BRIAN DE PALMA
Réalisateur, scénariste, BRIAN DE PALMA est né le 11 Septembre 1940, à Newark, New Jersey.
est né à Newark, dans le New Jersey, en 1940. Tout en suivant des études scientifiques à la Columbia University, il fait partie d'une troupe théâtrale étudiante et tourne trois petits films en 16 mm, qu'il juge lui-même aujourd'hui « horriblement prétentieux ». En 1967, au Sarah Lawrence Collège, il fonde une société avec un professeur, Wilford Leach, et une riche étudiante, Cynthia Munroe, pour réaliser, en 35 mm cette fois, The Wedding Party, interprété par un jeune inconnu, Robert De Niro, et Jill Clayburg. « Montage court, accélérés, ralentis, coq-à-l'âne, j'ai expérimenté, déclare le cinéaste dans un entretien paru dans Positif en mai 1977, tous les procédés imaginables. C'était du Richard Lester avant la lettre, excentrique, farfelu, très anglais. On a l'impression que cela a été complètement improvisé, alors qu'en réalité le script a été soigneusement élaboré au cours des répétitions avec les comédiens. »
travaille ensuite dans la publicité affinant aussi sa technique en tournant des documentaires. C'est avec Murder à la Mod (1968) qu'il fait ses vrais débuts dans le cinéma commercial. Ce film à petit budget raconte un crime selon trois points de vue différents, chacun donnant lieu à un style de mise en scène particulier. D'après DePalma, « l'idée était de faire un cocktail érotico-fantastico-policier parfaitement grotesque. Cela a donné du mauvais Roger Corman, ou plutôt du Bergman essayant de copier Roger Corman ». Après une sortie confidentielle dans quelques salles new-yorkaises, DePalma allait connaître un succès tout à fait inattendu avec son film suivant : Greetings (1968). Comédie noire contestataire, dont le maniérisme rappelle les œuvres de la nouvelle vague, Greetings (à nouveau interprété par Robert De Niro) abordait à chaud les grands problèmes de l'Amérique à peine remise du traumatisme provoqué par l'assassinat de Kennedy.
Tourné immédiatement après Greetings, Hi, Mom! (1970) permettait de suivre le héros de ce premier film (toujours sous les traits de De Niro) à son retour du Viêt-nam alors qu'il cherche à reprendre son métier d'opérateur, ce qui le conduit bientôt à pratiquer une sorte de voyeurisme professionnel. Il se met ainsi à espionner une mère de famille, constituant sur elle un obsédant journal filmé. Anthologie des pratiques voyeuristes (tout le monde semble atteint d'espion-nite aiguë) et critique par l'absurde de la prétendue objectivité du cinéma-vérité, Hi, Mom! dénonce également l'attitude des intellectuels blancs à l'égard des Noirs grâce à l'inclusion d'un show fictif dans lequel des spectateurs blancs sont pris à partie par des acteurs noirs sous l'œil d'un troisième groupe... Structure en abîme dont nous, public du film, sommes les ultimes participants.
Après ces deux films profondément ancrés dans la réalité américaine de la fin des années 60 et tournés hors des circuits traditionnels de la production cinématographique, DePalma accepte de réaliser une comédie satirique, Get to Know Your Rabbit (1972) pour la Warner. Un brillant homme d'affaires, incarné par Tom Smothers, décide un beau jour de tout abandonner pour réaliser son rêve : devenir magicien et danseur de claquettes. Mais, au moment où il croit avoir échappé à son ancien mode de vie, il est « récupéré » par l'organisateur d'un vaste complexe voué aux loisirs de masse et redevient... un brillant homme d'affaires. En désaccord avec sa vedette et avec le scénariste Jordan Crittenden, Brian DePalma choisit de se retirer avant la fin du tournage. Fort de cette expérience malheureuse (qui lui avait permis cependant de « diriger » Orson Welles dans un rôle de magicien), le cinéaste décide de s'en tenir au circuit des producteurs indépendants
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Véritable « pic à glace dans l'œil d'un voyeur », selon Brian DePalma, Sœurs de sang (Sisters, 1972) conte l'histoire d'une jeune journaliste agressive et fureteuse, prête à tout pour faire un « scoop ». Seul témoin d'un crime qu'elle s'évertue à élucider, elle sombrera finalement dans la folie. En fait, le crime a été commis par la survivante de deux sœurs siamoises. Avec une démoniaque roublardise, le cinéaste reprenait en les développant jusqu'à leurs extrêmes nombre de « trucs » chers à Hitchcock : le dédoublement de la personnalité comme dans Psychose, l'observation d'un appartement à la jumelle comme dans Fenêtre sur cour (Rear Window, 1954). Usant d'effets de « split-screen » (l'écran propose deux images simultanées d'une même scène vue sous un angle différent), Brian DePalma s'ingéniait à dérouter le public jusqu'au malaise. Comme la journaliste qui paie, en fin de compte, par la folie le prix de son voyeurisme, le public était lui aussi mis à la torture mentale.
