Liselotte PULVER est une actrice polyglotte du siècle dernier pleine de fraîcheur et fantaisie.
Le cinéma allemand a donné de grandes actrices telles Maria Schell, Marlene Dietrich et Nadja Tiller, Connie Froboess et Marianne Hold, voire Romy Schneider.
En guise de parfait contraste avec ces actrices là, le cinéma allemand a annexé un rayon de soleil nommé Liselotte Pulver. Cette jeune Suissesse née a Berne, le 11 octobre 1929 a eu pour ambition de faire rire.
Elle sera souvent l'héroïne piquante et espiègle, telle que le réalisateur Kurt Hoffmann la façonna dans une série de comédies sentimentales dont le cinéma allemand était alors prodigue et elle jouira , dans les années 1950, d'une réputation qui déborda largement les frontières des nations germaniques.
Elle tournera dans les pays de sa langue natale et aux Etats-Unis, notamment dans un film de Billy Wilder, un peu en l'Italie de la « dolce vita »,et en France.
Jacques Becker, s'apprêtant a tourner « Les Aventures d'Arsène Lupin », eut besoin d'une jeune comédienne pour incarner la secrétaire du Kaiser, il choisit Liselotte Pulver. Elle était déjà célèbre dans les pays de langue allemande, mais quasi inconnue en France. C'est en Suisse cependant que le réalisateur français la découvrit. II était tombé en arrêt devant la couverture d'un magazine. C'est ainsi que Liselotte, qui parle notre langue presque sans accent, fut engagée séance tenante. Jacques Becker ne lui demanda même pas de tourner le classique bout d'essai. Il avait tout simplement confiance.
Et cette confiance s'est justifiée : avec Robert Lamoureux pour partenaire .
Fille d'un ingénieur commercial et d'une chanteuse, Liselotte — « Lilo » pour les intimes _est née à Berne (Suisse) le 11 octobre 1929. De son père, elle héritera la foi dans l'engagement, De sa mère, la légèreté . Elle a 10 ans à peine qu'elle se voit déjà future comédienne . Mais M. Pulver se méfie des élans artistiques de sa fille et lui impose de terminer ses études commerciales à la Tôchterhandelschule avant d'envisager l'avenir. En 1948, sitôt libérée de cette contrainte, Liselotte s'inscrit au Conservatoire. Cette même année, elle fait ses débuts sur la scène du théâtre municipal, dans le « Clavigo » de Goethe. Rien de plus qu'une figuration, mais un encouragement à persévérer pour cette blonde encore brune qui prend des poses de femme fatale devant les photographes de la presse du canton. En 1949, elle signe pour trois ans avec le légendaire Schauspielhaus de Zurich, passe de la comédie musicale au drame, de « L'opéra de quat'sous » à « Mort d'un commis-voyageur », et tourne un premier film dans l'ombre de Cornel Wilde et de Simone Signoret.
Tandis que la scène, à travers le théâtre de Kleist et de Schnitzler, cultive sa diversité, le cinéma lui fait un portrait, bientôt sans retouche, de la bru idéale, de la fille toute simple, fraîche et rieuse, telle qu'immortalisée par la fermière hongroise en tresses et espadrilles de « Piroschka ». L'époque est à la gaieté, l'Allemagne se reconstruit, et les comédies sentimentales ravissent un public traditionnellement réceptif aux opérettes et aux mélodrames édifiants.Ce seront des tandems avec O.W. Fischer, Hardy Krûger et Carlos Thompson. Pour la jeune Suissesse, un pygmalion va s'occuper de la lancer sérieusement: ce sera Kurt Hoffmann, rencontré sur le tournage de « Klettermaxe », et qui sera pour elle ce que George Cukor fut pour Audrey Hepburn et Katharine Hepburn : le révélateur de leur féminité.
Une heureuse complémentarité particulièrement sensible dans la délicieuse « Auberge du Spessart » et dans le bucolique « Piroschka ».
Elle n'oubliera jamais le théâtre , dans la « Lulu » de Wedekind ou l'« Ondine » de Giraudoux. Loin d'ailleurs de s'en tenir aux tréteaux de province, elle sera une interprète régulière du théâtre Am Kurfùrstendamm de Berlin, comme elle prendra part au Festival de Salzbourg, en 1957. La fin des années 1950 marque une apogée dans sa carrière cinématographique. Adorée dans les pays de langue germanique, elle se « vend » de mieux en mieux en France, où sa récente notoriété lui permet d'écorner à l'occasion son image trop lisse.
