Star anticonformiste, acteur mais aussi scénariste et même réalisateur.
Il arrive à Hollywood en 1958 et fait ses débuts dans la branche chez MGM, au département « Films d'animation ». Sur les conseils du producteur Joe Pasternak, il prend des leçons d'art dramatique et fait ses débuts au théâtre, à la fin des années 50, au « Hollywood Players Ring », dans la pièce « Tea and sympathy ». Au cinéma, c'est le metteur en scène Roger Corman qui lui mettra le pied à l'étrier. Partisan de films pour la consommation de masse, à petit budget, et vite tournés, il va faire de Jack Nicholson le héros de « La petite boutique des horreurs », qui sera tourné en 48 heures. Beaucoup de petits films de série B et deux espoirs déçus avec « Ride in the whirlwind » (1967) dont il est le co-scénariste, et « The shooting » (1965), deux films de Monte Hellman qui n'auront pas, pour leur auteurs, le succès espéré. Ce sera tout à fait par hasard que le choix du personnage de « Easy Rider » se portera sur Jack Nicholson en 1968
Engagé au dernier moment pour incarner l'avocat alcoolique à'Easy Rider (Easy Rider, 1969), il s'est imposé rapidement comme l'une des valeurs sûres de Hollywood, mais en restant fidèle aux vieilles complicités nouées sous l'égide de Roger Corman , à une époque où il écrivait fiévreusement scénario sur scénario et où il acceptait de jouer à peu près tout ce qu'on lui proposait.
Jack Nicholson est né en 1937 à Neptune (New Jersey) où sa mère était esthéticienne. Une enfance qui ne fut pas particulièrement heureuse puisque son père abandonna son foyer après la naissance du jeune garçon. Ayant mené des études secondaires peu enthousiasmantes, le jeune homme arrive à Hollywood à la fin des années 50 rêvant, comme des milliers de garçons de sa génération, d'être le nouveau James Dean. Il trouve alors un petit emploi au département d'animation de la MGM et s'inscrit au cours d'art dramatique de Jeff Corey.
La vie de Jack Nicholson sera plutôt chaotique pendant les dix années qui vont suivre, mais en tout cas riche en expériences de toutes sortes, que ce soit sur le plan professionnel ou sur celui de la vie privée : il épouse l'actrice Sandra Knight, le temps que leur naisse une fille, puis divorce; il flirte avec la drogue et les motos de grosse cylindrée, acceptant avec philosophie n'importe quel petit rôle et apparaissant régulièrement dans les films à petit budget produits ou réalisés par Roger Corman. Il se lie alors avec un petit groupe de cinéastes et d'artistes avec lesquels il conservera des relations privilégiées (Monte Hellman, Bob Rafelson, Peter Fonda et Dennis Hopper notamment) et dont l'influence sera décisive pour ses futurs choix d'acteur. Il commence aussi à écrire des scénarios comme cet « Epitaph », un audacieux sujet sur l'avortement, qu'il propose à Monte Hellman, avec qui il tournera deux films aux Philippines, Back Door to Hell (1964) et Flight to Fury (1965), dont il élaborera le script plein de fantaisie. Corman, jugeant « Epitaph » trop intellectuel, trop « européen », leur suggère de tourner plutôt deux westerns. Le 1er janvier 1965, Nicholson loue un bureau pour écrire le scénario de L'Ouragan de la vengeance (Ride in the Whirlwind, 1966), tandis qu'Adrien Joyce écrit celui de The Shooting (The Shooting, 1966); Millie Perkins, pressentie pour « Epitaph », deviendra de ce fait la partenaire de Nicholson pour ces deux intéressants westerns de Monte Hellman .
