Réalisateur né le 15/07/1893 en Allemagne et décédé le 08/12/1972,
Grand, beau et séduisant, le jeune homme obtient tout de suite des rôles importants et se retrouve à la fin de la Première Guerre mondiale membre du fameux Deutsches Theater berlinois de Max Reinhardt. Il a la chance de pouvoir jouer avec les plus grands acteurs allemands de l'époque, Werner Kraus et Emil Jannings. Le nom de Dieterle ne tarde pas à être connu des metteurs en scène de cinéma. : Le Cabinet des figures de cire (Das Wachsfi-gurenkabinett, 1924) de Paul Leni et le magnifique Faust (Faust, eine deutsche Volkssage, 1926) de Friedrich Wilhelm Murnau.
C'est en 1923 que William (alors Wilhelm) Dieterle met en scène son premier film : Der Mensch am Wege, mais c'est un échec. Il faut attendre cinq ans pour que le talent de Dieterle soit enfin reconnu, avec La Sainte et le fou (Die Heilige und ihr Narr, 1928), un très beau film d'inspiration romantique dont le réalisateur était aussi l'interprète. La même année, Dieterle connaît un succès foudroyant, toujours comme metteur en scène et acteur, avec Chaînes (Geschlecht in Fesseln : die Sexualnot der Gefangenen), un film qui traitait de l'homosexualité dans les prisons et qui eut un grand retentissement. C'est grâce à ce long métrage qu'il attira l'attention de l'Universal qui recherchait des réalisateurs pour ses films allemands. et après avoir travaillé jusqu'à l'âge de dix-huit ans chez un ébéniste il décide d'abandonner son métier pour s'engager dans une troupe d'acteurs ambulants.
En 1930, Dieterle et sa femme partent pour Hollywood de manière si brusque et si inattendue qu'ils seront accusés d'avoir rompu leur contrat pour échapper à des dettes trop criardes. La Warner l'engage pour jouer dans les versions allemandes de ses films en cours de tournage.
Il lui faut cependant attendre trois ans avant d'être engagé comme réalisateur par Jack Warner qui avait été frappé par son efficacité. Au moment de signer un contrat de réalisateur pour Warner Bros., Dieterle américanisera son prénom en William.
Dans son premier film américain, The Last Flight (1931), Dieterle offrit une vision amère et désenchantée de la « génération perdue » (the lost génération) de l'entre-deux-guerres. Cette brillante adaptation d'un roman de John Monk Saunders ne connut malheureusement pas les suites que l'on était en droit d'attendre, Dieterle se contentant d'exécuter pendant les cinq années qui suivirent les commandes qui lui étaient confiées par les studios. Il reconnut lui-même par la suite avoir fabriqué « avec diligence » toute une série de comédies, de films policiers, de films historiques, d'opérettes et de comédies musicales parmi lesquelles Pirates de la mode (Fashions of 1934), avec Bette Davis et William Powell, ainsi que le très coûteux Madame du Barry (1934), avec Dolores del Rio, un film que son réalisateur allait s'empresser d'oublier.
Le crédit de Dieterle auprès des dirigeants de la Warner était immense, il suffit pour s'en convaincre de savoir qu'il réussit à les persuader d'engager son vieux maître Max Reinhardt pour la mise en scène du Songe d'une nuit d'été, film auquel il travailla en tant que coréalisateur.
Son entente avec Reinhardt (juif allemand qui avait fui les nazis) et les liens d'amitié qui s'ensuivirent conduisirent Dieterle à consacrer ses films à des sujets d'actualité traitant des grandes idées politiques; c'est ainsi qu'il dénonça le nazisme. Les frères Warner s'opposèrent d'autant moins à cette orientation que leur représentant à Berlin avait été assassiné par les SS.
En 1935, il réalisa avec l'acteur juif Paul Muni, La Vie de Louis Pasteur (The Story of Louis Pasteur), un film qui exaltait la lutte de la science contre l'ignorance, la bêtise et les préjugés. Cette réalisation obtint trois Oscars à Hollywood et consacra Dieterle comme le meilleur metteur en scène de ce genre tout nouveau.
Dans la foulée, il tourna donc La Vie d'Emile Zola (The Life of Emile Zola, 1937), qui était, pour l'essentiel, consacré à l'affaire Dreyfus qui avait déchiré la France, et posait le problème de l'antisémitisme, et Juarez (1939), une très belle reconstitution de la guerre française menée au Mexique par Napoléon III. Il tournera ensuite deux biographies réalisées pour la Warner, Une dépêche Reuter (A Dispatch from Reuter) et Dr. Ehrlich's Magic Bullet, avec Edward G. Robinson .
Entre-temps, le contrat de Dierterle avait été cédé à la RKO par les frères Warner, et cela lui donna l'occasion de réaliser son film le plus personnel et le plus raffiné, Tous les biens de la Terre (Ail That Money Can Buy, 1941) où il put manifester au grand jour sa passion pour les sciences occultes. Cette réussite éclipse quelque peu ses réalisations antérieures pour la Warner; Blocus (Blockade, 1938), sur la guerre civile espagnole, et Quasimodo (The Hunchback of Notre Dame, 1939), avec Charles Laughton.
entra à la Paramount grâce à un de ses anciens amis de la Warner, Hal Wallis, où il découvrit Jennifer Jones; il la dirigea dans Le Poids d'un mensonge (Love Letters, 1945) et dans le mystérieux Portrait de Jennie (Portrait of Jennie, 1948). Pour la même firme, il réalisa, en 1946, son film le plus ouvertement politique, Un fils accuse (The Searching Wind), tiré d'un roman de Lillian Hellman consacré aux mésaventures d'un diplomate américain dans l'Allemagne nazie.
