Pour arrondir ses fins de mois, la jeune fille tente sa chance en faisant la file devant les grilles des studios et à Saint Germain des Prés et le café des Flores et se fait des amis : Jacques Prévert, Daniel Gélin, Roger Blin, Raymond Bussières. Engagée, elle fait de la figuration dans « Le Prince charmant » et « Boléro » de Jean Boyer, obtient un rôle minuscule dans « Les visiteurs du soir » de Marcel Carné, apparaît dans « Adieu, Léonard » de Pierre Prévert...
Elle aura une brève romance avec Daniel Gélin.
Ainsi elle sera figurante dans de grands films du cinéma français : "Les visiteurs du soir", "Les enfants du paradis". Puis des rôles plus importants " Beatrice devant le désir"...jusqu'à son premier grand rôle dans "Les démons de l'aube"d'YVES ALLEGRET dont elle tombera amoureuse et l'épousera en 1944. Elle donne le jour à une fille, Catherine Allégret... Le couple se sépare cinq ans plus tard, mais Simone qui se fait dorénavant appeler Signoret, continue à tourner sous la direction de son ex-mari chaque fois que l'occasion s'en présente. Notamment « Dédé d'Anvers » en 1948, et « Manèges » un an plus tard.
En 1947 SIMONE SIGNORET obtient le prix Suzanne Bianchetti. Puis de par sa connaissance de la langue anglaise, elle va à Londres tourner "Les guerriers de l'ombre" sous la direction du Britannique Charles Crighton.
Déjà, producteurs et réalisateurs se l'arrachent. Max Ophùls, Maurice Tourneur, Luis Bunuel, René Clément, tiennent à inscrire son visage aux lignes parfaites dans leur viseur... Dans « Les Diaboliques » d'Henri-Georges Clouzot, son interprétation est jugée exceptionnelle. Lauréate du prix Suzanne Bianchetti pour « Macadam », SIMONE SIGNORET obtient une des plus hautes récompenses britanniques pour trois films : « Casque d'Or » de Jacques Becker, « Les sorcières de Salem » de Raymond Rouleau et « Room at the Top » (« Les chemins de la Haute Ville ») de Jack Clayton. Il s'agit du Royal Academy Award, considéré à juste titre comme « l'Oscar britannique » pour la meilleure interprétation.
C'est d'ailleurs son troisième film primé, son époustouflante performance dans le rôle d'Alice Aisgill qui lui vaut le « véritable » Oscar, la plus haute récompense américaine, en 1958. Pourtant, la procédure préalable des « nominations » avait mis en lice des candidates redoutables : Katharine Hepburn et Liz Taylor dans « Sudburn dans « Nun's Story » (« Au risque de se perdre »)...
Pour la première et la seule fois de son histoire, la célèbre statuette était attribuée à une actrice française, et du coup Simone Signoret occupait dans le firmament une place égale à celle des « stars » les plus éblouissantes...
— Je ne suis pas près d'oublier les hurlements de joie qui éclatèrent quand Rock Hudson, chargé d'ouvrir l'enveloppe qui ne contenait qu'un seul nom parmi les cinq noms « nominés » hurla littéralement mon nom : « Simauauaune Signoray! ». Ni ma course dans la travée, ni la montée du petit escalier sur la gauche, pour finalement recevoir sur scène la statuette légendaire qui, à tort ou à raison, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, vous sacre pour un an, dans la capitale du cinéma, « meilleure actrice du monde »... Je serais une abominable hypocrite si je disais que tout cela n'est qu'une péripétie. C'était formidable! C'était ma victoire, c'était un salut. C'était la victoire de ceux qui avaient voté pour moi...
SIMONE SIGNORET figure dans « Paris brûle-t-il? » de René Clément, poursuit sa carrière internationale en tournant « Ship of Fools » (« La nef des fous ») sous la direction de Stanley Kramer, puis « The Deadly Affair » (« M. 15 demande protection ») de Sydney Lumet pour la télévision américaine. Pour ne pas être en reste, le jury du festival de Moscou lui attribue le prix d'interprétation pour son rôle dans « Le jour et l'heure » de René Clément, mais par contre « Mutter Courage » qu'elle tourne en Allemagne de l'Est reste inachevé...
Yves et Simone s'installe à Paris dans une ancienne librairie qu'ils baptisent "La roulotte" et qui leur permet de réunir les amis.
SIMONE SIGNORET se lance dans le théâtre avec Yves avec Raymond Rouleau "Les Sorcières de Salem".
Elle restera ensuite 2 ans sans tourner mais elle s'engage politiquement, notamment sur la guerre d'Algérie et le droit à l'insoumission avec Sartre, Duras, Resnais...
En 1960 elle n'hésite pas à jouer une femme plus âgée qu'elle dans "Les mauvais coups". Ce sera un tournant dans sa carrière.
Ce sera son apothéose artistique et sa première déconvenue conjugale : Yves s'éprend de Marilyn Monroe".
SIMONE SIGNORET ira tourner ensuite en Italie, USA et Angleterre. Elle joue au notamment "Macbeth" à Londres en anglais.