Deux autres rôles vont témoigner du tempérament anticonformiste de Nicholson et de sa volonté de choisir les sujets et les metteurs en scène qui l'intéressent : Le Retour des anges de l'enfer (Hell's Angels on Wheels, 1967) et Psych-Out (1968), deux films de Richard Rush, qui attendra encore plus longtemps le succès que son interprète puisqu'il ne se verra guère reconnu par les critiques qu'avec Le Diable en boîte (The Stuntman, 1980). Mais le réalisateur avec lequel Nicholson se sent le plus d'affinités est sans doute Bob Rafelson. Leur longue et fidèle collaboration a débuté avec Head (1968), savoureux pastiche cinématographique consacrant le groupe pop des Monkees, et s'est poursuivie avec deux des œuvres majeures du jeune cinéma hollywoodien du début des années 70, Cinq Pièces faciles (Five Easy Pièces, 1970) et The King of Marvin Gardens (The King of Marvin Gardens, 1972). Dans le premier film, Nicholson incarne Bobby Dupea, transfuge sans racines d'une bourgeoise famille d'esthètes, dont la musique borne l'univers à la fois étriqué et authentique; dans le second, il est un animateur de radio qui vit chaque jour son dérisoire psychodrame avec ses auditeurs.
Il y aura ensuite Easy Rider : c'est Rip Tom qui devait tenir le rôle et qui déclara forfait à la suite de désaccords avec la production; c'est alors que Peter Fonda et Dennis Happer, principaux interprètes, firent appel à leur ami Nicholson pour incarner George Hanson, l'avocat raté et alcoolique qui se joint aux deux motards.
Désormais Nicholson est devenu une valeur sûre au box-office. Il y aura le film Ce plaisir qu'on dit charnel (Carnal Knowledge, 1971) sur les tourments du mâle américain au sein d'une société matriarcale.
Il y aura des films qui vont faire des scores retentissants : Chinatown (1974) de Roman Polanski et surtout Vol au-dessus d'un nid de coucou (One Flew Over the Cuckoo's Nest, 1975) de Milos Forman. En s'imposant avec aisance, humour et décontraction dans le rôle très classique du privé de Chinatown, qu'il renouvelle par son jeu très distancié, Nicholson prouve ainsi qu'il peut être considéré comme l'héritier valable des Humphrey Bogart et des John Garfield. Mais c'est sa performance dans Vol au-dessus d'un nid de coucou, où son agressivité roborative donne un relief et une crédibilité saisissants à ce rôle de « perdant », qui va enfin lui valoir un premier Oscar amplement mérité. C'est un triomphe, qui assure solidement à Nicholson son rang de star anticonformiste.
Tout en menant magistralement sa carrière, Jack Nicholson a cependant gardé de ses débuts un peu bohèmes le goût des expériences les plus risquées. Il est aussi fidèle dans ses amitiés, sachant que sa seule présence au générique peut permettre le financement d'un film, comme ce sera le cas pour Un coin tranquille (A Safe Place, 1971) de Henry Jaglom, une œuvre poétique et très personnelle. Il ne craint pas non plus de jouer à contre-emploi, comme en témoigne sa brillante composition dans La Dernière Corvée (The Last Détail, 1973) de Hai Hashby où il incarne l'un des deux officiers de marine bornés mais débonnaires chargés de convoyer un prisonnier et décidant de lui offrir une dernière et mémorable virée avant son incarcération.
Ce constant souci de renouvellement va pousser Nicholson à travailler avec l'un des cinéastes réputés les plus « difficiles » et les plus ésotériques, Michelangelo Antonioni, qui va lui offrir le rôle très pirandellien de Profession : reporter (Professione : reporter, 1975) : rôle d'un homme désespéré, qui assume la personnalité d'un mort pour mieux retrouver sa propre identité. Par son jeu très intériorisé, sobre et concentré Nicholson montre ici qu'il est un très grand acteur. Il le prouvera encore en ne se laissant pas éclipser par Marlon Brando dans Missouri Breaks (The Missouri Breaks, 1976) d'Arthur Penn. Tâche ardue face au cabotinage délirant et aux débordements dionysiaques de cette autre grande star. Il s'en souviendra sans doute en réalisant son second film, En route vers le Sud (Goin' South, 1978), un petit western picaresque où il se parodie lui-même avec humour. Cette aisance dans la démesure, magistralement utilisée par Stanley Kubrick dans Shining (The Shilling, 1980), représente l'une des facettes du talent d'un acteur capable d'aborder tous les registres, restituant la densité tragique du film noir dans Le facteur sonne toujours deux fois (The Postman Always Rings Twice, 1981) de Bob Rafelson.
