LA 25° HEURE
1967
réalisé par HENRI VERNEUIL
AVEC
Anthony Quinn ohann Moritz . . . . .
Suzanna . . . . . Virna Lisi
Defense Counsel . . . . . Michael Redgrave
Nicolai Dobresco . . . . . Gregoire Aslan
Strul . . . . . Marcel Dalio
Traian . . . . . Serge Reggiani
Capitaine Brunner . . . . . Drewe Henley
Photographe . . . . . Paul Maxwell
Goldenberg . . . . . George Roderich
Colonel Muller . . . . . Marius Goring
Inspecteur Varga . . . . . Kenneth J. Warren
Dr. Abramovici . . . . . Meier Tzelniker
Jean Desailly
Françoise Rosay
Jacques Marin
Produit par Carlo Ponti
Anthony Quinn ) y était un se battant contre les moulins à vent de la guerre et se retrouve successivement prisonnier des Allemands, des Russes et des Américains. On suit ses
rraché de sa maison et de sa famille sur l'ordre d'un capitaine de police qui convoite sa femme. Il est déclaré juif par ce capitaine alors qu'il ne l'est pas.
Il se retrouve ainsi bousculé successivement dans les camps de travail et des prisons gérées par les Roumains, les Allemands, les Russes et enfin les Américains.
Dans les camps de travail pour construire un canal, il est considéré comme juif, il s'en évade grâce à l'aide d'autres juifs. Il se retrouve dans un camp allemand où il est soudainement découvert par un expert raciste comme un "spécimen rare d'une souche germanique pur» et après la guerre il se retrouve prisonnier des alliés et aura un le procès à Nuremberg parce que les nazis l'ont utilisé à des fins de propagande. Il sera finalement libéré et retrouvera sa famille. Son épouse aura pendant la guerre été violée et un enfant est né ....
La Hongrie présentant des extérieurs très proches de la campagne roumaine, on décida de se rendre à Budapest, encore sous le régime communiste de Jânos Kâdâr. On espérait trouver plus de facilités auprès des Hongrois. Quand ils surent que Bucarest avait repoussé l'offre de Ponti, ils la repoussèrent à leur tour. Ils ne pouvaient accepter, dirent-ils, ce que leurs frères communistes roumains avaient refusé. Mais quand on annonça les sommes en dollars qui seraient dépensées sur leur territoire, leurs scrupules fondirent comme neige au soleil !
Finalement, on tourna en Hongrie et en Yougoslavie.
Verneuil et moi sommes partis en repérage à Belgrade et à Novi Sad, villes baignées par le Danube.
Quinn, expérimenté par le sirtaki de Zorba le Grec, apprit avec Virna Lisi une danse folklorique serbe, pour la séquence de bonheur du début du film, avant qu'un sort cruel ne sépare le personnage des siens.
Verneuil avait du charisme. Il savait être affable avec les uns, ferme avec les autres, mais, en fin diplomate, il évitait toute attaque frontale. Son sens du spectacle, sa force sereine mettaient immédiatement en confiance acteurs et producteurs. Grand adepte de la pipe Dunhill, il fumait à l'orientale en toute plénitude. Dans le désert d'Ouarzazate ou dans la sierra Madré mexicaine, son pupitre haut sur pied contenait toujours son scénario, ses stylos, ses cahiers de mise en scène et son tabac hollandais. Dès son arrivée sur le tournage, il prenait son temps, bourrait calmement son élégante pipe marquée du point blanc, l'allumait, puis faisait part de ses décisions avec une assurance tranquille. Jamais d'improvisations, tout était prévu, réglé avec précision. Chaque soir, nous mettions au point l'organisation du lendemain avec une rigueur professionnelle et une confiance acquises sur tant de films tournés ensemble. Sa rondeur, sa courtoisie, son aptitude à manipuler les cartes comme parfois les hommes, avec habileté et bonne humeur, prédisposaient favorablement acteurs et techniciens.
Anthony Quinn s'entendit très bien avec lui. Il aimait son rôle et savait Verneuil exigeant et compétent pour mener à bien ce grand film. Tony n'avait pas toujours le caractère facile. Il fallait toute la diplomatie et l'intelligence de Verneuil pour apprivoiser ce grand acteur.
Ses démêlés orageux avec Yolanda, sa femme italienne, l'amenèrent à fendre en deux une table sous mes yeux. Sous mes yeux, mais à distance
Les derniers plans de La Vingt-Cinquième Heure nécessitaient d'autres scènes spectaculaires tournées en Allemagne, à Munich. Lors de l'une d'entre elles, situées dans une caserne, un convoi devait être bombardé. Karl Baumgartner, chargé des effets spéciaux, avait préparé des impacts puissants. Henri Verneuil voulait panoramiquer avec les bombes et les suivre jusqu'aux explosions commandées synchrones au sol.
Nous avons fait fabriquer des bombes en bois lâchées d'un hélicoptère. L'effet fut réussi, mais une des explosions projeta violemment des pierres vers l'hélico. L'appareil se mit à tanguer, perdre son contrôle et émettre un sifflement aigu et intense.
Une pale du rotor avait été traversée par un caillou entraînant un déséquilibre et ce sifflement strident provoqué par le frottement de l'air sur la pale écorchée.
Le pilote allemand réussit néanmoins à se poser entre deux camions.
Il y eut plus de peur que de mal."