LE GAUCHER
titre original : THE LEFT HANDED GUN)
U.S.A. 1957.
REALISATEUR: Arthur Penn.
AUTEURS : Scénario de Leslie Steyens, tiré de la télépièce de Gore Vidai, "The death of Biliy the Kid "
Avec Paul Newman, Lita Milan, John Dehner,Hurd Hattfieid.
Billy n’est plus le héros intrépide, victime d’un ensemble de circonstances malheureuses, mais un pauvre type ignorant, à la moralité rudimentaire. Ayant perdu son cheval, il se tait embaucher par un éleveur de bétail, figure biblique, être noble et généreux auquel il voue aussitôt une admiration illimitée. Quand son protecteur est sauvagement abattu pour des raisons de rivalité commerciale, par le shérif d’une petite ville voisine et trois complices, Billy jure de venger cette mort.Il descend à tour de rôle les coupables, en dépit des objurgation de son ami Pat Garrett, le pharmacien, qui s’efforce de lui expliquer que seul le shérif a tué et qu’il n’y a pas de raison de supprimer les trois autres. Biily n’en fait qu’à sa tête et va même jusqu’à tirer au beau milieu du mariage de Garrett. C’en est trop pour ce dernier, il accepte l’étoile de shérif qu’il avait refusée
à ce jour et fera lui-même justice contre son ancien compagnon.
Arthur Penn, formé par la télévision, raconte cette histoire avec une spontanéité qui, semblable à la composition de Newman, éclate sur l’écran en ménageant régulièrement une grande part à l’observation et inventant d’excellentes explosions lyriques ; les cowboys exprimant leur joie par une bataille de sacs de farine qui crèvent et empoussièrent la place du village.
Le destin de Biiiy le Kid prend une tout autre signification que celle que la légende lui prêtait. En est-il moins touchant pour être inculte, borné, impulsif, sans grand caractère?
Nullement, et tout l’intérêt du film provient de la manière dont A. Penne décrit le tempérament de notre héros, habité par une pensée unique, inflexible dans sa résolution de châtier les coupables contrairement à l’une des lois les plus sacrées de ces sociétés, si proches de l’état primitif; la loi de l’hospitalité. Le destin de Billy le Kid s’inscrit si l’on veut dans le conflit de deux lois également inexorables: la loi du talion et la loi de l’hospitalité; faut-ii sacrifier l’une à l’autre sans les concilier? Biily répond en tuant l’un des assassins de son patron chez l’un de ses amis qui, alors, décide de devenir shérif pour le châtier à son tour, Peut-être un héros de légende aurait-il obéi aux deux lois? Il aurait attendu avant d’accomplir son acte. Mais Billy dans le film d’A. Penn n’appartient plus à la légende, il est impulsif, batailleur et borné,il est ce qu’il est et, ce faisant,ne se laisse pas couler dans un moule,
Ce film représente une performance d’acteur de la part de Paul Newman; ce comédien compose son personnage selon les meilleures méthodes de l’Actor’s Studio,les interprétant avec une finesse d’invention très remarquable. il joue la décontraction, transpose parfois son jeu jusqu’au mime. Ce style déconcertant gagne lentement une extraordinaire efficacité .
LE GAUCHER