Il réussissent mais les mercenaires surveillent l'opération, entendent récupérer leur bien. Loetitia est tuée. De retour en France les deux amis recherchent le pays qu'elle aimait, tentent d'y rebâtir leur vie, les mercenaires attaquent de nouveau, Manu meurt. Roland les abat... Il reste seul avec un petit garçon, parent lointain et héritier de Loetitia.
Enrico affirme ses dons de magicien de l'image, les tonalités sont limpides, les cadrages sont originaux, les mouvements d'appareil souples, ingénieux sans être recherchés. Avenue des Champs-Elysées, côtes et mers françaises comme celles du Congo avec des nuances différentes ont les mêmes qualités de beauté, de précision, et constamment l'impression d'espace, de réalité transfigurée par l'art, domine. C'est bien le cadre de l'aventure dont chacun a rêvé, ce sont aussi les héros fraternels purs, éternellement jeunes que l'on y rencontre. La passion les anime, le non-conformisme est leur royaume.
Ils ont traversé la vie en gardant intactes les qualités d'enthousiasme, le goût d'absolu de l'adolescence. Miraculeusement préservés, ils peuvent vivre encore comme l'on rêve de vivre au seuil de la jeunesse. Ravi, le spectateur est prêt à les suivre au bout du monde dans ces univers que l'insertion sociale relègue au rang des paradis perdus. Mais dans le film, comme dans l'existence réelle, le monde adulte vient casser la belle histoire, et détruire les héros. Monde de violence, d'âpreté. de brutalité, les mercenaires sont là pour le représenter, Il reste deux héros, et le doux, le pesant souvenir de Loetitia. Il reste la quête de son passé : une horrible famille de petit garçon tout prêt lui aussi, à suivre les héros. Mais les héros sont déjà marqués par la vie, poursuivis par les mercenaires... L'aventure est morte.