Jack Nicholson est apparu dans plusieurs films de qualité au cours des années 1980, remportant de nouvelles nominations aux Oscars pour Reds (1981), Prizzi's Honor (1985) et Ironweed (1987), et remportant le prix du meilleur second rôle pour son rôle dans TENDRES PASSIONS (1983).
The Witches of Eastwick (1987) et Batman (1989) respectivement The Devil et The Joker. un Joker inoubliable.
Nicholson a commencé la décennie 1990 en réalisant et en mettant en vedette The Two Jakes (1990), une suite de Chinatown . Hoffa (1992), mieux reçu, décrivit le controversé patron des Teamsters, Jimmy Hoffa, et A Few Good Men (1992), dans lesquels sa prestation de second rôle en tant que colonel marin dyspeptique lui valut sa 10e nomination aux Oscars. . Sa 11ème nomination, pour son interprétation d’un écrivain misanthrope dans As Good as It Gets (1997), a permis à Nicholson d’obtenir le troisième Oscar (son deuxième pour le meilleur acteur).
Nicholson a continué à jouer des rôles dramatiques. Après avoir joué un ancien flic déchiré par le monde dans The Pledge de Sean Penn (2001), il a remporté un autre triomphe personnel avec sa performance en tant que personnage principal de About Schmidt (2002), un film sur un veuf à la retraite cherchant à réparer son couple avec sa fille. Le jeu discret de Nicholson dans la comédie mélancolique lui a valu une nomination au 12e Academy Award. En 2006, il apparaît en tant que gangster irlandais Frank Costello dans The Departed de Martin Scorsese.
Jack Nicholson a poursuivi ses succès dans des rôles comiques en jouant le rôle de psychiatre par excellence dans Anger Management (2003) et de play-boy âgé tombant amoureux d’une dramaturge (interprété par Diane Keaton) dans Something’s Gotta Give (2004). Dans The Bucket List (2007), Nicholson et Morgan Freeman décrivent deux hommes en phase terminale qui s'échappent d'un service hospitalier pour pouvoir accomplir tout ce qu'ils veulent avant de mourir. Il est ensuite apparu comme un père irascible dans la comédie romantique How Do You Know (2010), sa quatrième collaboration avec le réalisateur James L. Brooks.
Il a ensuite arrêté sa carrière : dormir jusqu'à 13 heures, puis boire un verre de lait pour apaiser son estomac, jouer au golf, faire une sieste ou passer à côté de la maison que son ami Marlon Brando était propriétaire de Mulholland Drive à Los Angeles.
