LA GRANDE LESSIVE
ORIGINE : France. 1968.
RÉALISATEUR : Jean-Pierre Mocky.
Avec
Bourvil ... Armand Saint-Just
Francis Blanche ... Dr Loupiac
ROLAND DUBILLARD ... Missenard
Jean Tissier ... Benjamin
Michel Lonsdale ... Delaroche
René-Jean Chauffard ... Commissaire Aiglefin
Karin Balm ... Mélane
Alix Mayeux ... Mme Delaroque
Marcel Pérès ... L'inspecteur Toilu
Jean-Claude Rémoleux ... L'inspecteur Barbic
Jean Poiret ... Jean-Michel Lavalette
Roger Legris ... Le père Loupioc
Rudy Lenoir ... Le chef de service OVTF
Roger Lumont ... Le restaurateur auvergnat
Armand Saint-Just professeur de lettres, lassé de voir ses élèves dormir en classe pour avoir trop regardé la télévision, décide de passer à l'attaque. Aidé d'un professeur d'éducation physique, Missenard, et de Benjamin, un ancien dynamiteur devenu droguiste, il crée, grâce à un produit inventé par Benjamin, des orages magnétiques autour des antennes, ce qui coupe toute réception. Les téléspectateurs sont furieux et le commissaire Aiglefin aidé des inspecteurs Poilu et Barbie tente d'arrêter les coupables. Sans succès. C'est alors que le directeur de l'ORTF, Lavalette, décide de mobiliser tous les téléspectateurs. Il adresse un appel pathétique à la télévision et promet un téléviseur couleur à qui fera arrêter les coupables. La population est mobilisée dans les rues et sur les toits.
Essayer de réaliser un film comique français qui ait un vrai scénario et ne soit pas l'habituelle succession de numéros ou de sketches qui n'ont d'autre justification que la susceptibilité des vedettes, est déjà une entreprise sympathique. Y ajouter la tentative de traiter, à travers le rire pour toucher le large public qu'il concerne, un problème somme toute grave, même s'il n'est pas aussi propre à mobiliser les élites que l'incommunicabilité, en l'occurrence l'influence de la télévision sur la santé et les études des enfants, ne fait qu'en renforcer l'intérêt.
Ce qui est séduisant chez Mocky,, c'est une saine insolence qu'il a été souvent le seul à illustrer dans le cinéma français. Choisir « la digue du cul » comme indicatif de la police, faire un pur alcoolique du secrétaire de l'Elysée, attaquer la télévision enfant chérie des Français, ridiculiser les appels à la télévision, faire un fantoche du directeur de l'O.R.T.F., se moquer avec allégresse des policiers et les enseignants sont des choses qui, dans l'état du cinéma français et de la censure de l'époque , demandait un certain aplomb.