Amoureuse suicidaire dans « Le joueur » et victime de maléfices dans le thriller d'Henri Decoin, elle avait déjà, il est vrai, préparé l'opinion avec un personnage inhabituellement dramatique dans son premier film américain, « Le temps d'aimer et le temps de mourir ». C'est également l'époque où elle goûte pleinement les joies de la vie familiale, au lendemain de son mariage avec le comédien Helmut Schmid (1959), père de ses deux enfants, Marc-Tell (1962) et Melisande (1968). Il n'empêche que la parenthèse dramatique dans son parcours cinématographique sera brève. Avec l'exception de « La religieuse » même les Français la préfèrent dans des comédies légères et distrayantes telles qu'illustrées par « Monsieur » « Le gentleman de Cocody ».
Comme de nombreuses comédiennes, avec la quarantaine arrivant, le cinéma l'oubli et elle se tourne vers le théâtre et la télévision.
En 1989, une épreuve : suicide de sa fille .
LEOPOLD LINDTBERG...SWISS TOUR...1950
ROLF HANSEN...SOUS LA RAFALE...1950
PAUL VERHOEVEN...HEIDELBERGER ROMANZE...1951
KURT HOFFMANN...KLETTERMAXE...1952
GEZA VON BOLVARY...FRITZ UND FRIEDERIKE...1952
ERICH WASCHNECK...HAB SONNE IM HERZEN...1953
KARL ANTON...VON LIEBE REDEN WIR SPÄTER...1953
CARL BOESE...DAS NACHTGESPENST...1953
ALFRED WEIDENMANN...ICH UND DU...1953
CARL-HEINZ SCHROTH...MÄNNER IM GEFÄHRLICHEN ALTER...1954
RAINER GEIS...L'ECOLE DU BONHEUR CONJUGAL...1954
FRANZ SCHNYDER...ULI, LE VALET DE FERME...1954
HARALD BRAUN...DER LETZTE SOMMER...1954
CARL-HEINZ SCHROTH...GRIFF NACH DEN STERNEN...1955
O W FISHER...HANUSSEN, L'ASTROLOGUE D'HITLER...1955
FRANZ SCHNYDER...ULI, DER PÄCHTER...1955
KURT HOFFMANN...PIROSCHKA...1955
KURT HOFFMANN...HEUTE HEIRATET MEIN MANN...1956
JACQUES BECKER ...LES AVENTURES D'ARSENE LUPIN ...1956
HELMUT KÄUTNER...RENDEZ-VOUS A ZÜRICH...1957
KURT HOFFMANN...LES CONFESSIONS DE FELIX KRULL...1957
DOUGLAS SIRK...LE TEMPS D'AIMER ET LE TEMPS DE MOURIR...1958
CLAUDE AUTANT LARA...LE JOUEUR...1958
FRANZ PETER WIRTH...LES SOLDATS NE SONT PAS DE BOIS...1958
KURT HOFFMANN...DAS SCHÖNE ABENTEUER...1959
ALFRED WEIDENMANN...LES BUDDENBROOK...1959
HELMUT KAUTNER...LE VERRE D'EAU...1960
KURT HOFFMANN...DAS SPUKSCHLOß IM SPESSART...1960
ROLF HANSEN...GUSTAV ADOLFS PAGE...1960
BILLY WILDER...UN, DEUX, TROIS...1961
JEAN DREVILLE...LA FAYETTE...1961
HENRI DECOIN...MALEFICES...1962
AXEL VON AMBESSER...KOHLHIESELS TÖCHTER...1962
AXEL VON AMBESSER...FRÜHSTÜCK IM DOPPELBETT...1963
LADISLAO VAJDA...UNA CHICA CASI FORMAL...1963
JACK ARNOLD...PAPA PLAY BOY...1964
JEAN PAUL LE CHANOIS...MONSIEUR...1964
JOSEPH L MANKIEWICZ...ON MURMURE DANS LA VILLE...1951
CHRISTIAN JAQUE ...LE GENTLEMAN DE COCODY ...1964
JACQUES RIVETTE...LA RELIGIEUSE...1966
JEAN PAUL LE CHANOIS ...LE JARDINIER D'ARGENTEUIL ...1965
KURT HOFFMANN...HERRLICHE ZEITEN IM SPESSART...1967
RALG GREGAN...DIE HOCHZEITSREISE...1969
EDMOND FREESS ...LE TREFLE A 5 FEUILLES ...1972
HORST BONNET...ORPHEUS IN DER UNTERWELT...1974
CHARLY STEINBERGER...MONIKA UND DIE SECHZEHNJÄHRIGEN...1975
MARK M RISSI...BROT UND STEINE...1979
SONKE WORTMANN...DAS SUPERWEIB...1996
Liselotte PULVER BIOGRAPHIE CINEREVES