"Dans Ulysse, nous avions des monstres, des navires,des cochons, des raisins, des chèvres, et nous nous en sortions très bien, mais c'est avec un petit chien que nous eûmes le pires difficultés. De retour chez lui après des années de guerre et d'errance, Ulysse, déguisé, n'est reconnu par personne, sauf par son chien fidèle, à présent bien vieux. Je cherchai à m'attacher le chien des semaines avant le tournage de la scène. Je le nourris, le flattai, le pris chez moi à la villa. J'aime les chiens, j'en ai toujours eu. Mais celui-ci était un chien italien, un cane italiano totalement indifférent. Nous devions tourner la scène où le chien se précipite sur Ulysse qui pénètre dans la cour. Je fis mon entrée et le chien sortit. Nous tournâmes la scène quinze fois. Quinze fois, le chien s'éloigna de moi. Je n'ai jamais été autant snobé par une créature à quatre pattes. Nous dûmes nous résoudre à opérer autrement. Nous droguâmes le chien de façon à ce qu'au moins il ne s'enfuie pas. Mais il se mit à détourner la tête au moment où la caméra le prenait. Nous fîmes suffisamment de prises pour permettre aux monteurs d'en tirer quelque chose."