Avec Le Fantôme du paradis (Phantom of the Paradise, 1974), brillant exercice de modernisation musicale de deux grands mythes littéraires (ceux de Faust et du Fantôme de l'Opéra cher à Gaston Leroux), Brian DePalma n'obtint pas le succès escompté : mal lancée sur le marché, cette coûteuse (2 millions de dollars) histoire de Docteur Mabuse du rock se solda par un énorme déficit pour la 20th Century-Fox qui l'avait produite. Dans Obsession (Obsession, 1976), très influencé de Sueurs froides (Vertigo, 1958), un homme est victime, à quinze ans d'intervalle, d'une infernale machination ourdie par son associé dans laquelle, sa femme puis sa fille, qu'il ne reconnaît pas et dont il tombe amoureux (les deux rôles sont interprétés par la même actrice, Geneviève Bujold), sont impliquées. Tout tourne autour de cette obsédante présence féminine qui sème la confusion dans l'esprit du héros : il ne sait plus s'il se remémore un vieux cauchemar ou s'il se trouve dans la réalité. Après avoir collaboré au scénario avec DePalma, Paul Schraeder, désavouant la fin du film, retira son nom du générique.
Conte de fées virant au cauchemar, Carrie au bal du Diable (Carrie, 1976) met en scène une adolescente inhibée dont les premières règles — événement auquel elle n'a pas été préparée — libèrent des pouvoirs insoupçonnés de télé-kinésie (c'est-à-dire la capacité de déplacer les objets par la pensée), pouvoirs qu'elle exercera dans un sens terriblement destructeur. La petite Cendrillon du bal de l'école est en fait un monstre assoiffé de vengeance et de sang. Ce film
d'horreur aux relents freudiens attira des foules considérables et fut à l'origine de la vogue de la parapsychologie à l'écran. DePalma y sacrifia d'ailleurs deux ans plus tard avec Furie (The Fury) dans lequel les pouvoirs télékinésiques sont utilisés comme arme secrète par un gouvernement, ce qui donnait prétexte à une débauche de meurtres plus sanglants les uns que les autres. Tourné au Sarah Lawrence Collège en collaboration avec des étudiants, Home Movies (1979) aurait pu être pour DePalma l'occasion de renouer avec ses préoccupations d'antan : ce ne fut qu'une réflexion assez vide sur le septième art dans laquelle un professeur (Kirk Douglas) prescrivait à une jeune fille, dont le seul problème était d'avoir eu une liaison extraconjugale avec ledit professeur, un remède pour le moins étonnant : devenir une grande actrice. Après ce film décevant, DePalma se livrait à un inventaire systématique du catalogue de l'horreur dans Pulsions, manipulant sans vergogne la célébrissime séquence de l'assassinat sous la douche de Psychose. Dernier en date de ses films, Blow out (Blow Out, 1981), classique histoire politico-policière présentait quant à lui un John Travolta nouvelle manière, ce qui ne suffit pas à assurer son succès.
Brian a également créé l'un des classiques de la criminalité organisée de tous les temps, Scarface (1983) avec Al Pacino en cubain qui émigre à Miami dans les années 1980 et devient le leader d'un cartel de la drogue.
Les années 1980 auront moins de succès avec toutefois un très grand film "The Untouchables". Il s'est essayé ensuite aux films d'action :
" Mission: Impossible "et retour aux films thriller " Snake Eyes" " Femme Fatale" .
Brian a été marié trois fois notamment avec l'actrice Nancy Allen. Il aura 2 filles des deux derniers mariages.
Brian a excellé dans les effets spéciaux ( Carrie, Mission impossible...) et ses films sont souvent marqués par la tension et la violence.Il utilise souvent les ralentis ( superbe scène dans "Les incorruptibles" ), le split-screen ( division de l'écran en plusieurs parties ), les gros plans et la musique jouent un grand rôle dans le suspense.Dans les scènes, il utilise souvent les retours en arrière pour la résolution du thriller.
MURDRE A LA MOD...1968
GREETINGS...1968
THE WEDDING PARTY...1969
HI, MOM!...1970
ATTENTION AU LAPIN...GET TO KNOW YOUR RABBIT...1972
SOEURS DE SANG...SISTERS...1973
PHANTOM OF PARADISE...1974
OBSESSION...1976
CARRIE AU BAL DU DIABLE...1976
FURIE...THE FURY...1978
HOME MOVIES...1980
PULSIONS...DRESSED TO KILL...1980
BLOW OUT...1981
SCARFACE...1982
BODY DOUBLE...1984
MAFIA SALAD... WISE GUYS...1986
LES INCORRUPTIBLES...THE UNTOUCHABLES ...1987
OUTRAGES...CASUALTIES OF WAR ...1989
LE BUCHER DES VANITES ...THE BONFIRE OF THE VANITIES ...1990
L'ESPRIT DE CAIN...RAISING CAIN...1992
L'IMPASSE ...CARLITO'S WAY ...1993
MISSION IMPOSSIBLE...1995
SANKE EYES...1997
MISSION TO MARS...1999
FEMME FATALE...2001
LE DAHLIA NOIR...THE BLACK DALIA...2006
REDACTED ...REVU ET CORRIGE...2007
PASSION...2012
DOMINO LA GUERRE SILENCIEUSE...2019