titre original The Boy with Green Hair
USA 1948.
Dans une petite ville de province, Peter, un petit orphelin d'une dizaine d'années, vit avec son vieil oncle. Vie insouciante et heureuse de l'enfance. Or, voici qu'un jour ses cheveux deviennent verts.
« Green hair », c'est le nom d'une nouvelle maladie dont sera atteint non pas le petit garçon, mais le groupe social environnant. C'est le nom de la bêtise agressive qui va peser de tout son poids sur le jeune Peter. Insultes, brimades, violences. Et surtout la convergence des regards. La présence de quelques amis (l'oncle, le médecin, l'Institutrice) ne suffit pas à atténuer ce véritable cauchemar vécu qu'est la présence des mille yeux de l'imbécillité. C'est dans le rêve que Peter comprendra la solidarité des opprimés dont il a fait brusquement partie. Uniquement pour une couleur de cheveux.
Finalement, Peter trouve la solution la plus simple pour faire cesser l'originalité qui le tourmente : il se fera couper les cheveux. Les belles boucles vertes tombent sous la tondeuse du coiffeur. L'opération est publique. Avec des privilégiés au premier rang, et des resquilleurs derrière les vitres trop petites.
Comme toute fable, ce film propose sa moralité. Soulignée par le procédé du « flash-back », elle s'inscrit dans la conviction de Joseph Losey : « La pire corruption est celle de la résignation. » Les amis de Peter lui feront comprendre que la désertion n'est pas une solution valable. Il faut avoir le courage de ses cheveux verts, comme on a le courage de ses idées, et faire face. On ne pactise pas avec l'imbécillité. On l'affronte. L'enfant aux cheveux verts est un très beau film, dont il est impossible d'oublier les principaux temps forts, comme la toilette de Peter, l'appel des écoliers classés par couleur de cheveux, et surtout la séquence du coiffeur.