
UN JOUR A NEW-YORK
titre original : ON THE TOWN
Réalisation de Gene Kelly et Stanley Donen, États-Unis, 1949.
Sujet : tiré de la comédie musicale de Betty Comden et Adolph Green, diaprés une idée de Jérôme Robbins.
avec Gene Kelly (Gabey), Frank Sinatra (Chip), Betty Garrett (Brunhilde Esterhazy), Ann Miller (Claire Huddesenl, Jules Munshin (Ozzie), Vera Ellen llvy Smith), Florence Bâtes(Mme Dilyovska), Alice Pearce (Lucy Shmeeler), George Meader (le professeur), Bea Benaderet (une jeune fille de Brooklyn), Eugene Borden (le garçon), Hans Conreid (François).

New York s'éveille. Trois marins, Gabey, Chip et Ozzie, descendent à terre avec une permission de un jour. Leur visite de la ville commence par la statue de la Liberté.

En prenant le métro, ils remarquent une affiche présentant Ivy Smith, élue Miss Métro du mois .

Le hasard faisant bien les choses, Gabey tombe nez à nez avec elle , mais elle se perd aussitôt dans la foule. Les deux amis de Gabey décident alors de l'aider à la retrouver. Un chauffeur de taxi, Brunhilde, qui a jeté son dévolu sur Chip, se joint au groupe . Au cours de leurs pérégrinations, nos héros rencontrent, au Muséum d'histoire naturelle, Claire, une jolie -anthropologue fascinée par la ressemblance entre Ozzie et l'homme de Neanderthal . Dans l'euphorie, les jeunes gens mettent en pièces le squelette du dinosaure s'enfuient à toutes jambes. Au milieu de la journée, bredouilles, ils décident de procéder séparément aux recherches et se donnent rendez-vous à huit heures en haut de l'Empire State Building. Gabey déniche enfin Ivy dans un cours de-danse). Elle accepte de passer la soirée avec lui mais son professeur, Mme Dilyovska, lui rappelle qu'elle doit se produire le soir-même dans une baraque foraine de Coney Island .
C 'est ainsi qu'lvy paie ses cours.


A l'heure dite, nos six héros se retrouvent au sommet du gratte-ciel mais ils ont la police aux trousses à cause de la catastrophe du Muséum .

N'osant pas avouer à Gabey qu'elle n'est pas la star qu'il imagine, Ivy s'éclipse. Tout en la cherchant, Gabey rêve qu'il danse avec elle . Mme Dilyovska révèle à Gabey l'endroit où il pourra retrouver sa dulcinée. Toute l'équipe part donc pour Coney Island où, pour échapper à la police, les trois hommes se déguisent en danseuses orientales .

Grâce à une collecte improvisée tout s'arrange enfin. Au matin, tandis que les trois jeunes femmes raccompagnent leurs amis au bateau, un nouveau trio de marins saute à terre pour une permission de vingt-quatre heures .

Au printemps de 1944, un extraordinaire ballet dû au compositeur et chef d'orchestre Léonard Bernstein et au chorégraphe Jérôme Robbins, « Fancy Free » fut accueilli au Ballet Théâtre de New York par des tonnerres d'applaudissements! Oliver Smith, le directeur artistique, suggéra alors d'adapter le ballet (racontant les aventures de trois marins durant une permission de vingt-quatre heures) en comédie musicale et de le lancer à Broadway. Deux amis de Léonard Bernstein, Betty Comden et Adolph Green s'engagèrent alors à écrire le scénario et les chansons et à interpréter les rôles de Claire et d'Ozzie tandis que la mise en scène était confiée à George Abbott.
La MGM acheta les droits cinématographiques pour 250 000 dollars ce qui permit au spectacle, rebaptisé pour la circonstance « On the Town », de pouvoir être représenté dès le mois de décembre de la même année. Cette comédie musicale — d'un ton et d'un style très nouveaux — tint l'affiche pendant deux ans. Mais les dirigeants plutôt conservateurs de la MGM, quelque peu désorientés par l'originalité de l'œuvre, commençaient à regretter leur empressement et leur argent. L'affaire fut bientôt reléguée aux oubliettes.
Invité par le producteur de la MGM, Arthur Freed, pour diriger une comédie musicale, George Abbott arriva à Hollywood en 1948 et proposa de porter « Un jour à New York » (On the Town) à l'écran. Gene Kelly, que le spectacle avait enthousiasmé, se porta immédiatement candidat à la mise en scène et au rôle principal du film.

Stanley Donen se mit également sur les rangs proposant une fois de plus une association artistique qui avait déjà fait ses preuves avec la création des solos et des chorégraphies de La Reine de Broadway (Cover Girl, 1944), d'Escale à Hollywood (Anchors Aweigh, 1945), de Living in a Big Way (1947), et de Match d'amour (Take Me Out to the Bail Game, 1949). Leur intention était de se lancer dans la mise en scène et d'un commun accord ils se partagèrent les responsabilités. Il fut également décidé qu'outre Gene Kelly les acteurs qui avaient interprété Match d'amour, à savoir Frank Sinatra et Jules Munshin pouvaient parfaitement tenir les deux autres rôles masculins. Ne posant que quelques conditions mineures, Arthur Freed accepta finalement de laisser travailler les deux aspirants metteurs en scène dans la plus grande liberté.
Betty Comden et Adolph Green reprirent le scénario pour l'adapter à la personnalité des acteurs et limitèrent le nombre de ballets qui, sur scène, racontaient l'histoire.
Au cours des répétitions, Kelly et Donen insistèrent pour que le film fût tourné à New York : une idée jugée parfaitement saugrenue par les dirigeants de la grande firme hollywoodienne qui, à titre de « consolation », autorisèrent toutefois les deux contestataires à tourner pendant une semaine dans la grande métropole. Une occasion qu'ils exploitèrent d'ailleurs à fond notamment dans l'époustouflant numéro « New York, New York ».
Plus que jamais convaincus de l'importance du rythme pour un film de ce genre, Kelly et Donen s'efforcèrent de raconter l'histoire par le seul truchement de la danse, exploitant tous les styles, des claquettes au ballet classique. Utilisant toutes les possibilités dramatiques de l'art chorégraphique en le conjuguant intimement avec le langage purement visuel du cinéma, dans certaines séquences non dansées, ils parvinrent à créer un véritable ballet en synchronisant les gestes et les mouvements des acteurs avec le fond sonore. Même dans la longue séquence intitulée « A Day in New York », récapitulation de tout ce qui s'était déroulé auparavant, on n'enregistre aucun fléchissement ni ralentissement du rythme narratif.
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