Elle est devenue un "monstre sacré" et elle donne leur chance à de jeunes réalisateurs "Costa Gravas""Alain Corneau" "Patrice Cherreau"...
Ce sera l'histoire de deux solitudes parallèles et pourtant toutes proches, la quête d'un amour illusoire, un rêve absurde entretenu à travers une correspondance qui ne mène nulle part.
SIMONE SIGNORET travaille aussi pour la télévision dans le rôle d'un juge. Elle a travaillé jusqu'à son dernier souffle .
François Perrier a dit de Simone "elle était la droiture même. Elle ignorait les courbes"
Elle disait "Je n'ai jamais eu des opinions politiques. J'ai eu des opinions sociales, sentimentales et humanistes"
JEAN BOYER ... LE PRINCE CHARMANT 1941
JEAN BOYER ... BOLERO 1941
MARCEL CARNE ... LES VISITEURS DU SOIR 1942
LOUIS DAQUIN ... LE VOYAGEUR DE LA TOUSSAINT 1942
ANDRE BERTHOMIEU ... L'ANGE DE LA NUIT 1942
JACQUES PREVERT ...ADIEU LEONARD 1943
JEAN FAUREZ ... SERVICE DE NUIT 1943
JEAN TARRIDE ... LE MORT NE RECOIT PLUS 1943
JEAN DE MARGUENAT ... BEATRICE DEVANT LE DESIR 1943
YVES ALLEGRET ... LA BOITE AUX REVES 1943
BERNARD ROLAND ... LE COUPLE IDEAL 1945
YVES ALLEGRET ... LES DEMONS DE L'AUBE 1945
MARCEL BLISTENE ... MACADAM 1946
JEAN SACHA ... FANTOMAS 1947
CHARLES CRICHTON ...LES GUERRIERS DANS L'OMBRE ... AGAINST THE WIND 1947
YVES ALLEGRET ... DEDE D'ANVERS 1947
MAURICE TOURNEUR ... L'IMPASSE AUX DEUX ANGES L'IMPASSE AUX DEUX ANGES 1948
YVES ALLEGRET ... MANEGES 1949
LEOPOLD LINTBERG ...SUZANNE ET SON MARIN 1949
MAX OPHULS ... LA RONDE 1950
JEAN PAUL LE CHANOIS ... SANS LAISSER D'ADRESSE 1950
FRANK TUTTLE .... LE TRAQUE 1950
HENRI CALEF .... OMBRE ET LUMIERE 1950
HENRI GEORGES CLOUZOT ... LES DIABOLIQUES 1954
WOLFGANG STAUDTE ... MUTTER COURAGE UND IHRE KINDER 1955
LUIS BUNUEL ... LA MORT EN CE JARDIN 1956
RAYMOND ROULEAU .... LES SORCIERES DE SALEM 1956
YANNICK BELLON ... UN MATIN COMME LES AUTRES 1957
JACK CLAYTON ... LES CHEMINS DE LA HAUTE VILLE 1959
FRANCOIS LETERRIER ... LES MAUVAIS COUPS 1960
ANTONIO PETRANGELI ... ADUA E LE COMPAGNE 1960
MICHEL BOISROND LES AMOURS CELEBRES ... THE MARK 1961
PETER GLENVILLE ...LE VERDICT 1961
RENE CLEMENT ... LE JOUR ET L'HEURE 1962
JACQUES BARATIER ... DRAGEES AU POIVRE 1963
CHRIS MARKER ... LE JOLI MAI 1963
RENE CLEMENT ... PARIS BRULE T'IL 1965
COSTA GRAVAS ...COMPARTIMENTS TUEURS 1965
SIDNEY LUMET ...M 15 DEMANDE PROTECTION .... THE DEADLE AFFAIR 1966
SIDNEY LUMET ...LA MOUETTE .... THE SEAGULL 1968
CURTIS HARRINGTON ... LE DIABLE A TROIS ... GAMES 1968
JEAN PIERRE MELVILLE ... L'ARMEE DES OMBRES 1969
MARCEL BOZUFFI ... L'AMERICAIN 1969
COSTA GRAVAS ... L'AVEU 1969
ROGER PIGAUT ... COMPTES A REBOURS 1970
PIERRE GRANIER DEFERRE ... LE CHAT 1971
PIERRE GRANIER DEFERRE ... LA VEUVE COUDERC 1978
JEAN CHAPOT .. LES GRANGES BRULEES 1973
RENE ALLIO ... RUDE JOURNEE POUR LA REINE 1973
PATRICE CHEREAU ... LA CHAIR DE L'ORCHIDEE 1974
ALAIN CORNEAU ... POLICE PYTON 357 1976
MOSHE MIZRAHI ... LA VIE DEVANT SOI 1977
PATRICE CHEREAU ... JUDITH TERPAUVE 1978
JEANNE MOREAU ... L'ADOLESCENTE 1978
MOSHE MIZRAHI ... CHERE INCONNUE 1979
MICHEL DRACH ... GUY DE MAUPASSANT 1981
PIERRE GRANIER DEFERRE ... L'ETOILE DU NORD 1982