Durant la chasse aux sorcières, Dieterle comprit qu'il risquait quelques ennuis avec les tribunaux et préféra s'installer en Italie où il réalisa en 1949 et 1950 Vulcano et Les Amants de Capri . Dès son retour à Hollywood, il se vit retirer son passeport et se remit, tout comme dans les années 30, à réaliser humblement des films de commande. Parmi ceux-ci on peut relever quelques productions non dénuées d'intérêt, réalisées avec le goût habituel de Dieterle : Vocation secrète (Boots Malone, 1951), Feu magique (Magic Fire, 1954), une biographie de Wagner où le metteur en scène ne peut cacher sa nostalgie de l'Allemagne éternelle, et Les Amours d'Omar Khayyam (The Loves of Omar Khayyam, 1956).
Désenchanté, déçu par sa situation de simple exécutant, William Dieterle revint dans sa patrie à l'âge de soixante-cinq ans, en 1958. Pourtant l'Allemagne de cette époque n'était pas le lieu idéal pour recommencer une carrière cinématographique. Il y réalisa quelques films sans grande importance et qui ne marqueront pas l'histoire du cinéma, Les Mystères d'Angkor (Die Herrin der Welt, 1959), film en deux époques qui ne soutient pas la comparaison avec le diptyque somptueux
de Fritz Lang, ainsi que plusieurs productions pour la télévision. Dégoûté par le cinéma, il revint à sa grande passion, le théâtre, en assumant la direction du festival annuel de Bad Hersfeld.
La fortune qu'il avait acquise à Hollywood ayant été en grande partie dépensée pour aider ses compatriotes réfugiés aux États-Unis, Dieterle redevint acteur comme au début de sa carrière et fonda une troupe ambulante, « Die grùne Wagen », pour laquelle il travailla jusqu'à sa mort, en 1972.
Il aura été marié 2 fois .
DER MENSCH AM WEGE... 1923
DAS GEHEIMNIS DES ABBE X... 1927
DIE HEILIGE AND IHR NARR... 1928
GESCHLECHT IN FESSELN ...1928
DURCHS BRANDENBURGER TOR... 1929
ICH LEBE FUR DICH... 1929
FRUHLINGSRAUSCHEN... 1929
DAS SCHWEIGEN IM WALDE... 1929
DIE MASKE FALLT ...1930
LUDWIG DER ZWEITE, KONIG VON BAYERN... 1930
DER TANZ GEHT WEITER... 1930
KISMET... 1931
DAMON DES MEERES... 1931
EINE STUNDE GLUCK... 1931
DIE HEILIGE FLAMME... 1931
THE LAST FLIGHT... 1931
HER MAJESTY LOVE... 1931
MAN WANTED... 1932
JEWEL ROBBERY... 1932
THE CRASH... 1932
6 HOURS TO LIVE... 1932
SCARLET DAWN... 1932
LAWYER MAN... 1932
GRAND SLAM.. 1933
ADORABLE... 1933
THE DEVIL'S IN LOVE... 1933
FEMALE... 1933
FROM HEADQUARTERS.. 1933
FASHIONS OF 1934... 1934
FOG OVER FRISCO... 1934
DR MONICA... 1934
MADAME DU BARRY ...1934
THE FIREBIRD... 1934
THE SECRET BRIDE... 1934
A MIDSUMMER NIGHT'S DREAM... 1935
DR SOCRATES... 1935
LA VIE DE LOUIS PASTEUR ...THE STORY OF LOUIS PASTEUR... 1935
THE WHITE ANGEL... 1936
SATAN MET A LADY..... 1936
SEPTIEME DISTRICT... THE GREAT O'MALLEY... 1937
THE PRINCE AND THE PAUPER... 1937
LA TORNADE... ANOTHER DAWN... 1937
LA VIE D'EMILE ZOLA.. THE LIFE OF EMILE ZOLA... 1937
BLOCUS ...BLOCKADE... 1938
JUAREZ... 1939
QUASIMODO... THE HUNCHBACK OF NOTRE DAME... 1939
DR EHRLICH'S MAGIC BULLET... 1940
A DISPATCH FROM REUTER'S... 1940
TOUS LES BIENS DE LA TERRE... ALL THAT MONET CAN BUY... 1941
SYNCOPATION... 1942
TENNESSEE JOHNSON... 1942
KISMET... 1944
ETRANGES VACANCES... I'LL BE SEEING YOU.. 1944
LE POIDS D'UN MENSONGE ...LOVE LETTERS... 1945
NOTRE CHER AMOUR... THIS LOVE OF OURS... 1945
THE SEARCHING WIND... 1946
DUEL AU SOLEIL... DUEL IN THE SUN ...1946
LE PORTRAIT DE JENNIE... PORTRAIT OF JENNIE... 1948
THE ACCUSED... 1949
LA CORDE DE SABLE ... ROPE OF SAND... 1949
PAID IN FULL... 1950
VULCANO...1950
LES AMANTS DE CAPRI ... SEPTEMBER AFFAIR... 1950
LA MAIN QUI VENGE ... DARK CITY... 1950
PEKING EXPRESS... 1951
MONTAGNE ROUGE.. RED MOUNTAIN... 1951
BOOTS MALONE... 1952
LE CRAN D'ARRET ...THE TURNING POINT... 1952
SALOME ...1953
LA PISTE DES ELEPHANTS ...ELEPHANT WALK... 1954
FEU MAGIQUE... MAGIC FIRE.. 1955
LES AMOURS D'OMAR KHAYYAM ... OMAR KHAYYAM... 1957
IL VENDICATORE... 1959
LES MYSTERES D'ANGKOR ..DIE HERRIN DER WELT ...1960
DIE FASTNACHTSBEICHTE... 1960
THE CONFESSION... 1964