock britannique, incarné par les Beatles et les Rolling Stones, ne déferle sur le monde, au milieu des années 1960, Ricky Nelson était une idole des jeunes et un champion des hit-parades, dans la mouvance des Fabian, des Frankie Avalon et des Cliff Richard. Il fut également le premier chanteur de rock à devoir son succès à la télévision, dans la foulée d'un des feuilletons familiaux les plus populaires du petit écran, « The adventures of Ozzie and Harriet », où il était son propre interprète, aux côtés de son frère, David, et de ses parents, Ozzie et Harriet Nelson. Témoins de son enfance, de son passage à la puberté, mais aussi de son mariage, les caméras lui furent une énorme caisse de résonance le jour où il s'avisa de chanter, de même qu'un relais sur le chemin d'une carrière cinématographique qui ne se concrétisera pourtant jamais. Acteur-né, Ricky Nelson négligera ce don naturel au profit de la musique, même s'il demeurera, entre John Wayne et Dean Martin, le fougueux Colorado du légendaire « Rio Bravo », de Howard Hawks. Passé de mode, il n'en continuait pas moins la tournée des night-clubs et des foires agricoles, lorsque la mort vint le cueillir prématurément, dans le crash de son avion privé, le soir du 31 décembre 1985.
iI était né dans le show-business comme d'autres dans l'industrie du textile ou de la pâte à papier. Ses parents. Ozzie Nelson et Harriet Hilliard. s'étaient mariés en 1935. Lui. chef d'un orchestre de danse, elle, vocaliste, étaient si complémentaires dans leur affection et leurs activités qu'ils créèrent, en 1944, leur propre émission radiopho-nique, dont ils puisaient la matière première dans leur quotidien de jeunes parents.
A l'époque, les Nelson avaient deux fils : Eric, dit « Ricky », né le 8 mai 1940, et David, son aîné de quatre ans, qui n'intégreront le feuilleton de leurs parents qu'en 1949. Jusque-là, leur « rôle » avait été tenu par deux acteurs professionnels. Lorsque, en 1952, « The adventures of Ozzie and Harriet » franchit le pas qui sépare le son de l'image, tout ce que l'Amérique compte de familles fraîchement converties au petit écran se prépare à découvrir les visages derrière les voix. Emergeant à l'adolescence, les personnalités des deux frères sont déjà bien campées : Ricky le rebelle, l'espiègle, mais aussi le plus drôle des duettistes ; David, plus conformiste et davantage maîtrisé. « Ce n'était moi qu'à 25%. Je devais juguler ma personnalité », avouera, plus tard l'aîné des Nelson. A l'époque, le mimétisme entre fiction et réalité est pourtant tel que la maison des protagonistes du feuilleton sera modelée sur celle des Nelson à Hollywood. Même les mariages de Dave et de Ricky seront partie intégrante d'un feuilleton qui devait tenir l'antenne et accompagner les téléspectateurs américains jusqu'en 1966. Coïncidence tragique : c'est dans la chapelle où, le 20 avril 1963, il épouse Kristin Harmon, la sœur de l'acteur Mark Harmon, que sera dite la messe des funérailles de Ricky Nelson, vingt-deux ans plus tard.
Mais en 1957, la télévision se prépare à une première. Vexé que sa copine n'a d'yeux que pour Elvis Presley, Ricky, qui rêve de surpasser Cari Perkins, Roy Orbison et Jerry Lee Lewis, s'impose le défi de l'égaler en donnant une relecture de la chanson de Fats Domino « l'm walkin' ».
Interprétée en direct dans l'un des épisodes d'« Ozzie et Harriet », il s'en vendra plus d'un million d'exemplaires, illustrant la part majeure qu'aura la télévision dans la promotion du rock and roll. Au fil des années, la popularité de la série et la réussite du chanteur devaient d'ailleurs se nourrir l'une de l'autre, au point que l'on peut dater l'éclipse du musicien au jour de la disparition d'« Ozzie et Harriet », en 1966. Entre-temps, la promotion, par le show familial, de chacun des nouveaux tubes du chanteur aura éveillé des vocations parmi les jeunes téléspectateurs d'alors. « A teenager's romance », la face B de « l'm walkin' », connaîtra ainsi un triomphe plus grand encore, comme « Stood up », « Be-bop ba-by » et « Poor little fool ».
A 22 ans, Ricky Nelson est un magnat du microsillon, avec déjà 35 millions d'exemplaires vendus, et peut se targuer d'avoir placé dix-sept de ses chansons dans le Top 10. A l'époque, il gagne 400.000 dollars par an, assez pour acheter tout le parc immobilier du quartier de Burbank, et le magazine « Life » en fait sa couverture, inventant à son intention le terme « teen idol ». Mais sa timidité et son look propret lui seront un handicap en regard de la provocante sensualité d'un Elvis Presley, dont il ne verra jamais que le dos dans le classement au hit-parade.
C'est au zénith de sa popularité qu'il incarne l'ingénu Colorado dans l'habile western de Howard Hawks « Rio Bravo ».
Mais il ne prolongera pas le cinéma car il prfère se dévouer à sa famille , son épouse et et ses 4 enfants.
Musicalement, il est passé de mode mais continue à gagner de l'argent.
En 1969 , il se lance dans la country music . Dans les années 1980 , il joue dans près de 200 concerts par an....Mais le couple se sépare avec 14 ans de mariage. Le divorce le ruinera.Il décèdera accidentellement dans un champs proche de la localité texane de DEKALB dans le crash de son avion.
FREDERICK DE GORDOVA …HERE COME THE NELSONS …1952
VINCENTEMINELLI… HISTOIRE DE TROIS AMOURS …THE STORY OF THREE LOVES…1953
HOWARD HAWKS …RIO BRAVO… 1958
RICHARD MURPHY… LE RAFIOT HEROÏQUE… THE WACKIEST SHIP IN THE ARMY… 1960
OZZIE NELSON… LOVE AND KISSES...1965
DON SIEGEL… LE DERNIER DES GEANTS…. THE SHOOTIST…1976
TV
MCCLOUD : COUNTER WITH ARIES » (1972)
THE STREETS OF SAN FRANCISCO : HAREM » (LES RUES DE SAN FRANCISCO, 1973