LA SCOUMOUNE
Franco-italien. 1972.
RÉALISATEUR : José Giovanni. AUTEUR : José Giovanni d'après son roman « La Scoumoune ».
avec
Jean-Paul Belmondo ... Roberto Borgo
Claudia Cardinale ... Georgia Saratov
Michel Constantin ... Xavier Saratov
Enrique Lucero ... Le Mexicain / Migli
Alain Mottet ... Ficelle
Michel Peyrelon ... L'élégant
Philippe Brizard ... Fanfan
Marie-Claude Mestral ... Une prostituée
Aldo Bufi Landi ... Jeannot Villanova
Luciano Catenacci .
Lucie Arnold ... La chanteuse (
Albert Augier
Bruno Balp ... L'inspecteur à la morgue
Paul Beauvais
Gabriel Briand
Marseille, 1934... Xavier Saratov est en prison pour un meurtre que Villa Nova, un caïd de la pègre locale, lui a mis sur le dos. Sa sœur Giorgia, aidée de Roberto, dit « la Scoumoune » (le porte-poisse), un ami d'enfance, tente de prouver son innocence.
Roberto abat Nova au cours d'une entrevue et prend sa place à la tête du milieu marseillais. Mais cela n'empêche pas Xavier d'être condamné à vingt ans de réclusion et d'entrer à la Maison de Force, près de la frontière espagnole. Roberto monte un plan pour le faire évader, mais il le
rejoindra involontairement après une nouvelle rixe avec de méchants racketteurs. Il en prend pour quinze ans... Après la guerre, Roberto et Xavier acceptent de participer à des opérations de déminage pour obtenir leur grâce. Ils l'obtiendront, mais Xavier, pour avoir aidé Roberto, y laissera un bras...
A Paris, quelques années plus tard, Roberto, devenu simple « homme de main » au service de truands installés, réussit par la force à redevenir le patron. Il veut offrir à Giorgia la campagne et le repos. Mais le sort est contre eux. Alors que Roberto prépare leur évasion du milieu, Giorgia et Xavier son menacés chez eux par de jeunes truands qui en veulent à leur ami. Ils se défendent, cinq des sept assaillants sont abattus d'une main par Xavier, qui est abattu à son tour ; Giorgia est blessée...
José Giovanni adapte lui-même ici un de ses romans, et se trouve aux prises avec le problème du « temps » (celui du roman, celui du film) ; problème résolu au premier niveau grâce à la maquilleuse, mais qui est à un deuxième niveau résolu d'avance grâce à la mythologie déployée ici : celle du « milieu », qui est un monde à part (les truands n'ont pas le droit de voter, pour eux droite et gauche, gestapo et Résistance, c'est la même chose). Et les personnages n'ont, eux, si l'on peut dire, que des problèmes d'espace à résoudre : se faire évader, se rejoindre, s'éloigner les uns des autres. Le film n'a pas de fin car tout n'est que recommencement dans ce monde spatial clos où les signes ne renvoient plus qu'à eux-mêmes (l'Elégant, le joueur d'orgue) ; l'homme du « milieu » vit dans un monde de signes qui agissent ou qui font agir, mais dans tous les cas il doit s'en remettre en dernier lieu au destin.