JUS ADDISS...THE CRY BABY KILLER...1958
RICHARD RUSH...TOO SOON TO LOVE...1960
HARVEY BERMAN...THE WILD RIDE...1960
ROGER CORMAN ...LA PETITE BOUTIQUE DES HORREURS ...1960
IRVING LEANER...BLUE JEANS 1920...1960
ROGER CORMAN...LE CORBEAU...THE RAVEN...1963
ROGER CORMAN...LE CORBEAU...THE RAVEN...1963
ROGER CORMAN..L'HALLUCINE...THE TERROR...1963
JOSHUA LOGAN ...ENSIGN PULVER ...ENSIGN PULVER ...1964
MONTE HELLMAN...FLIGHT TO FURY...1964
MONTE HELLMAN...BACK DOOR TO HELL...1964
MONTE HELLMAN ...LA MORT TRAGIQUE DE LELAND DRUM ...THE SHOOTING ...1965
MONTE HELLMAN ...L'OURAGAN DE LA VEANGEANCE ...RIDE IN THE WHIRLWIND ...1966
RICHARD RUSH...LE RETOUR DES ANGES DE L'ENFER...HELLS ANGELS ON WHEELS...1967
RICHARD RUSH...PSYCH-OUT...1968
BOB RAFELSON...HEAD...1968
DENNIS HOOPER...EASY RIDER...1969
MARTIN B COHEN...LES MOTOS DE LA VIOLENCE ...1970
VINCENTE MINNELLI...MELINDA...1970
BOB RAFELSON...CINQ PIECES FACILES ...FIVE ASY PIECES...1970
MIKE NICHOLS...CE PLAISIR QU'ON DIT CHARNEL...CARNAL KNOWLEDGE ...1971
HENRY JAGLOM...A SAFE PLACE...1971
BOB RAFELSON...THE KING OF MARVIN GARDENS ...1972
HAL ASHBY...LA DERNIERE CORVEE...THE LAST DETAIL...1973
ROMAN POLANSKI...CHINATOWN...1974
MICHELANGELO ANTONIONI...PROFESSION REPORTER...1975
KEN RUSSELL...TOMMY...1975
MIKE NICHOLS...LA BONNE FORTUNE ...THE FORTUNE...1975
MILOS FORMAN...VOL AU DESSUS D'UN NID DE COUCOU...1975
ARTHUR PENN...MISSOURI BREAKS...THE MISSOURI BREAKS...1976
ELIA KAZAN ...LE DERNIER NABAB ...THE LAST TYCOON ...1976
JACK NICHOLSON...EN ROUTE VERS LE SUD ...1978
STANLEY KUBRICK...SHINING ...1980
BOB RAFELSON...LE FACTEUR SONNE TOUJOURS DUEX FOIS ...THE POSTMAN ALWAYS RINGS TWICE ...1981
WARREN BEATTY...REDS...REDS...1981
TONY TICHARDSON...POLICE FRONTIERE...THE BORDER...1982
JAMES L BROOKS ...TENDRES PASSIONS ...1983
JOHN HUSTON...L'HONNEUR DES PRIZZI...PRISSI'S HONOR...1985
MIKE NICHOLS...LA BRULURE...HEARTBURN...1986
GEORGE MILLER...LES SORCIERES D'EASTWICK...1987
JAMES L. BROOKS...BROADCAST NEWS...1987
HECTOR BABENCO...LA FORCE DU DESTIN...IRONWEED...1987
TIM BURTON...BATMAN...1989
JACK NICHOLSON...THE TWO JAKES...1990
BOB RAFELSON...MAN TROUBLE...1992
ROB REINER...DES HOMMES D'HONNEUR...A FEW GOOD MEN...1992
DANNY DEVITO...HOFFA...1992
MIKE NICHOLS...WOLF...1994
SEAN PENN...CROSSING GUARD...1995
BOB RAFELSON...BLOOD AND WINE....1995
ROBERT HARLING...ETOILE DU SOIR...THE EVENING STAR...1996
TIM BURTON...MARS ATTACKS...1996
JAMES L BROOKS...POUR LE PIRE ET POUR LE MEILLEUR...AS GOOD AS IT GETS...1997
SEAN PENN...THE PLEDGE...2001
ALEXANDER PAYNE ...MONSIEUR SCHMIDT ...ABOUT SCHMIDT ...2002
PETER SEGAL...SELF CONTROL...ENGER MANAGEMENT...2002
NANCY MEYERS...TOUT PEUT ARRIVER...SOMETHING'S GOTTA GIVE ...2003
MARTIN SCORSESE...LES INFILTRES...2006
ROB REINER...SANS PLUS ATTENDRE...2007
CASEY AFFLECK...I I'M STILL HERE...2010
JAMES L BROOKS ...COMMENT SAVOIR...2010
1966 DR. KILDARE (TV SERIES)......
jack nicholson biographie CINEREVES