OPERATION AMSTERDAM
réalisé par :Michael McCarthy
avec
Peter Finch
Eva Bartok
Tony Britton
Alexander Knox
Malcolm Keen
Tim Turner
John Horsley
Melvyn Hayes
En 1940, les défenses hollandaises ne tinrent pas longtemps contre la puissante ruée des troupes allemandes. En quelques jours. Amsterdam fut menacé. A Londres, malgré tous les soucis urgents créés par la foudroyante offensive allemande, quelques hommes pensèrent à la fortune en diamants industriels qui se trouvait à Amsterdam et qui allait tomber aux mains de l'ennemi. C'était plus qu'une fortune ; ces diamants industriels représentaient un apport inappréciable pour l'industrie de guerre. Aussi les services spécialisés anglais décidèrent-ils de faire passer, par tous les moyens, cette précieuse cargaison en Angleterre. Ils chargèrent de l'opération le major Dillon (Tony Britton) , un as des services secrets.
Ils convoquèrent en outre deux experts hollandais en diamants : Walter Keyzer (Alexander Knox) qui s'était fixé à Londres depuis dix ans, et Jan Smit. (PETER FINCH ) le fils d'un des plus puissants diamantaires d'Amsterdam, que la guerre avait surpris en Angleterre. Les deux hommes acceptèrent sans hésiter la mission qui leur était proposée.
Ils partirent aussitôt, avec le major Dillon, à bord d'un destroyer mis à leur disposition par l'amirauté. Ils savaient que l'expédition ne serait pas de tout repos. La Luftwaffe avait mouillé des mines magnétiques à l'entrée de tous les ports hollandais ; de plus, ses avions bombardaient et mitraillaient tous les navires qui s'approchaient ou s'éloignaient des côtes ; Amsterdam, au train où allaient les choses, pouvait être occupé avant même leur arrivée.
Ils furent en vue du port d'Ymuiden à l'aube. Le commandant du destroyer leur fixa rendez-vous pour le soir même. S'ils n'étaient pas au rendez-vous, il proposa de revenir le lendemain matin, mais Dillon lui assura que ce serait inutile. Ou bien ils réussiraient dans les délais prévus ou bien il ne faudrait plus s'occuper d'eux. Les canons du destroyer étaient pointés vers le ciel car une escadrille de Stukas bombardait la côte à peu de distance. Une barque, venue du port, accosta le destroyer. Avant qu'elle n'eût à nouveau atteint le port, un bombardier lâcha un chapelet de mines magnétiques qui faillit la faire chavirer.
Lorsqu'elle atteignit le port. Dillon fixa rendez-vous pour le soir au pêcheur qui les avait emmenés ; il voulut le payer mais le vieux Hollandais l'arrêta d'un geste.
Au même moment, plusieurs avions survolèrent les quais en mitraillant. Les réfugiés qui y grouillaient se collèrent au sol. Même les enfants en avaient vite pris l'habitude. Dillon et ses compagnons firent de même. L'alerte passée, ils se relevèrent. Sous leurs yeux, les foules de la grande panique se pressaient pour monter à bord des quelques chalutiers qui se préparaient à gagner l'Angleterre. Il y avait à leur bord place pour quelques centaines de personnes et des milliers de réfugiés se pressaient sur les quais, criant, pleurant, suppliant.
On emportait les blessés de l'attaque aérienne. Dillon avisa plusieurs cadavres, dont un de prêtre, rangés en ligne. Ce n'était sûrement pas l'avion qui avait pu les faucher dans cette position. Il comprit : c'étaient des parachutistes allemands ou, tout au moins, des gens qu'on avait pris pour des parachutistes et que les soldats avaient fusillés. Il avait entendu parler, à Londres, avant son départ, de l'obsession collective qui était née sur le continent et qui faisait voir des parachutistes partout.
Le commandant du port avait été averti de leur mission. Il leur fournit des sauf-conduits.
Il y eut soudain, dans le port, une puissante explosion : c'était un des chalutiers qui, chargé de monde, venait de heurter une mine magnétique.
Jan vit arriver à toute allure une auto décapotable qui fonçait vers la mer. Il bondit sur le marche-pied et désespérément força la jeune femme qui se trouvait au volant à arrêter son véhicule.
— Vous vous rendez compte que vous fonciez vers la mer ? s'écria-t-il. Vous avez donc envie de vous suicider ?
Elle ne répondit pas. Elle avait les yeux remplis de larmes.
Elle s'appelait Anna. Elle fonçait ainsi vers la mer parce qu'elle voulait mourir. Son fiancé, Joseph, était juif. Il combattait dans l'armée hollandaise. Elle était, elle, employée au ministère de la Défense nationale. Elle venait de réussir à faire monter les parents de Joseph dans un chalutier qui partait vers l'Angleterre. C'était celui qui avait sauté sur une mine. C'est pour cela qu'elle voulait mourir. Elle accepta de les conduire à Amsterdam.
Walter Keyzer et Jan Smit eurent peine à reconnaître Amsterdam.
Anna les conduisit à l'adresse qu'ils lui avaient indiquée : chez Johan Smit (Malcolm Keen ), le père de Jan. Le vieillard eut peine à surmonter son émotion en voyant son fils pénétrer dans son bureau. Jan le mit aussitôt au courant de sa mission et le vieux diamantaire lui promit d'user de son influence pour lui permettre de réussir. II donna immédiatement des ordres pour que les diamants industriels qu'il détenait fussent rassemblés.
Quand ils sortirent pour se rendre au club des diamantaires, Anna et sa voiture avaient disparu. Le lieutenant aussi. Dillon commença à regretter d'avoir trop laissé entendre à la jeune Hollandaise le but de leur mission. Jan et Walter. eux, ne pouvaient imaginer qu'Anna pût les trahir.
Il était décidé à faire passer ses diamants industriels en Angleterre pour qu'ils ne tombent pas aux mains de l'ennemi. Sa proposition reçut un accueil plus froid qu'il ne s'y attendait. Certains hésitaient, jugeaient plus prudent de faire partir leurs diamants vers Paris par la route. D'autres refusaient de croire la situation désespérée. D'autres, enfin, parce qu'ils avaient déjà beaucoup à craindre des Allemands en tant que juifs, redoutaient que le fait de leur soustraire leurs diamants ne les indisposât davantage encore à leur égard.
Anna était de nouveau devant la porte au volant de sa voiture. Elle affirma qu'elle était passée voir son chef au ministère de la Guerre, un colonel, pour lui demander de les aider....
OPERATION AMSTERDAM