L'INSPECTEUR HARRY
DIRTY HARRY
1971
Réalisé par Don Siegel
avec : Clint Eastwood (Harry Callahan), Harry Guardino (lieutenant Bressler), Reni Santoni (Chicot, John Vernon (le maire), Andy Robinson (Scorpio), John Larch (Chief), John Mitchum (De Georgio), Mae Mercer (Mme Russell), Lyn Edgington (Norma), Ruth Kobart (la conductrice de l'autobus), Woodrow Parfrey (Jaffe), Josef Sommer (Rothko), William Patterson (Bannerman), Maurice S. Argent (Sid Kleinman), Jo de Winter (Mile Willis), Craig G. Kelly (sergent Reineke).
Surnommé « Dirty Harry » à cause de ses méthodes expéditives et de son peu de répugnance pour les sales besognes, Harry Callahan, inspecteur de police à San Francisco, est chargé de capturerScorpio, un tueur embusqué sur les toits de la ville .
L'homme abat deux personnes avant d'enlever une adolescente. Harry est contraint de faire équipe avec Chico , frais émoulu de l'école de police. Alors qu'il va remettre la rançon au kidnappeur, Harry échappe à la mort grâce à son jeune collègue. Blessé, Scorpio s'est réfugié dans un stade; là, Harry le force à révéler l'endroit où se trouve l'otage . Mais la jeune fille est déjà morte. Pourtant, par un artifice juridique — arguant de la brutalité dont il a été l'objet —, Scorpio est remis en liberté. Écœuré, Chico quitte la police tandis que Harry se lance sur la piste du tueur. Scorpio le nargue et se fait délibérément passer à tabac pour pouvoir porter plainte contre lui. Puis il prend un car scolaire en otage. Outrepassant les ordres, Harry pourchasse Scorpio qu'il finit par débusquer . Il l'abat alors froidement, puis jette son insigne avec dégoût.
De tous les films américains mettant en scène la police urbaine tournés au cours des années 70, L'Inspecteur Harry (Dirty Harry, 1971), Un justicier dans la ville (Death Wish, 1974) et L'Exterminateur (The Exterminator, 1980) arrivent grands vainqueurs du box-office. La violence du film est montrée sans complaisance.
En tuant, il s'est placé en marge de la loi qu'il avait pour charge de défendre.
Le film fut accusé, en 1971, de véhiculer un message fasciste et de cautionner tous les actes de transgression auxquels se livre Harry. Clint Eastwood à l'écran, dans ce rôle de flic pur et dur pour lequel la fin justifie les moyens, il emporte l'adhésion du public.
Avant L'Inspecteur Harry, qui allait marquer le sommet de leur collaboration, Siegel et Clint Eastwood avaient déjà travaillé ensemble dans Un shérif à New York (Coogan's Bluff, 1968), Sierra Torride (Two Mules for Sister Sara, 1970) et Les Proies (The Beguiled, 1971). Le cinéaste avait aussi joué dans le premier film réalisé par son acteur : Un frisson dans la nuit (Play Misty for Me, 1971) - on voit ce film à l'affiche d'un cinéma au début de L'Inspecteur Harry.
Dans Un shérif à New York, Clint Eastwood incarne un justicier de l'Ouest qui tente d'appliquer le code du western dans les rues de la grande métropole où il poursuit « son » homme, après avoir troqué son cheval contre une moto. Là, il se heurtera à d'autres méthodes, celles très bureaucratiques de ses collègues new-yorkais.
L'Inspecteur Harry constitue la suite logique de ce dernier film. Mais, contrairement au shérif Coogan qui apprenait rapidement les règles du jeu de la grande ville, Harry reste un marginal dans un monde (San Francisco) dont il connaît pourtant tous les recoins, il y a beaucoup de l'« homme sans nom » des westerns de Leone dans le personnage de Harry : même solitude, même impassibilité, même détermination... Les quelques tentatives pour « humaniser » Harry, pour éclairer son comportement (ainsi le récit de la mort de sa femme) restent de pure forme. C'est davantage par sa façon de se déplacer, d'observer, d'agir que par des artifices de scénario ou de dialogues que Siegel esquisse le portrait de son personnage.
L'INSPECTEUR HARRY Clint Eastwood