Face au  triomphe incontestable du film  Flic ou voyou , le trio Belmondo-Lautner-Audiard décida de se reformer, pour une pure comédie cette fois : Le Guignolo dont le tournage débuta le 15 octobre 1979. Cette farce fut d'abord annoncée sous le titre Le Pigeon de la place Saint-Marc pour la bonne et simple raison qu'une bonne partie de l'action se déroulait à Venise. Avec sa plume constamment trempée dans l'humour, Michel Audiard présenta le héros de ce film à sa manière :
« S'il fallait absolument nous résumer, écrivit-il, nous dirions que sa boulimie effrénée pour l'oseille conduit finalement notre personnage au comble des honneurs élyséens, comme pour illustrer la devise favorite du Guignolo : "Une mauvaise action trouve toujours sa récompense". Une sorte de fable. »
Les auteurs poussèrent le sens de la farce jusqu'à soutenir que « guignolo » est un terme utilisé dans les prisons italiennes pour désigner « un escroc minable qui se donne beaucoup de mal pour rater ses coups avec panache. Un véritable ringard de l'escroquerie ».
« Le Guignolo, constate Georges Laumer, c'était quand même un pari pour Jean-Paul puisque c'était la « déconnante » totale et volontaire. Nous l'avons fait, poussés par le succès de Flic ou voyou en nous disant « pourquoi pas ? ». Quand on son d'un succès on peut se permettre ce genre de risques. Mais nous savions très bien ce que nous faisions, sans cela nous aurions choisi une autre histoire et, par exemple, nous n'aurions pas mis Jean-Paul en caleçon sur l'affiche, ce qui était presque de la provocation. Jean-Paul s'est fait plaisir parce qu'il adore jouer les imbéciles, composer des personnages. Nous nous sommes marrés à faire ce film. Nous avons passé un séjour fabuleux à Venise, trois mois de rêve en faisant des pitreries et en se marrant comme des baleines. Ce fut une aventure fabuleuse. En plus, nous avons fait un film qui a rapporté de l'argent et qui marche toujours à chaque diffusion télévisée. »

 

 

Se retrouvèrent au générique quelques noms de la « bande » de Flic ou voyou : Michel Galabru, Georges Geret, Charles Gérard, Michel Beaune. Mais le film ne fut pas seulement qu'un exercice d'humour il contenait quelques exploits spectaculaires, comme pour Belmondo, l'entrée dans un hôtel en hors-bord et un voyage au-dessus de Venise, suspendu en dessous d'un hélicoptère et vêtu d'un caleçon à pois rouges. Cette séquence, fortement décriée par la presse, s'inscrit parmi les meilleurs souvenirs sportifs de Jean-Paul. Pour lui, vaincre sa peur, aller plus loin même que certains cascadeurs professionnels provoquait une joie sans pareille. Certes le risque restait présent et imposait une excellente condition physique, mais suspendu au-dessus d'une des plus belles villes du monde, Belmondo n'y pensait plus et savourait son plaisir, un plaisir que les caméras de Georges Lautner immortalisèrent.

« C'était drôlement gonflé, constate Georges Lautner, parce qu'il n'y avait aucun repère. Le hors-bord venait du large et ne disposait que d'une petite rampe pour prendre son envol avant de s'écraser dans des cartons. Moi, j'ai toujours eu peur face aux cascades de Jean-Paul. Déjà, mettre un cascadeur professionnel en danger pour nos "bêtises" cela ne vous donne pas bonne conscience, mais mettre Belmondo en danger ça vous donne des sueurs froides. On ne peut le faire qu'après avoir pris un maximum de précautions. Mais on n'évite jamais les impondérables : la vitesse du bateau, les vagues, les autres bateaux qui passent. Il y a des tas de choses qui peuvent se produire qui font que ça n'est jamais simple. »

 

ANECDOTE GEORGE LAUTNER BELMONDO
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